Raheem Mostert, de l'ombre à la lumière
Super Bowl mercredi, 22 janv. 2020. 09:07 dimanche, 15 déc. 2024. 03:34SANTA CLARA, Calif. - Avant chaque match, Raheem Mostert puise de la motivation.
Il la trouve dans la liste des clubs qui l'ont libéré. En 2015, c'est ce qu'ont fait les Eagles de Philadelphie, les Dolphins de Miami et les Ravens de Baltimore. Un an plus tard, ce furent les Browns de Cleveland, les Jets de New York et les Bears de Chicago. Il a fini par se tailler une place dans l'équipe d'entraînement des 49ers de San Francisco.
Voilà un sentier moins emprunté, que d'être remercié presque autant de fois qu'on porte le ballon, à ses trois premières saisons. Mais voilà Mostert au Super Bowl, dans la foulée d'une des plus grandes performances de l'histoire de la NFL en éliminatoires, pour un demi offensif.
« C'est un parcours assez fou, a dit Mostert. Ce n'est pas tout le monde qui peut composer avec ce genre de stress. J'ai gardé confiance non seulement en moi-même, mais envers ceux qui m'ont donné des opportunités. »
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Ancien surfer et planchiste à roulettes, il s'est montré assez habile avec ses pieds pour percer comme demi offensif dans la NFL, quand on lui a finalement donné sa chance.
Mostert a mené les 49ers avec 772 verges au sol, cette saison. Lors du match de championnat de la Nationale, il a été magistral: 220 verges de courses et quatre touchés, dans la victoire de 37-20 contre les Packers de Green Bay.
Chez les porteurs de ballon, seul Eric Dickerson a cumulé plus de verges au sol dans un match éliminatoire : 248 pour les Rams contre Dallas, le 4 janvier 1986.
Dickerson a été intronisé au Panthéon en 1999.
« Raheem a longtemps fait partie des unités spéciales en raison de sa vitesse, a dit le bloqueur Joe Staley. Je suis juste tellement content qu'il puisse montrer ses habiletés comme demi offensif. Il travaille plus fort que quiconque, et il a été patient. Il ne s'est jamais plaint. »
Mostert n'a porté le ballon que 43 fois à ses trois premières années à Purdue, où il a brillé sur les retours de bottés. À sa dernière saison comme Boilermaker, il a fourni 529 verges en 93 courses.
Il en fallait beaucoup plus pour être repêché, mais Philadelphie l'a engagé comme joueur autonome, en 2015. Il a été libéré avant la saison, s'est joint à l'équipe d'entraînement, puis il a passé un mois avec Miami.
Baltimore l'a réclamé; il y est resté deux mois, avant de signer avec Cleveland vers la fin de l'année. En 2016, son nom était sur une première version des 53 joueurs des Browns. Le lendemain, il n'y était plus.
« Ç'a m'a rendu plus fort, tout simplement, a dit Mostert, un athlète de 27 ans de la Floride. Je suis devenu immunisé au fait d'être libéré. Je voulais montrer à tout le monde ce que je peux faire.
« J'ai eu une discussion avec ma femme, je disais, 'qu'est-ce que tu penses qu'on devrait faire maintenant?' En gros, elle a répondu que 'si tu aimes vraiment ton travail, si tu aimes vraiment ce sport-là, tu vas tout faire pour réussir'. C'est devenu ma philosophie depuis ce temps-là. »
Mostert s'est retrouvé avec les Niners, où l'entraîneur Chip Kelly lui a donné une autre chance. Il a disputé un match en fin de saison mais l'année suivante, il a dû retourner au point de départ suite à l'arrivée d'un nouveau personnel, mené par Kyle Shanahan.
Mostert est devenu le porteur de ballon vedette, mais il n'a pas oublié ses racines avec les unités spéciales. Il y oeuvre encore souvent, d'ailleurs. Cette brigade lui est chère au point où son rôle dans celle-ci lui a inspiré le prénom de son garçon, Gunnar.
« Je reste un gars d'équipe, a dit Mostert. J'aime beaucoup faire partie des unités spéciales. Je ne prends rien pour acquis. C'est là où j'ai commencé. C'est là où je me suis fait un nom. »