Les Saints de La Nouvelle-Orléans ont remporté leurs six derniers matchs, eux qui avaient commencé la campagne avec une fiche de 0-2.

Après ce début de saison difficile, nombreux étaient les observateurs qui disaient que leur saison était fichue encore une fois et que ce serait difficile de suivre en raison de la faiblesse de l'unité défensive. En plus, Adrian Peterson ne fonctionnait pas. Les Saints ont pourtant réussi à coller six victoires de suite et de façon assez convaincante en plus.

Ils ont accordé une moyenne de 15 points par partie lors de cette actuelle séquence victorieuse. Cette unité défensive que l'on remettait en question n'a accordé que 18 points ou plus qu'une seule fois pendant cette série gagnante. En attaque, les Saints sont deuxièmes pour les verges, signe concret que cette équipe produit. Au sol, ils sont septièmes dans la NFL avec une moyenne de 122,8 verges par rencontre. L'équilibre des Saints est la raison des succès actuels.

L'émergence du jeune Alvin Kamara y est pour beaucoup dans les succès.  Le porteur de ballon est polyvalent et il est une arme avec laquelle Drew Brees connaît beaucoup de succès. Les Saints connaissent finalement une belle saison et ils auront à se battre avec les Panthers de la Caroline pour le titre de leur section.

C'est plaisant de voir cette équipe revenir dans le haut du pavé et de voir Drew Brees connaître de bons moments, lui à qui il en reste moins devant lui. La fenêtre d'opportunité est ouverte pour les Saints, mais pas pour très longtemps.

La semaine des bagarres

Le dernier week-end d'action dans la NFL a été le théâtre de quelques bagarres. On a notamment vu A.J. Green des Bengals contre Jalen Ramsey des Jaguars, Mike Evans des Buccaneers contre Marshon Lattimore des Saints. Les choses ont dégénéré aussi lors de la rencontre entre les 49ers et les Cardinals.

J'ai cherché à comprendre comment de telles situations pouvaient se produire durant la même période. Dans certaines occasions, c'est un concours de circonstances, mais il y a aussi le fait qu'on arrive à la mi-saison et qu'il y a beaucoup de tension.

La saison morte est longue en terme de préparation et de motivation avant un long camp d'entraînement. Maintenant, nous sommes à mi-chemin de la campagne et ça commence à peser mentalement. C'est vrai dans n'importe quel sport et il y a parfois des baisses de régime. La routine exigeante d'un joueur de football professionnel prend parfois le dessus et ça devient difficile à supporter.  Certaines équipes sont découragées, d'autres frustrées. Comme d'autres joueurs, Green connaît une saison difficile et quand un joueur se rend compte à ce stade de la saison qu'il n'est pas là où il voudrait être, c'est le méchant qui sort.

J'espère que c'est la fin de toutes ces frustrations qu'on ne veut pas voir trop souvent.  Des sanctions sévères devraient en décourager plus d'un.

Un congé qui arrive au bon moment

Les Chiefs de Kansas City ne seront pas malheureux de profiter d'une semaine de relâche. Après avoir remporté les cinq premiers matchs de la saison avec une moyenne de 32,8 points par rencontre, les Chiefs ont trébuché dans trois des quatre parties suivantes. Dans ces quatre matchs, on inscrivait qu'une moyenne de 20 points, ce qui témoigne d'une baisse de régime importante.

Il y a eu des blessures à des joueurs importants comme au garde à droite Laurent Duvernay-Tardif et au centre Mitch Morse. Ces deux blessures ont porté un dur coup à l'attaque des Chiefs. La semaine de congé arrive vraiment au bon moment.

En 2016, les Chiefs avaient perdu de façon décisive 43-14 par les Steelers de Pittsburgh avant de partir en congé. Au retour de la pause d'une semaine, Kansas City avait aligné cinq victoires pour compléter le reste de la saison avec un dossier de 10-2.

C'est pour cette raison que je pense que les Chiefs vont revenir en force et j'aime le doigté avec lequel l'entraîneur Andy Reid dirige sa formation. Malgré les récents insuccès, il laisse ses hommes partir sans ramener tout le monde plus tôt sur le terrain. Reid ne panique pas et il a compris qu'il était bon de laisser les gars rentrer à la maison. Comme je le mentionnais au point deux, la tension, la frustration et la fatigue sont élevées à ce stade de la campagne.

La formule d'Andy Reid fonctionne. Depuis son arrivée dans la NFL, il montre une fiche de 16-2 après les semaines de relâche. Il sait comment gérer et sa recette est la bonne. Les Chiefs vont reprendre le collier le 19 novembre contre les Giants de New York. Par la suite, ils vont se mesurer aux Bills de Buffalo et aux Jets, trois équipes qu'ils peuvent espérer battre. Ça pourrait relancer la saison des Chiefs.

Deux quarts blessés, la même histoire

Deux formations de la NFL sont à même de constater qu'il est très difficile de se relever de la perte de son quart. Les Texans de Houston et les Packers de Green Bay en font la preuve de façon éloquente. C'est dommage de voir ces deux clubs prendre cette tangente alors qu'ils aspiraient peut-être aux grands honneurs.

Depuis que Brett Hundley a pris la relève d'Aaron Rodgers, ce n'est plus du tout la même chose pour les Packers, qui n'ont aucun succès en attaque. Hundley n'arrive pas à étirer le terrain et il a du mal à voir ce qui se passe. De son côté, Rodgers semble avoir des yeux tout le tour de la tête quand il est en uniforme.

Les Packers sont tombés et j'ai peine à imaginer comment ils vont se relever. Lundi, les Packers ont été dominés par les Lions de Detroit. Ça va être vraiment très difficile pour les Packers de se tailler une place en éliminatoires.

Chez les Texans, Tom Savage en relève à Deshaun Watson dimanche a réussi 19 de ses 44 passes pour 219 verges dans un revers de 20-14 devant Indianapolis. Comme Hundley à Green Bay, Savage voit mal le terrain et il n'est pas très mobile derrière une ligne à l'attaque qui s'est débarrassée du bloqueur à droite Duane Brown en se disant qu'on avait un quart mobile, qui pourrait pallier à son départ. En fin de compte, les Texans ont perdu leur quart et se retrouvent essentiellement avec un cône.

On a pu voir la transformation de cette équipe quand Deshaun Watson s'est joint à cette équipe. Au moins, les Texans peuvent se dire que l'avenir s'annonce rose la saison prochaine quand Watson sera de retour au jeu. C'est une saison à oublier pour eux, qui ont aussi perdu les services de J.J. Watt et Whitney Mercilus.

Les Jags vont-ils enfin répondre aux attentes?

Les Jaguars de Jacksonville semblent finalement avoir trouvé leur vitesse de croisière tant attendue et ils pourraient rivaliser pour le titre de section.

Depuis des années qu'on s'attend à ce que les Jaguars rebondissent avec tous les premiers choix au repêchage qu'ils ont eus, mais ça ne fonctionnait pas. Voilà que l'équipe a gagné ses deux derniers matchs et trois des quatre dernières faces aux Steelers, aux Colts et aux Bengals. La seule défaite durant cette séquence est survenue aux mains des Rams.

Les Jags jouent bien et la formule fonctionne bien. La formation compte sur l'une des bonnes unités défensives du circuit, qui figure sans aucun doute parmi les cinq meilleures. On arrive à créer des revirements en plus de compter sur un bon jeu au sol.

De plus, le quart Blake Bortles fait bien. L'an dernier, plusieurs observateurs croyaient qu'il avait frappé un mur en complétant 23 passes pour des touchés tout en étant intercepté à 16 reprises. Certains croyaient qu'il était irrécupérable. Pourtant, il fait très bien cette saison. Il a déjà dix passes pour des touchés et il a été intercepté cinq fois pour un ratio de deux pour un. C'est déjà un peu mieux. L'an dernier, il lançait en moyenne 244 verges par match et cette saison, sa moyenne est de 207. Certains diront que c'est moins bon, mais moi je pense que c'est bien qu'on lui enlève des responsabilités et qu'on fasse plus confiance au jeu au sol. La stratégie préconisée par Doug Marrone fonctionne bien.

J'aime aussi la façon dont Marrone traite ses joueurs. C'est-à-dire sur un même pied. Le porteur de ballon vedette Leonard Fournette a raté la photo d'équipe, contrevenant ainsi à un règlement d'équipe, qui lui a imposé une suspension d'un match. Même s'il est le meilleur porteur du club, il n'a pas eu droit à un passe-droit. Le message est fort et tout le monde le comprend dans le club. Puis, en l'absence de Fournette, l'équipe a gagné contre les Bengals et le jeu au sol a bien fonctionné en dépit du fait qu'il n'était pas là.

*propos recueillis par Robert Latendresse