Qui n’aurait pas aimé voir Aaron Rodgers et la meilleure attaque de la NFL se frotter à la défense numéro un du circuit en prolongation avec une place au Super Bowl à l’enjeu?

Certainement pas moi.

Les règlements de la NFL étant ce qu’ils sont, on a dû faire une croix là-dessus lorsque Russell Wilson a lancé ses deux meilleures passes du match sur la première possession de la prolongation pour propulser les Seahawks de Seattle au Super Bowl.

L’attaque des Packers de Green Bay n’a jamais eu l’opportunité de répliquer. Dommage qu’un simple « pile ou face » ait eu une incidence aussi déterminante sur le dénouement de cette finale d’Association Nationale. Si j’avais eu à parier sur les chances de Rodgers de mener les siens jusque dans la zone des buts, j’aurais penché pour l’affirmative tellement les unités offensives de part et d’autre avaient le vent dans les voiles.

Bref, une modification au règlement s’impose afin d’instaurer à tout le moins un droit de réplique. N’empêche, ce fruit du hasard n’enlève rien à la victoire des Seahawks.

Certes les champions en titre du Super Bowl ont connu une première demie catastrophique. Visiblement pas dans son assiette, Wilson forçait les jeux et effectuait de mauvaises lectures, si bien qu’il a conclu la rencontre avec quatre interceptions à son dossier.

Les Seahawks ont néanmoins trouvé le moyen de survivre malgré cinq revirements et un déficit de 16-0 au terme des deux premiers quarts de jeu. L’incapacité des Packers à tirer avantage de ces erreurs leur a donc été fatale. Il faut cependant rendre crédit à l’unité défensive des Seahawks, qui s’est souvent retrouvée reculée dans son territoire sans toutefois flancher et allouer des touchés.

Le conservatisme des Packers lors de certaines situations de quatrième essai et une verge à franchir leur a aussi fait mal. Plutôt que d’être agressifs, ils ont opté pour un des placements plutôt que de tenter leur chance et prolonger leurs séquences offensives dans l’espoir de marquer un touché.

Désespérés à leur retour du vestiaire en deuxième demie, les Seahawks se sont finalement inscrits au tableau à la suite d’un jeu truqué sur une tentative de placement. Sans solution à l’attaque, le temps était venu de tenter autre chose. Résultat : un touché plutôt que trois petits points.

C’est ainsi que Seattle a repris un brin de confiance et s’est même permis de prendre les devants grâce à un botté court et une conversion de deux points aussi hasardeuse que chanceuse en fin de quatrième quart. Pourchassé et sous pression, Wilson a alors lancé une bombe dans la zone des buts qui est finalement tombée entre bonnes mains.

Dans du football à quatre essais, les deux équipes semblaient alors inarrêtables, ce qui a ultimement permis à Rodgers de mettre la table à un placement qui a forcé la tenue d’une prolongation.

On connaît la suite. Les Packers n’ont plus retouché au ballon et ils ne le feront plus de l’année.

Tom BradyDans la tête de Luck

Que dire de la victoire sans appel de 45-7 des Patriots de la Nouvelle-Angleterre sur les Colts d’Indiannapolis dans l’autre finale d’Association?

C’est simple, l’équipe la plus complète a une fois de plus atteint le dernier match de l’année dans la NFL en jouant dans la tête d’Andrew Luck. Si bien que le jeune quart a une fiche de 0-4 face aux Pats depuis qu’il dirige l’attaque des Colts d’Indianapolis.

À sa défense, Luck n’avait pas assez de joueurs de talent à sa disposition pour espérer rivaliser. C’est d’ailleurs ce dont a convenu le propriétaire de l’équipe Jim Irsay à la suite de l’élimination des siens. Un jeu au sol digne de ce nom et un joueur de ligne à l’attaque de premier plan ne seraient pas de refus.

De l’autre côté, les Patriots et leur duo de tête Bill Bellichick-Tom Brady continuent de réécrire le livre des records et d’innover en poussant les règlements jusqu’à leurs limites.

De la triche? Non.

Contrairement à ce qu’a laissé entendre une station de télévision d’Indianapolis, j’ai bien du mal à croire que les Pats auraient intentionnellement dégonflé des ballons pendant la rencontre afin d’être plus efficaces sous la pluie. C’est n’importe quoi.

Depuis l’épisode du Spygate, les Patriots s’exposent à de telles accusations, c'est normal. Mais comment quelqu’un aurait pu s’infiltrer pendant le match pour trafiquer les ballons? Difficile à croire...

Comme dans tous les sports, certains sont jaloux de l’équipe qui se retrouve au sommet, ce qui n’est pas sans rappeler la situation du football universitaire québécois. Or, au lieu d’essayer d’imiter les meilleurs, on les tire vers le bas.

Plutôt que de souligner l’excellence des Patriots, on leur crache dessus parce qu’ils seront une fois de plus au Super Bowl alors que tout le mérite leur revient. Désolant.