Megatron à son meilleur
NFL lundi, 28 oct. 2013. 18:18 samedi, 14 déc. 2024. 03:08Calvin Johnson a une fois de plus démontré à quel point il est le meilleur receveur de la NFL à l’heure actuelle.
En amassant 329 verges de gains – à sept seulement du record de Flipper Anderson – Megatron a orchestré la remontée in extremis des Lions de Detroit face aux Cowboys de Dallas dimanche.
Ce qui est surtout surprenant dans la performance de Johnson c’est qu’il a capté 14 des 16 passes que Matthew Stafford a effectuées en sa direction. Il a beau être visé tout le temps par son quart-arrière, il trouve toujours le moyen de réussir l’attrapé.
C’est d’ailleurs de cette façon qu’il est parvenu à amasser plus de 200 verges de gains dans un cinquième match de suite, un record de la NFL. Il est grand, gros et aussi rapide que n’importe quel petit joueur. C’est sans compter qu’il est capable d’aller chercher le ballon plus haut que tout le monde.
Tout ce beau travail a ultimement permis à Stafford d’inscrire le touché victorieux avec 12 secondes à faire au match. Frappant à la porte des buts, Stafford avait initialement l’intention de lancer le ballon par terre, mais constatant la position du ballon et l’attitude de la défense des Cowboys, il a décidé d’aller chercher lui-même la demi-verge qui le séparait de la zone payante.
Toute une décision de sa part. En étant alerte de la sorte, il a offert un gain de 31-30 aux Lions. Bref, un match enlevant qui n’a pas souri aux Cowboys et le bouillant Dez Bryant.
Si vous avez eu la chance de regarder cette rencontre, vous avez sans doute vu le talentueux receveur des Cowboys s’en prendre verbalement à ses coéquipiers, notamment le quart Tony Romo et Jason Witten.
L’objectif de Bryant? Insuffler un peu de passion à ses coéquipiers. Si certains commentateurs, notamment d’anciens joueurs de la NFL, approuvent cette attitude, je ne suis pas prêt à me joindre au groupe.
Il y a d’autres façons d’exprimer sa passion, Dez.
Dans le cas de Bryant, on a l’impression qu’il s’énerve seulement pour qu’on lui remette le ballon... Il ne s’est d’ailleurs pas gêné pour apostropher Romo à la suite d’une passe incomplète à l’intention d’Andrew Harris en situation de troisième essai.
À ce sujet, Romo disait lundi que de l’extérieur on peut avoir cette perception, mais qu’il ne s’agit pas de la réalité. Selon le quart des Cowboys, Bryant voulait seulement que les joueurs jouent mieux.
Mais de la façon dont il le fait, on a l’impression que c’est loin d’être constructif. Il crie après tout le monde et plusieurs tentent ensuite de le calmer. On parlait de lui comme d’un homme plus mature en début de saison. Peut-être, mais cela ne l’empêche pas de nous offrir des épisodes comme celui de dimanche où il semble complètement déconnecté.
Tellement qu’il a fallu que l’entraîneur-chef Jason Garrett le rencontre en privé pour adresser la situation. Quand tu as 53 gars sur ta formation et 70 au total au sein de ton équipe, disons que tu n’as pas le temps de gérer des crises de vedette et pareille distraction.
Je comprends bien que Bryant est l’un des meilleurs receveurs de la NFL, mais le football demeure un sport d’équipe. Stafford l’a d’ailleurs bien rappelé aux médias au terme de la rencontre dans ce qui se voulait peut-être une flèche indirecte à l’endroit de Bryant.
Il a alors affirmé qu’au-delà des 329 verges qu’il a récoltées dimanche, ce qu’il y a de mieux avec Calvin Johnson, c’est à quel point il demeure humble. Voilà ce qui sépare Bryant de Megatron.
Le vrai test des Chiefs
Les Chiefs n’ont toujours pas subi la défaite cette saison et sont de plus en plus à prendre au sérieux.
Mais qui sont ces Chiefs. Sont-ils l’équipe qui a terminé la dernière campagne avec une fiche de 2-14 ou celle qui montre toujours un dossier immaculé après huit rencontres? Disons qu’ils se situent entre les deux...
On peut dire ce qu’on veut de la fiche des adversaires que les Chiefs ont affrontés jusqu’à maintenant – ils montrent une fiche de 18-38 – le gros de leur calendrier s’en vient. Ils affronteront notamment les Broncos de Denver deux fois au cours des quatre prochaines semaines, les Chargers de San Diego et les Colts d’Indianapolis.
Cette deuxième moitié de calendrier sera donc plus ardue, mais une chose demeure, ils évoluent dans la NFL et ils n’ont pas encore encaissé de défaite. Pour gagner dans ce circuit, il faut avoir une bonne équipe, surtout sur la route, où ils ont remporté trois matchs.
Dans l’histoire de la NFL, des 20 équipes qui ont amorcé une saison avec un dossier de 8-0, 20 ont participé aux éliminatoires, 12 ont atteint le Super Bowl et huit l’ont gagné. Cette équipe a donc tout devant elle et elle peut causer des surprises.
À Kansas City, on parle évidemment de l’influence d’Andy Reid et de l’efficacité du quart Alex Smith, mais deux éléments précis expliquent les succès des Chiefs.
D’abord, le porteur de ballon Jamaal Charles s’impose de plus en plus comme un candidat de choix au titre de joueur par excellence du circuit. Il traîne cette attaque sur son dos.
Et il y a bien sûr l’unité défensive. Jamais cette année les Chiefs ont accordé plus de 17 points dans une rencontre. La plus longue séquence du genre dans l’histoire de la NFL est de neuf matchs.
Cette équipe qui joue du football défensif extraordinaire. Elle applique de la pression, la tertiaire joue bien et les secondeurs se rendent au ballon. C’est pour cette raison que les Chiefs n’ont pas encore connu la défaite.
Le mea culpa de Kelly
L’étoile des Eagles de Philadelphie a pâli rapidement.
Après un début de saison fulgurant où l’équipe inscrivait quantité de points, la troupe de Chip Kelly n’a généré que trois petits points en attaque à ses deux derniers matchs. Dans la défaite de 15-7 infligée dimanche par les pauvres Giants de New York, les sept points des Eagles ont été inscrits sur un retour d’échappé.
Trois points, c’est nettement insuffisant. La situation des quarts n’aide évidemment pas la cause des Eagles. Après avoir perdu les services de Nick Foles en raison d’une commotion cérébrale, les Eagles ont précipité le retour au jeu de Michael Vick.
Résultat? Vick a probablement aggravé sa blessure à la cuisse. Généralement, lorsqu’un joueur estime être à 100 % rétabli d’une déchirure aux ischio-jambiers, il devrait normalement attendre une autre semaine avant d’effectuer son retour au jeu. C’est seulement lorsque tu effectues un sprint à pleine puissance que ton muscle est réellement testé.
Vick et les Eagles n’ont pas eu cette patience et ils partagent maintenant la responsabilité de cette mauvaise décision. Vick n’était visiblement pas prêt. Il a mentionné qu’il a entendu un « pop » lors d’une course, ce qui aura sans doute pour effet de prolonger la durée de sa guérison et de son absence.
Les Eagles s’en remettent donc à Matt Barkley. Appelé en renfort dimanche, il a été correct et a mieux fait que lors de sa sortie précédente, mais dès qu’il se retrouvait sous pression, il ne savait plus quoi faire avec le ballon.
Peut-être que Foles sera remis à temps pour le prochain match des Eagles, mais l’entraîneur-chef Chip Kelly a déjà mentionné qu’il doit s’améliorer dans ses choix de jeu pour faciliter la tâche de ses quarts-arrières.
Les équipes adverses semblent avoir saisir les stratégies de Kelly et les Eagles en paient le prix.
La bonne nouvelle pour les Eagles c’est que tout est loin d’être décidé dans la division Est de la Nationale. Loin de là. Une division médiocre, vous en conviendrez, mais il y a quand même une équipe de ce groupe qui accédera aux éliminatoires. Reste à voir laquelle...
La confusion chez les Texans
Matt Schaub ou Case Keenum?
Après avoir soutenu que Schaub est son homme il n’y a pas si longtemps, l’entraîneur-chef Gary Kubiak a changé d’avis. Disons qu’on ne sait plus quoi penser de la situation des Texans.
Chose certaine Keenum sera le partant dimanche contre les Colts. Quant à Schaub, qui aurait des ligaments déchirés dans la cheville, il aurait émis le souhait de jouer en dépit de sa blessure selon ESPN.
Les Texans sont à chercher une nouvelle direction. C’est pourquoi ils ont retranché trois joueurs avant d’en embaucher cinq pendant la dernière semaine de congé. L’équipe brasse les choses, mais le meilleur choix à faire dans ces circonstances est souvent de changer de quart-arrière.
C’est ce qu’ils font.
Des Bengals bien confortables
Les Bengals de Cincinnati ont rossé les Jets de New York 49-9 dimanche. On n’assiste pas souvent à pareille dégelée dans la NFL.
Cette victoire sans équivoque des Bengals est le résultat de deux choses. Une excellente performance des Bengals et une épouvantable prestation des Jets. C’est assurément l’un des pires matchs de la défense des Jets depuis que Rex Ryan a pris les commandes de l’équipe.
Critiqué en début de saison, Andy Dalton joue de mieux en mieux et il a en profité face aux Jets en lançant cinq passes de touché. Au cours de ses trois derniers matchs, le quart-arrière des Bengals a amassé 1034 verges de gains pour 11 passes de touché et une seule interception. Plus important encore, il a mené les siens à trois victoires.
Premiers dans la division Nord de l’Américaine, les Bengals devraient facilement conserver leur emprise sur le sommet jusqu’à la fin de la saison. Même si on est qu’à la mi-saison dans la NFL, il n’est pas osé de lancer pareille affirmation. Les Ravens, les Steelers et les Browns ne sont pas dans le coup.
Avec un coussin aussi confortable avant le début des éliminatoires, les Bengals auront le loisir de tester des choses et de reposer certains joueurs. Des privilèges dont ne profiteront pas d’autres équipes impliquées dans une lutte au classement.
Meriweather parle trop
À peine revenu d’une suspension d’un match, le maraudeur des Redskins de Washington Brandon Meriweather y est allé d’un commentaire très peu plaisant à entendre.
Après avoir été suspendu pour avoir donné un coup à la tête, Meriweather a maintenant l’intention de viser les genoux de ses adversaires, quitte à mettre fin à la carrière de certains d’entre eux.
C’est désolant d’entendre ces paroles. J’ai déjà joué à la position qu’occupe Meriweather et je comprends ce qu’il dit, mais j’estime que des joueurs comme lui seraient capables de viser une « zone de prises » assez grosse située au-dessus des genoux et sous les épaules.
Oui, tout se passe rapidement sur le terrain et les contacts ne sont pas évidents à faire si l’on veut viser le thorax, mais si tu vises les hanches, tu ne devrais pas trop te tromper. De cette façon, tu ne risques pas d’atteindre la tête et si jamais tu plaques à la hauteur des genoux, cela relèvera davantage d’une malchance que d’une intention.
Je comprends que les joueurs trouvent la situation difficile de modifier leur approche après toujours frappé de la même façon, mais de là à dire qu’on doit maintenant viser les genoux, il y a une marge à ne pas franchir.
Il y a moyen de frapper sans mettre en danger à la fois son adversaire et soi-même. Le but n’est pas de réduire cette « zone de prise » à un pied carré car ce serait alors impossible de jouer en défense.
À l’instar de la LNH, le changement viendra d’abord des joueurs, qui se doivent de se vouer un respect mutuel. Il est temps que les joueurs se conscientisent.
*Propos recueillis par Mikaël Filion