Les demi-finales d'associations dans la NFL ont donné du football vraiment excitant avec un lot de jeux improbables  et de mauvaises décisions. Voici mon analyse de ces quatre matchs et mon opinion sur l'arrivée chez les Alouettes de Montréal du quart Josh Freeman.

La victoire des Eagles

La rencontre entre les Falcons d'Atlanta et les Eagles de Philadelphie n'a pas été la hauteur de mes attentes. J'avais prédit une victoire des Falcons et à mes yeux, il y  a deux raisons qui expliquent le fait que les Eagles ont atteint la finale de leur association.

Durant la saison, les Eagles ont connu du succès en décrochant le titre de l'association nationale grâce à l'émergence du quart Carson Wentz, mais je pense que tout part des tranchées pour expliquer leurs succès. Philadelphie a l'une des meilleures lignes à l'attaque de la NFL et l'une des meilleures défensives du circuit. Ces deux unités ont brillé de tous leurs feux lors de la partie contre les Falcons.

Les Eagles ont dominé en dérangeant constamment Matt Ryan en plus de limiter le porteur de ballon Devonta Freeman à seulement sept verges en dix courses. En attaque, le quart des Eagles Nick Foles a eu suffisamment de temps pour avoir l'air d'un quart crédible en l'absence de Wentz. Malgré une fin de saison difficile, il a réussi 23 de ses 30 passes pour 246 verges. Si d'un côté, il est vrai qu'il n'a réussi aucune passe pour un touché, en revanche, il n'a pas été intercepté. Dans le fond, il a fait ce qu'il fallait faire pour permettre à son équipe de bouger le ballon.

On n’a pas eu droit à une grosse performance en attaque de part et d'autre, mais les Eagles ont gagné la guerre des tranchées pour limiter les Falcons à seulement dix points.  Mais je ne peux pas dire que c'est une belle victoire pour eux.

Il y a un autre aspect du jeu qui retient mon attention et c'est le choix de jeux en attaque du côté des Falcons. On savait que les choses ne seraient pas pareilles à la suite du départ du coordonnateur à l'attaque Kyle Shanahan et par l'arrivée de son remplaçant Steve Sarkisian. Atlanta a cherché son identité durant toute la saison et on n'a pas été capable de relancer l'attaque pour qu'elle redevienne aussi dévastatrice qu'en 2016. C'est décevant.

Matt Ryan n'a pas connu les succès qu'on attendait de lui avec des gains de seulement 210 verges, lui qui avait été nommé le joueur par excellence l'an dernier dans la NFL.  Steve Sarkisian s'est entêté à donner le ballon à Freeman qui n'a amassé que sept verges. Dans un match sans lendemain, c'est inexcusable de donner le ballon au porteur qui produit le moins. On aurait dû remettre le ballon à Tevin Coleman, qui jouait nettement mieux avec 79 verges en dix courses.

Je m'explique mal le choix de jeux à la porte des buts en fin de rencontre avec cette passe à l'appel au troisième porteur de ballon des Falcons Terron Ward, qui n'a pas été utilisé du match. Je me demande pourquoi l'utiliser dans une situation aussi critique que celle-là.

Et sur le dernier jeu de la partie, on a fait un sprint out avec  une passe rapide que les Eagles ont facilement flairé et qui s'est soldé par une passe incomplète pour gagner la partie.

Le dernier mot aux Patriots

Même si on a vu les Patriots mal commencer la partie contre les Titans du Tennessee, ils ont su faire respecter la logique. Le quart Tom Brady a encore une fois de plus ajouter à son palmarès avec une autre performance de plus de 300 verges en match éliminatoire, avec trois passes de touché et aucune interception. Il a été victime d'aucun sac également.

On s'attendait à une bonne performance des porteurs des ballons des Patriots parce qu'on savait que les Titans avaient une faiblesse au niveau de la couverture du jeu terrestre. Les porteurs ont été la bougie d'allumage de cette attaque qui a tardé à se mettre en marche. Dion Lewis a bien porté le ballon, mais il a aussi laissé sa marque avec neuf passes captées pour 79 verges. Même chose pour le porteur James White, qui a capté quatre passes pour 29 verges.

Les Patriots ont laissé le quart Marcus Mariota courir à sa guise au premier quart avant de resserrer son terrain de jeu à partir du deuxième quart, si bien que le meneur des Titans n'a effectué que quatre courses. Pour espérer gagner, les Titans devaient miser sur les jambes de Mariota.

Non seulement, les Pats ont limité Mariota à 37 verges, ils ont aussi embouteillé Derrick Henry, qui n'a obtenu que 28 verges en 12 courses.

La surprise venue de Jacksonville

La victoire inattendue des Jaguars de Jacksonville sur les Steelers de Pittsburgh 45-42 a été la surprise du week-end. Au-delà de la victoire des Jags, c'est aussi très surprenant d'avoir été témoin de 87 points dans cette rencontre. C'est hallucinant.

Les Steelers ont bien peu de choses à se reprocher en attaque. Ben Roethlisberger a amassé 469 verges avec cinq passes de touché, mais les Steelers ont échoué dans certaines situations, ce qui a causé leur perte.

On a assisté à ce qu'on surnomme du football de situation où les Steelers n'ont pas fait le boulot. Je pense notamment à ces deux situations de quatrième jeu et un à faire. L'équipe a décidé d'y aller avec un balayage rapide avec Le'Veon Bell, qui devait effectuer un jeu terrible avec huit verges à parcourir en courant vers l'extérieur contre une des défenses les plus rapides. À une autre occasion, on a essayé un play-action avec une passe très risquée qui a échoué. Ces deux jeux ont fait très mal parce qu'on a redonné le ballon à l'adversaire qui a inscrit des points aux deux occasions.

En fin de partie après avoir inscrit des points, les Steelers ont décidé d'y aller avec un botté court alors qu'il aurait été préférable de refouler les Jaguars le plus profondément possible. Ce sont des décisions qui me laissent sur mon appétit, mais il faut tout de même lever notre chapeau aux Jaguars qui ont exécuté leur plan de match pour l'emporter. Ils ont réalisé une interception et provoqué une échappée pour un touché.

Les Jags ont réussi à établir le jeu au sol avec 164 verges. Leonard Fournette a notamment porté le ballon 25 fois pour des gains de 109 verges. Le quart Blake Bortles a été juste assez efficace et la ligne défensive a limité le travail de Bell.

Un jeu qui fera histoire

On pourrait analyser en long et en large la partie entre les Saints de La Nouvelle-Orléans et les Vikings du Minnesota, mais ce qui retiendra l'attention, c'est un jeu survenu en toute fin de rencontre. C'est un jeu qui fera époque et qu'on reverra pendant des années.

Au fil des ans, les Vikings ont régulièrement été du mauvais côté dans le sens où les choses tournaient toujours contre eux, mais pas cette fois. En 1998 par exemple, le botteur Gary Anderson, qui avait été parfait toute la saison, a raté un placement en finale d'association contre Atlanta, qui l'a finalement emporté en prolongation. Le placement raté d'Anderson aurait procuré dix points d'avance aux Vikings, qui avaient connu une saison de 15-1.

Même situation en 2016 alors que Blair Walsh a raté un placement de 27 verges avec 26 secondes à jouer dans un match de premier tour contre les Seahawks de Seattle. Mais cette fois, les Vikings étaient finalement du bon côté quand Stefon Diggs a capté une passe improbable de Case Keenum sur 61 verges pour un touché.

Le demi défensif des Saints Marcus Williams risque d'être marqué pour longtemps aussi, mais pas pour les bonnes raisons, lui qui a connu une très bonne saison et une très bonne partie. Il a toutefois complètement raté son plaqué sur ce dernier jeu qui aurait pu donner la victoire à son équipe. Il a tenté le gros plaqué, mais quand il s'est rendu compte qu'il était arrivé trop tôt et pour éviter d'être pénalisé, il a voulu se tasser du chemin et il a fauché un de ses coéquipiers en plus de rater Diggs, qui a eu le chemin libre jusque dans la zone payante.

C'était une fin improbable, voire impossible, mais c'est la beauté du football où un seul jeu peut tout changer.

Les Vikings constituent une belle histoire. Ils pourraient atteindre le Super Bowl et même le disputer chez eux.

Josh Freeman, c'est bien, mais il en faut plus

L'arrivée de Josh Freeman est une bonne chose chez les Alouettes, mais j'ignore s'il est la solution au poste de quart.  À ce stade de la saison morte, je dirais, « Amener tous les quarts crédibles avec un bon bagage que vous pouvez, créez une compétition et choisissez le meilleur. »

Je  pense que c'est de cette façon qu'on va trouver quelqu'un de talentueux. C'était d'ailleurs l'une de mes critiques l'an dernier chez les Alouettes parce que je considérais qu'il n'y avait pas assez de joueurs pour se battre. C'est ce qu'il faut faire chez les équipes qui en arrachent si l'on veut les meilleurs joueurs.

Freeman a un bagage intéressant avec un bras canon, qui n'est pas très mobile toutefois. Il semble néanmoins avoir une bonne tête sur les épaules et être un bon leader. Sa venue est intéressante, mais je ne sais pas s'il est la solution à long terme, mais j'en voudrais plus de quarts.

Au moment d'écrire ces lignes, on ignore encore le sort qui attend Darian Durant, mais il est inconcevable qu'il touche encore un salaire de 400 000 dollars pour les résultats de l'an dernier. Il faut que le poste de quart fasse l'objet d'une vraie lutte. Il faut restructurer son contrat et faire en sorte que celui qui sera le quart de l'équipe soit le mieux payé.

*propos recueillis par Robert Latendresse