INDIANAPOLIS - Des quarts élus joueurs par excellence sur des équipes phares. Un match revanche de la finale d'il y a quatre ans, impliquant de nombreux acteurs dans les mêmes rôles clés. Madonna et plusieurs Manning — Eli, mais Peyton, également.

Ce Super Bowl détient certainement tous les ingrédients pour produire un autre affrontement enlevant, qui se révèlera assurément la finale parfaite pour une saison qui a commencé dans la tourmente mais qui s'est finalement avérée la meilleure de l'histoire de la ligue.

La NFL n'aurait pu espérer mieux.

« Honnêtement, ça été une semaine très amusante ici », a commenté le quart des Patriots de la Nouvelle-Angleterre Tom Brady, qui sera à la recherche d'une quatrième bague de Super Bowl en 11 saisons, et il pourrait réaliser l'exploit dans la ville pour laquelle son rival Peyton Manning a oeuvré pendant 13 ans — si ce n'est pas plus, ce sera en raison de ses problèmes de santé et des conflits avec la direction des Colts. « C'est assez incroyable de jouer au domicile des Colts et de s'entraîner dans leur complexe. »

Ce fut encore plus étrange pour Eli Manning, qui a vu sa superbe saison avec les Giants de New York et sa deuxième tentative de conquête du championnat de la NFL être reléguées à l'arrière-plan par l'avenir de son frère aîné.

L'histoire la plus populaire cette semaine fut celle relatant les douleurs au cou de Peyton. Ou, plutôt, son statut après avoir subi trois opérations au cou en 19 mois; déterminer si les Colts vont le garder avec l'équipe, sachant qu'ils doivent lui verser 28 millions $US en bonus d'ici le mois de mars; distinguer s'il est vraiment en dispute avec le propriétaire Jim Irsay, et avec sa philosophie de reconstruction de la concession.

Eli, qui aurait à son actif plus de titres de la NFL que son frère s'il triomphe dimanche au Lucas Oil Stadium — oui, la maison de Peyton —, estime que les problèmes de son frère n'ont aucun lien avec ce match, pour lequel les Giants (12-7) sont négligés par trois points.

« Je suis fier de Peyton. Je lui ai parlé cette semaine. Rien de cela n'a abouti sur le tapis, a expliqué Eli. Quand je parle à Peyton, il fait du mieux qu'il le peut pour me faire oublier le stress. (Nous) avons discuté de football, un peu, et de la Nouvelle-Angleterre. Il m'a encouragé cette semaine. Je sais qu'il travaille fort pour tenter de revenir en santé, et je vais l'encourager dans son combat. »

Avec une victoire, Eli aurait désormais deux titres, contre un pour Peyton. Pour sa part, Brady pourrait rejoindre son idole de jeunesse, le quart Joe Montana, et Terry Bradshaw avec quatre. L'entraîneur-chef Bill Belichick rejoindrait aussi Chuck Noll à ce chapitre.

Pour y parvenir, les Patriots (15-3) doivent protéger le joyau de la couronne. Il y a quatre ans, Brady avait été bousculé plus souvent qu'à son tour par les Giants, et ç'avait finalement donné le Super Bowl aux Giants.

Certes, ils avaient requis l'attrapé miraculeux de David Tyree contre son casque protecteur, puis l'attrapé pour le touché de Plaxico Burress qui mettait un terme à l'espoir des Patriots de réaliser une saison parfaite.

La formule n'a pas changé.

« Nous sentons que nous pouvons compter sur un groupe d'individus tissé serré à l'avant, a commenté l'entraîneur-chef des Giants Tom Coughlin. C'est simplement de cette façon que nous jouons, et que nous aimons jouer. C'est un groupe qui aime être sous pression, et nous avons été meilleurs profondément dans notre territoire, probablement parce que le ballon doit être lancé plus rapidement qu'en d'autres occasions, comme ce fut le cas à certains moments cette année. »

Brady se souvient certainement de la douleur, physique et morale, qu'il a encaissée sur le terrain et au tableau indicateur il y a quatre ans.

« Chaque fois que tu perds, ça fait mal, a reconnu Brady. Nous avons perdu un Super Bowl. Je me souviens m'être réveillé en Arizona le matin suivant après une heure de sommeil et m'être dit: 'Ce fut un cauchemar, ça ne s'est pas passé comme ça.' Après coup, tu apprends à accepter le résultat et à tourner la page. »