MONTRÉAL – Puisque Tom Brady a été un athlète d’exception, je m’en permets une avec cette chronique. Je vous lance l’idée de raconter vos meilleurs – ou pires – moments sportifs associés à cet athlète légendaire. 

Personnellement, j’ai été si fasciné par Brady que je suis allé le voir jouer six fois et j’ai adoré parcourir des centaines de kilomètres pour l’observer en action à Kansas City et Indianapolis. Par la plus merveilleuse des coïncidences, j’ai également eu la chance de couvrir le dernier Super Bowl qu’il a remporté dans l’uniforme des Patriots, le gain de 13-3 face aux Rams de Los Angeles de Sean McVay, en février 2019 à Atlanta. 

D’ailleurs, contrairement à plusieurs journalistes de la région de Boston, je suis parvenu à conserver mon impartialité journalistique jusqu’à la toute fin. 

Mais revenons au début. Grâce à certains de mes meilleurs chums (salut à LP, Chuck, Martin, Dom, Nick et compagnie), je suis tombé en amour avec le football pendant mes années à l’école secondaire. C’était avant l’entrée en scène de Brady à la suite de la blessure de Drew Bledsoe en septembre 2001. 

On adorait déjà regarder les Patriots de Bledsoe sauf que j’admirais surtout les Troy Brown, Ty Law, Kevin Faulk et Tedy Bruschi. Quand Brady a pris son envol, il a multiplié notre passion par mille. Bien sûr, c’est toujours plus agréable lorsque ton équipe préférée l’emporte plus souvent qu’autrement. 

C’était donc tout naturel de se payer un premier voyage, en novembre 2005, pour aller le regarder vaincre les Chiefs de Dick Vermeil, Trent Green et Tony Gonzalez au saisissant et intimidant Arrowhead Stadium. 

Ce stade n’a pas tardé à faire honneur à sa réputation quand l’ami et collègue François Poulin a été exposé à l’écran géant avec son chandail des Patriots. Le but était évidemment de permettre aux fans de le huer en chœur. 

Misère de misère, Brady n’a rien fait pour venger les spectateurs. Il a plutôt connu l’un de ses pires matchs en carrière étant victime de quatre interceptions ! 

Quatre ans plus tard, en octobre 2009, on s’aperçoit à la dernière minute qu’il reste plusieurs billets relativement abordables pour la visite des Titans du Tennessee au Gillette Stadium. Trop naïfs à l’époque, on se retrouve quatre amis en route vers Foxborough en se préparant, au pire, à voir le match sous la pluie. Mais c’était plutôt une tempête mémorable qui se préparait à tomber sur le stade des Patriots. Et oui, ce fameux match dans la neige gagné 59-0 par Brady, Randy Moss, Wes Welker ... Je ris encore en pensant à mon ami LP qui n’avait que ses minuscules souliers et des bas à la cheville. On était si mal habillés qu’on a quitté avant la fin de la partie ! 

Un mois après, c’était déjà le temps de partir vers Indianapolis pour assister à un duel épique contre Peyton Manning. La tension était palpable dans les gradins (parlez-en à mon ami Martin) alors que les Colts ont triomphé 35-34 avec le verdict très controversé du quatrième essai et deux verges refusé à Kevin Faulk.  

En septembre 2011, j’avais le cœur un peu déchiré puisque je venais assister à un duel contre les Chargers, une équipe que j’affectionnais beaucoup à l’époque de LaDainian Tomlinson et Drew Brees. Les Pats ont eu le dessus et c’était sublime de voir l’interception de Vince Wilfork. 

La saison suivante, en décembre, un autre petit tour dans le royaume des Patriots pour les voir piétiner les Texans de Houston 42-14 grâce à quatre passes de touché de Brady. Tout avait été parfait du tailgate à la fin du match. 

En octobre 2017, l’occasion de voir une revanche entre les Falcons et les Patriots était trop attrayante après le Super Bowl de l’extraordinaire remontée de 28-3. Si le match a été plutôt ordinaire, un épais brouillard a donné un cachet à la soirée. 

La cerise sur le sundae aura été le Super Bowl à Atlanta. Tout au long de la semaine, j’ai pu faire des entrevues avec une panoplie de joueurs des Patriots. Mais le fait d’avoir posé une question à Brady demeurera un souvenir impérissable. J’avais choisi de porter une casquette des Expos pour attirer son attention et il avait eu la classe d’ajouter « Nice hat! ». 

Après avoir vécu tous ces beaux moments, et même si j’adore les Expos, je ne peux que le remercier de ne pas avoir choisi une carrière au baseball. Si persévérant et dévoué, Brady aurait sans doute trouvé une manière de percer dans ce sport également. 

Mon seul regret est lié à cette pandémie. J’avais reporté à la saison 2022 le projet d’aller voir une partie de Brady avec mon fils. Au moins, on aura pu regarder, en famille, la conquête de sa septième bague du Super Bowl avec les Buccaneers. 

Et vous, quel est votre (ou vos) souvenirs mémorables de Brady ? Et aucun problème si vous préférez le détester.