CHARLOTTE, États-Unis - Le casier de Steve Smith est rempli de douzaines de boîtes de nouveaux pantalons, de photos de sa famille, de lettres de ses admirateurs ainsi que d'un petit sac contenant une liste que Smith transporte avec lui depuis plus d'une décennie.

Sur cette liste se trouvent les noms des meilleurs receveurs de passes de la NFL — des gars comme Jerry Rice, Tim Brown et James Lofton — et où ils se situent en termes de verges de gains en carrière.

Sous ces noms se trouve une note que Smith s'est laissée à son intention: Où seras-tu à la fin de ta carrière?

Ainsi, Smith, des Panthers de la Caroline (3-8), tentera de joindre les rangs de ce groupe sélect de receveurs de passes, dimanche contre les Buccaneers de Tampa Bay (4-7).

Smith n'a besoin que de 56 verges pour devenir le 35e joueur de l'histoire de la NFL à atteindre le plateau des 10 000 verges de gains en carrière. C'est une étape à laquelle le vétéran âgé de 32 ans accorde passablement d'importance.

«Ça signifie probablement plus que ça ne le devrait, a reconnu Smith. C'est un moment où le temps s'arrête et tu deviens égoïste. Ce n'est pas de l'arrogance pure et dure, mais c'est un moment à savourer et, honnêtement... ça me scie les jambes. C'est le genre de moment où je m'arrête, je me mets à genoux et je remercie Dieu. Si c'est ce qu'Il souhaite, alors ça se produira. Sinon, je suis O.K. avec sa volonté.»

Smith trimbale sa liste avec lui depuis qu'il s'est joint aux Panthers à titre de choix de troisième ronde de l'Université de l'Utah en 2001, afin de constamment lui rappeler le défi qu'il s'est imposé lorsqu'il était une recrue.

En 11 saisons dans la ligue, Smith a atteint quelques plateaux importants. Il détient la majorité des marques des Panthers chez les receveurs de passes, dont celles pour le plus d'attrapés, de touchés et de matchs de 100 verges ou plus de gains. Smith a toutefois reconnu que le plateau qu'il pourrait atteindre ce week-end signifie beaucoup plus que les autres.

«Vous savez, peu importe le nombre d'articles rédigés à propos de moi — du fait que je sois un gars au tempérament négatif, erratique et imprévisible — peu importe toutes les choses négatives, la puissance de l'opinion publique ne peut avoir le dessus sur cet exploit, a dit Smith. C'est un exploit que j'ai réalisé, avec l'aide de nombreuses personnes, et qui ne pourra m'être enlevé.

«C'est un plateau qui compte vraiment pour moi. C'est vraiment important.»

Néanmoins, Smith demeure compétitif et fier.

Parfois, ça lui a permis d'offrir le meilleur de lui-même. Pour les bonnes ou les mauvaises raisons, sa réputation est déjà surfaite.

Demandez au quart Cam Newton.

Newton s'est rappelé que lors des tests précédents la séance de repêchage, il avait été criblé de questions relatives à la possibilité d'évoluer aux côtés de Smith.

Et, honnêtement, ça l'a terrorisé.

«Je pensais que Smith était le plus horrible des monstres, a confié Newton. Je pensais que Smith était le genre de gars qui tombait sur les nerfs de tout le monde. En conséquence, j'avais cette image de lui dans la tête — qu'il ne joue pas en équipe, qu'il est idiot et qu'il ne travaille pas fort. Tout ça se trouvait dans ma tête.»

Puis, il a été repêché par les Panthers et s'est retrouvé dans le même vestiaire que Smith.

«Je l'ai rencontré, et je me assis avec lui et je me disais secrètement qu'il allait me mettre à l'épreuve, parce que j'ai tellement entendu d'histoires à propos de ses sautes d'humeur, et ainsi de suite», a raconté Newton.

«Mais Steve est incroyable. Pas seulement lui, mais Jordan Gross, des gars qui sont établis dans la ligue depuis longtemps déjà. Ils m'ont abordé et ont brisé tous les préjugés que j'avais contre eux et me disant qu'ils étaient là pour moi, et que si j'avais des problèmes, sur le terrain ou à l'extérieur, alors ils pourraient m'aider.»