Le match opposant les Colts d’Indianapolis aux Chiefs de Kansas City a donné tout un coup d’envoi pour le premier week-end éliminatoire. Ce fut un match absolument historique!

Les Colts avaient battu les Chiefs 23-7 il y a deux semaines. Le début chancelant d’Indianapolis était-il dû à une surdose de confiance? Les joueurs ont commencé la rencontre totalement à plat et manquaient de concentration alors qu’ils jouaient à domicile en plus.

Les Chiefs faisaient ce qu’ils voulaient. Ils dominaient des deux côtés du ballon. Andrew Luck a lancé des interceptions. Bref, les Colts ne semblaient pas trouver leurs repères.

Kansas City a pris une très grande avance. La troupe d’Andy Reid menait 31-10 à la mi-temps. Au début du troisième quart, les Chiefs ont ajouté un autre touché pour faire 38-10 et tout le monde se disait que ce match était terminé.

C’est à ce moment que nous avons assisté à l’une des plus grandes remontées de l’histoire des éliminatoires de la NFL. Andrew Luck a réussi trois passes de touché en plus d’en marquer un en deuxième demie. Les Colts ont inscrit cinq touchés en tout dans les deux derniers quarts.

Luck a livré une performance exceptionnelle. Ce que je retiens : son calme. Il a toujours semblé en contrôle. On ne l’a jamais vu paniquer, même après ses revirements. Il n’a pas forcé de jeux et il est resté dans le plan de match.

C’est sa marque de commerce depuis le début de sa carrière. Il a maintenant 11 remontées victorieuses au quatrième quart ou en prolongation depuis le début de la saison 2012. Ce retour était inédit et ça ne devrait pas arriver. Une équipe qui mène par 28 points en deuxième demie ne devrait pas perdre.

T.Y. HiltonChapeau à Andrew Luck, mais aussi à T.Y. Hilton (photo) qui a été la cible de prédilection du quart des Colts. Il a été visé à 18 reprises et il a capté 13 passes, bien qu’il était étroitement surveillé étant donné que c’était le seul receveur qui s’illustrait.

Hilton a récolté 224 verges de gains par la passe. Nous savions qu’il était un excellent joueur, mais cette performance l’a fait découvrir aux yeux de tous. Tout le monde sur la scène nationale a pu voir ce qu’il est capable de faire en éliminatoires.

Les Chiefs étaient supposément l’une des bonnes unités défensives de la NFL. Mais lors de la deuxième moitié de saison, ce ne fut pas le cas et nous avons vu leurs failles dans cette rencontre.

Kansas City n’a pas le choix de se regarder dans le miroir. C’est impardonnable de perdre un match de la sorte. Pour eux, cette saison demeure exceptionnelle puisqu’ils sont passés d’une fiche de 2-14 à 11-5 et ils se sont qualifiés pour les éliminatoires. C’est un beau conte de fées. Même si on perdait en première ronde éliminatoire, ce n’était pas la fin du monde. Mais c’est la façon dont ils se sont inclinés qui rend la situation catastrophique.

Les joueurs ne devraient pas laisser fondre une telle avance. Les entraîneurs devront se questionner sur leurs choix de jeu, tant en attaque qu’en défense. Ce sera de longues semaines pour réviser ce qui s’est passé au cours de cette partie parce que cela ne pourra plus se reproduire dans le futur.

La route ne fait plus peur aux Saints

Nous avions hâte de voir la performance de Drew Brees sur la route. C’est un quart-arrière et une équipe qui ont connu beaucoup de difficulté à l’extérieur du Superdome comme le démontre leur fiche de 3-5. Les Saints s’en allaient à Philadelphie pour affronter les Eagles, l’une des équipes de l’heure dans la NFL.

Ce qui m’a impressionné est que ce n’est pas Brees qui a gagné le match, mais le jeu au sol de La Nouvelle-Orléans. Mark Ingram remplaçait Pierre Thomas qui était blessé. Il a connu tout un match. L’unité défensive a été solide face à l’attaque de Chip Kelly qui était l’identité des Eagles.

Pour Kelly, il s'agit d'une belle première saison à la barre des Eagles. La défaite à domicile fait mal, mais ce sont des choses qui arrivent. Les Saints ont fait exactement les bonnes choses en fin de match. Drew Brees a sorti ses meilleures passes.

Avec cette victoire, j’ai l’impression que les Saints se sont débarrassés de cette étiquette d’équipe qui n’est pas capable de gagner sur la route. Cela donnera un peu de confiance à la troupe de Sean Payton qui affrontera les Seahawks à Seattle le week-end prochain. Les Seahawks avaient complètement déchiré les Saints en saison régulière et cette rencontre avait eu lieu à Seattle.

Dalton laisse tomber ses coéquipiers

Il n’y a qu’une chose à dire du match entre les Bengals et les Chargers et c’est l’effondrement d’Andy Dalton. C’est dommage puisque c’est lui qui avait toute la pression sur les épaules.

On connaissait la fiche des Bengals en éliminatoires alors qu’ils n’ont pas remporté un match éliminatoire depuis 23 ans. L’entraîneur-chef Marvin Lewis a maintenant une fiche de 0-5. Dalton a amené Cincinnati en éliminatoires à ses trois premières saisons dans la NFL, mais son équipe s’est inclinée chaque fois.

Andy DaltonAvant ce match, Dalton (photo) avait déjà lancé quatre interceptions en deux matchs éliminatoires sans compléter une passe pour un majeur et c’était un peu à cause de lui que son équipe avait perdu.

Selon moi, les Bengals pouvaient être une formation menaçante en éliminatoires. Elle était probablement l’une des équipes les mieux équilibrées. Cincinnati avait une excellente unité défensive qui se place dans le top-3 de la NFL. En attaque, les Bengals possédaient un bon jeu au sol avec Giovani Bernard et BenJarvus Green-Ellis. Ils ont un groupe de receveurs complet avec des ailiers rapprochés et des receveurs de premier plan, dont A.J. Green.

Le facteur qui allait faire la différence était Andy Dalton et il n’a pas livré la marchandise. Il a été incapable de prendre contrôle de la situation. Je ne sais pas si c’est le stress qui s’est emparé de lui.

C’est une équipe qui était invaincue à domicile (8-0) cette saison. Les Bengals inscrivaient en moyenne 40 points par match à domicile et gagnaient par 17 points.

Les Chargers ont dominé les deux lignes. Le match s’est joué dans les tranchées. Andy Dalton a semblé être stressé avec cette pression qu’il avait devant lui. Il a précipité des gestes. Il a été intercepté à deux reprises en plus d’échapper un ballon. Les trois revirements sont survenus au cours de la deuxième demie, où les grands joueurs doivent se lever. Andrew Luck a lancé trois passes de touché en plus d’en marquer un et Andy Dalton a commis trois revirements.

C’est dommage pour Dalton qui a progressé en trois ans, mais dimanche, cela n’a pas paru.

Une rivalité qui se construit

Les matchs entre les 49ers et les Packers sont comme des combats de poids lourds qui nous donnent toujours des rencontres excitantes. Ils ne sont pas des rivaux de division, mais c’est tout comme. Ils ont tellement joué de matchs importants l’un contre l’autre dans les dernières années.

Ils se sont affrontés lors des premiers matchs des deux dernières saisons. Les 49ers ont éliminé les Packers l’an dernier aussi. Il y a comme une rivalité qui s’installe et qui est intéressante. Ce sont deux formations qui sont dynamiques à leur façon.

Aaron Rodgers a connu un début de match catastrophique. Les Packers avaient un plan de match pour courir avec le ballon, mais le jeu au sol n’a pas fonctionné. Rodgers n’a tenté que deux passes lors du premier quart et les deux n’ont pas été complétées. Green Bay n’avait pas de premier jeu et l’unité défensive de San Francisco dominait. Néanmoins, les 49ers n’étaient pas en mesure de capitaliser.

Colin KaepernickChaque fois qu’ils étaient dans la zone payante, ils se contentaient d’un placement. Au lieu de faire 14-0, c’était seulement 6-0. Tranquillement, l’attaque des Packers s’est ajustée. Elle a inscrit un touché pour prendre les devants 7-6.

Par la suite, on a senti que c’était un combat de poids lourds qui s’échangeaient des coups. Les deux équipes s’échangeaient l’avance. Au troisième quart, on se disait que la dernière formation à avoir le ballon allait l’emporter. Et c’est effectivement ce qui s’est produit. On le sentait.

Le facteur qui a permis aux 49ers de l’emporter est Colin Kaepernick (photo). Il a été calme et avait un bon jeu de pieds. Il a récolté 98 verges de gains au sol dans des conditions difficiles, mais moins qu’on l’anticipait. Les quarts ont été en mesure de lancer le ballon et les receveurs d’effectuer les attrapés.

J’ai été impressionné par Colin Kaepernick. Il a lancé pour 225 verges de gains. Il a commis une interception coûteuse puisque celle-ci a permis la lancée des Packers. Sinon, après celle-ci, il a été en contrôle et il a bien distribué le ballon. Durant la dernière séquence, qui a duré environ cinq minutes, les 49ers ont grugé du cadran.

Kaepernick a réussi le jeu du match lors d’un troisième essai et huit verges à gagner avec un peu plus d’une minute. Il a fait une course et il a gagné le premier jeu. Ce premier essai a permis à son équipe d’écouler le temps et de réussir un placement dans les dernières secondes pour la victoire.

Bref, grosse victoire pour San Francisco et j’ai très hâte de voir la confrontation défensive entre les 49ers et les Panthers.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne