Le grand dégel est presque terminé. Brett Favre aura enfin droit à son grand week-end à Green Bay.

L'ancien quart-arrière réputé pour sa durabilité et son penchant pour les longs jeux aériens sera intronisé au Temple de la renommée des Packers, samedi, et verra son chandail numéro 4 retiré pour la postérité.

Il s'agira d'un moment que plusieurs partisans de l'équipe craignaient ne jamais voir.

Les deux clans ont réparé les pots cassés, après un douloureux divorce provoqué par une sorte de roman-savon qui aurait pu s'intituler « va-t-il prendre sa retraite, ou non? », et qui a mené, en 2008, à son départ de Green Bay.

Quelques années plus tôt, personne n'aurait imaginé voir Favre porter les couleurs d'une autre équipe.

Mais samedi s'amorceront les célébrations d'une historique carrière de 16 saisons avec les Packers, qui aura aidé à relancer l'une des organisations les plus renommées de la NFL.

« Je pense que c'est énorme, estime Mike McCarthy, le dernier entraîneur-chef de Favre avec les Packers. Cette organisation a vécu des moments spectaculaires, et il n'y a pas de doute qu'il en a réalisé plusieurs. Il mérite d'être honoré de la bonne manière. »

C'est-à-dire, avec le panache digne d'un joueur qui avait le don d'attirer les réflecteurs, sur le terrain comme à l'extérieur de la surface de jeu.

La cérémonie d'intronisation se tiendra dans l'atrium du Lambeau Field. Les quelque 67 000 billets disponibles pour permettre aux spectateurs d'assister à cet événement, diffusé sur vidéo à l'intérieur du stade, ont été écoulés il y a longtemps.

Les billets ont été vendus, bien sûr, au coût de 4 $. Et les profits iront à « Favre 4 Hope », une oeuvre caritative.

L'arrivée de l'héritier

Les premiers signes de mécontentement dans la ville surnommée « Titletown » ont surgi il y a dix ans, lorsque les Packers ont jeté leur dévolu sur Aaron Rodgers en première ronde de la séance de sélection de 2005. Favre n'était pas emballé de voir que les Packers avaient trouvé son éventuel successeur, et les amateurs évaluaient Rodgers avec une dose de scepticisme.

Rodgers a pris la relève en 2008 après que Favre eut été échangé aux Jets de New York. Favre s'est retiré brièvement après une campagne avec les Jets, et est revenu avec les Vikings du Minnesota pour un séjour de deux saisons qui s'est amorcé en 2009 et qui l'a mené à la fin de sa carrière.

Toute crainte que Favre pouvait ressentir vis-à-vis la réaction des amateurs s'est dissipée à la suite de la demande pour les billets.

Le président des Packers, Mark Murphy, s'est lui aussi demandé si la réponse du public serait favorable.

« Le fait que tous les billets se soient vendus rapidement m'indique que les amateurs sont prêts, a constaté Murphy. Le temps est venu. »

Un autre moment de prestige viendra le soir de l'Action de Grâces aux États-Unis - le jeudi 26 novembre - alors que l'ancien numéro de Favre sera apposé à la façade intérieure du prestigieux stade, lors d'un match contre les Bears de Chicago.

Au fil d'une carrière de 20 saisons qu'il a amorcée avec les Falcons d'Atlanta, Favre a accumulé des gains de près de 72 000 verges par la voie des airs, et complété 62 pour cent des passes qu'il a tentées.

En février 1992, le directeur-général Ron Wolf a mis la main sur Favre, cédant aux Falcons un choix de premier tour. Les Packers ont gagné le Super Bowl quatre ans plus tard, défaisant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre 35-21. Ils sont retournés au match ultime la saison suivante, s'inclinant cette fois aux mains des Broncos de Denver et John Elway, 31-24.

Favre détient de nombreux record, incluant celui du plus grand nombre de matchs consécutifs par un quart, soit 297. Il a été élu trois fois joueur le plus utile à son équipe. Son séjour de 16 saisons avec les Packers n'est égalé que par Bart Starr, un autre ancien grand quart-arrière, qu a joué de 1956 à 1971.