Malheureusement, mon tour d’horizon commence cette semaine avec une autre tache au dossier des Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

C’est encore une fois un dossier fort nébuleux et il est ardu de démêler toute les versions tant celle des Patriots, que celle des Bengals, dans ce nouveau rebondissement qui implique des séquences filmées.  

J’ai immensément de respect pour la domination des Patriots sur le terrain au cours de la dernière décennie. Ils ont su construire une dynastie et on ne pourra pas leur enlever tous leurs accomplissements.

Toutefois, il y aura toujours cette tache à leur dossier. Ils se sont fait prendre avec le Spygate en 2007, ce qui était à mon avis de la tricherie. Si pendant un match, tu regardes les signes et que tu n’es pas capable d’en avoir plusieurs, je n’ai pas de problème, mais si tu vas filmer avant pour tenter de les identifier, là tu dépasses la ligne.

Le Deflategate était selon moi une tempête dans un verre d’eau, alors que les Pats ont écrasé les Colts et je ne crois pas que la pression du ballon ait changé quoi que ce soit. Mais, il n’en demeure pas moins que c’est le genre d’histoire qui colle à la peau de la Nouvelle-Angleterre.

Ils n’ont plus le bénéfice du doute et on y voit une équipe qui est prête à tout faire pour l’emporter. Ils ont perdu beaucoup de mon respect lorsqu’ils ont mis sous contrat Antonio Brown plus tôt cette année à cet effet.

Je comprends que le sport professionnel a pour objectif de viser la victoire, mais il y a des limites à ne pas franchir et elles l'ont été par les Patriots.

On ne sait pas dans le cas présent d’où l’histoire venait , qui en a fait la commande, mais on parle quand même de filmer durant un quart complet les lignes de côté des Bengals. Je souligne ici qu’on parle d’une équipe avec un dossier de 1-12 cette saison. Peut-être qu’ils devraient concentrer leur énergie à se préparer pour lorsqu’ils affrontent les bonnes équipes.

Malgré tout ce qu’ils ont accompli, il y aura toujours ce nuage de « tricheurs » qui volera au-dessus de leur tête.

On veut un rappel

Sur le terrain, nous avons eu droit à un match de fou entre les 49ers de San Francisco  et les Saints de La Nouvelle-Orléans.

C’était sans nul doute dans mon top-3 des matchs disputés cette saison avec un impressionnant total de 94 points marqués, une panoplie de jeux explosifs, des attrapés spectaculaires, des jeux truqués, soit tout pour nous garder captivés.

Lorsque venait le temps d’analyser cette rencontre avant le coup d’envoi, on voyait deux bonnes unités défensives qui étaient capables d’appliquer de la pression sur le quart adverse. Finalement, tout passait par l’attaque.

Jimmy Garoppolo et Drew Brees ont été dominants et particulièrement en début de rencontre. Les quatre premières séquences offensives des Saints se sont conclues dans la zone des buts, alors que les 49ers l’ont atteint autant de fois, mais en cinq occasions. Il y a eu quelques ajustements apportés en défense lors de la deuxième demie, mais les attaques continuaient tout de même d’avancer sur le terrain.

On est passés bien près de vanter encore une fois les mérites du vétéran Drew Brees avec sa série à l’attaque en fin de quatrième quart, mais c’est son jeune rival qui a volé la vedette dans les derniers instants pour mener les Niners à la victoire.

C’est incroyable comment un jeu peu changer tout un match et c’est ce qui s’est produit lorsque George Kittle a saisi le ballon sur un quatrième essai et deux verges. Il a amené son équipe en position pour le placement de la victoire.

Pour une formation qui est reconnue pour son jeu au sol, le match reposait ici sur le bras de Garoppolo et il a très bien répondu. Il a visé le meilleur receveur de son équipe pour le résultat que l’on connaît.

On espère qu’il s’agissait d’un prélude à la finale d’Association dans la Nationale.

Drew Lock, l'homme de John Elway?

Si ces deux équipes ont répondu aux attentes, je ne peux en dire autant des Texans de Houston qui ont encaissé une défaite inexcusable aux mains des Broncos de Denver.

Ils venaient de signer une belle victoire contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, dans un match haut en émotions, mais on dirait le bon vieux cliché qu’ils ont pris leurs rivaux à la légère.

Toutefois, ce match a permis la découverte du quart des Broncos, Drew Lock.

Depuis le départ de Peyton Manning, on a vu Brock Osweiler, Trevor Siemian, Paxton Lynch, Case Keenum, Joe Flacco et Brandon Allen derrière le centre. Finalement, l’équipe a peut-être déniché son quart d’avenir.

Choix de deuxième ronde cette année, il a raté une bonne partie de la saison en raison d’une blessure à un pouce pendant les matchs préparatoires. Depuis qu’il a pris les rênes de l’attaque, il a signé des gains devant les Chargers de Los Angeles et les Texans.

Sur le plan des statistiques, Lock a su compléter 72,7 % de ses passes pour 443 verges, cinq passes de touché et deux interceptions. Lorsqu’on prend le temps de se pencher un peu plus sur son jeu, on réalise qu’il a les outils pour réussir.

Il a une belle mécanique lorsque vient le temps de décocher, il a une bonne vélocité et il peut aussi faire preuve de finesse. Il est également capable de lancer en mouvement ce qui est un atout de nos jours. On a vu du bon et du mauvais devant les Chargers, mais dès le deuxième match devant les Texans, j’ai noté une progression.

Il est bien trop tôt pour porter un verdict définitif, mais l’échantillon nous permet de voir que les éléments sont en place. Reste à savoir si John Elway a finalement trouvé son successeur.

Goff retrouve son aplomb

Si les Texans se sont compliqué la vie pour la course aux séries, les Rams de Los Angeles sont plus que jamais au plus fort de celle-ci.

On pouvait les croire hors de cette lutte après leur cinglant revers de 45 à 6 devant les Ravens de Baltimore qui portait alors leur fiche à 6-5. Il est vrai que les Ravens ont fait mal paraître plusieurs équipes, mais on parlait tout de même des récents finalistes au Super Bowl.

Nous avions eu la discussion à Blitz et on croyait à ce moment qu’ils n’allaient pas se relever et leur saison allait se conclure avec le calendrier de régulier. Maintenant, cet affront contre Baltimore a semblé les fouetter plus que jamais.

Ils ont rebondi avec un gain de 34-7 contre les Cardinals de l’Arizona qui sont loin d’être une puissance, mais ils ont causé leur part d’ennuis à différentes formations cette saison. Surtout, ils viennent d’enchaîner avec une convaincante victoire devant les Seahawks de Seattle. Ils ont limité la remontée dans une victoire de 28-12.

Il est évident que le jeu au sol à son mot à dire dans ce revirement de situation, car c’est l’un des éléments du plan de match de Sean McVay. Par contre, je crois que la plus grande différence provient du quart Jared Goff.

L’échantillon est bien mince, je l’accorde, mais pour donner un aperçu, le quart des Rams cumulait 11 passes de touché contre 12 interceptions, complétait 61,2% de ses passes et lançait en moyenne 272 verges par match et 7,3 verges par tentatives lors de ses 11 premiers matchs de la saison.

Lors des deux récentes victoires des siens, Goff a amélioré toutes ses statistiques avec quatre passes de touché contre deux interceptions (un bien meilleur ratio), il a complété 73 % de ses passes et il a lancé environ 358 verges pour chacune de ses rencontres avec une moyenne de 9,7 verges par passes tentées.

Il faut se référer à l’ensemble de l’œuvre pour porter une évaluation, mais on voit qu’il a davantage des airs du quart qui a mené son équipe au Super Bowl l’an dernier.

Les succès des Rams passent aussi par des ajustements en défense et cette unité s’est améliorée avec l’acquisition de Jalen Ramsey. Si on met de côté le faux pas contre les Ravens, le dernier mois des Rams a été bien mieux.

Il faudra garder un œil sur les Rams qui eux pourraient viser la place des Vikings du Minnesota pour les séries.

Le reste du calendrier des Rams va comme suit : les Cowboys, les Niners et la saison se termine devant les Cardinals. Les Rams pourraient conclure avec une fiche de 10-6, mais il faudra voir si ce sera suffisant pour les éliminatoires.

Un congédiement respectueux

Au final, j’aimerais revenir sur le congédiement de Ron Rivera du côté des Panthers de la Caroline. Ce n’est pas une équipe qui a attiré beaucoup d’attention depuis leur présence au Super Bowl et la décision de le remercier n’était pas en soi surprenante. Le moment choisi l’était peut-être.

Souvent, les entraîneurs vont être remplacés au terme de la saison, mais l’explication du propriétaire David Tepper était très logique. Ce dernier est en poste depuis mai 2018 et il a mentionné qu’il savait la semaine dernière qu’il allait congédier Rivera. Il a indiqué qu’il ne voulait pas commencer la recherche d’un entraîneur dans le dos de ce dernier. C’est par respect qu’il a procédé de la sorte.

Rivera a tout aussi bien réagi dans les circonstances, a rencontré les joueurs et les médias, afin de parler de son départ. Après neuf saisons à la barre de l’équipe, il a su mener les Panthers à la finale du Super Bowl. Il était apprécié par ses joueurs, mais le nouveau propriétaire avait déjà donné des indices qu’il allait apporter des changements sur le plan football après avoir remodelé le côté affaires.

Tepper a d’ailleurs expliqué qu’il souhaite quelqu’un qui s’y connaît en statistiques avancées et qui est porté sur l’attaque, alors que Rivera était un spécialiste défensif.

Je ne suis aucunement inquiet pour Rivera et c’est certain qu’une autre équipe va lui donner sa chance l’an prochain. La balle sera dans son camp.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant