«Nous ne sommes que des pions»
Football dimanche, 21 nov. 2010. 18:06 jeudi, 12 déc. 2024. 11:42
On se serait attendu à beaucoup mieux. On se serait attendu à une bataille digne de l'importance du moment.
Après tout, les Argonauts avaient tenté d'intimider les joueurs des Alouettes en leur livrant une guerre psychologique durant une bonne partie de la semaine. Ils ont donné l'impression d'avoir été piqués à je-ne-sais-trop-quoi. Sans doute que leur dernière victoire contre les Alouettes, méritée sans la moindre bavure il y a deux semaines, leur avait permis de croire qu'ils étaient arrivés.
De beaux parleurs, rien de plus, les Argos.
Normalement, ce match aurait dû être une formalité, mais la fin de saison inquiétante des Alouettes avait causé quelques inquiétudes, des doutes surtout. Quand une équipe championne se fait rosser deux fois à ses trois derniers matchs, quand elle inscrit 44 points et en accorde 100, il est normal d'appréhender des moments difficiles.
Finalement, une équipe torontoise des plus ordinaires s'est présentée face à des Alouettes qui avaient retrouvé leurs jambes, une meilleure exécution du plan de match, leur soif de gagner et ses allures d'équipe championne. Résultat: Après le premier quart, il n'y avait déjà plus de match.
Dans les bureaux des Alouettes, on pouvait déjà commander les billets d'avion et faire les réservations pour Edmonton, site du match de la coupe Grey, où l'équipe fabriquée de toutes pièces par le directeur général Jim Popp et brillamment dirigée par Marc Trestman, tentera de remporter sa troisième coupe en neuf ans.
La plus grande surprise causée par Trestman à deux jours de ce match a porté fruits. Constatant que le spécialiste des retours de bottés, Larry Taylor, n'avait pas la tête aux Alouettes et à la Ligue canadienne, préférant même passer du temps chez lui, à Orlando, plutôt que de se familiariser avec le livre de jeux de l'équipe en vue d'un match qui aurait pu être sans lendemain, il lui a annoncé qu'il avait maintenant tout l'hiver pour apprécier la Floride.
L'attitude de Taylor aurait provoqué des grincements de dents dans le vestiaire où la simple idée de le voir remplacer un spécialiste honnête comme Tim Maypray aurait déplu à plusieurs. Entre Taylor et son respect pour ses hommes, le choix de Trestman a été facile. Il a trouvé une façon tangible de cimenter l'esprit d'équipe en restant derrière Maypray, sans doute au grand soulagement de ses joueurs.
Maypray a répondu à ce vote de confiance en exécutant le jeu le plus spectaculaire du match, une course de 85 verges bonne pour le deuxième majeur des Alouettes au premier quart. Il a ainsi porté la marque à 17-0 et réglé très tôt le sort d'un adversaire qui n'a jamais été dans le match. Score final: Montréal 48, Toronto 17.
Il y a deux semaines, l'équipe B des Argonauts avait vaincu l'équipe B des Alouettes 40-3. La dégelée que vient de subir Toronto nous permet de tirer une conclusion plutôt facile. Quand ces deux formations envoient leur véritable talent sur le terrain, elles ne donnent pas l'impression d'avoir été bâties pour évoluer dans la même cour. À moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise journée dans le système d'une formation dont la saison vient de prendre fin.
On a rendez-vous avec l'histoire
Anwar Stewart croyait avoir une meilleure explication. «Tout s'est passé en accord avec le plan établi, a-t-il dit. Cette victoire est le résultat d'un effort total. Si nous nous préparons pour le dernier match de la saison, comme nous l'avons fait cette semaine, il n'y a pas de raison que le résultat soit différent.»
Étienne Boulay était pleinement d'accord. Selon lui, le crédit pour le plan auquel Stewart a fait allusion doit revenir au personnel d'entraîneurs. C'est leur responsabilité de préparer l'équipe pour la victoire.
«Nous ne sommes que des pions. Les entraîneurs établissent les plans et les joueurs exécutent», a-t-il dit dans un élan d'humilité. Les pions, cette fois, ont été quasi parfaits.
Maintenant que ce match était derrière eux, ils pouvaient penser à celui de la coupe Grey. La plupart ne se faisait pas prier pour le faire, notamment l'un des héros de la journée, Avon Corbourne, qui a terminé la rencontre avec des gains de 216 verges, dont 163 au sol.
«Ce n'est pas le meilleur match de ma carrière, mais c'est sûrement l'un des bons, a-t-il admis. Nous nous sommes vraiment battus pour pouvoir aller au match de la coupe Grey. Nous n'en parlons pas beaucoup, mais nous tentons d'écrire l'histoire comme tout le monde.»
Cobourne faisait allusion à l'occasion qui s'offre aux Alouettes de remporter une deuxième coupe consécutive pour la première fois de leur histoire.
«J'en serai à mon troisième voyage à la coupe Grey, mais on ne s'habitue jamais à un événement comme celui-là, a mentionné Boulay. C'est un processus tellement dur pour le corps. Nous aurons beaucoup de pain sur la planche, mais nous sommes capables de réussir l'exploit.»
Boulay a précisé qu'il venait de jouer son propre super bowl. C'était le dernier match de la saison à la maison disputé devant une foule extrêmement chaleureuse. Comme si cela ne suffisait pas, il y avait 40 personnes dans les gradins venues juste pour lui. Il était aux as.
Destination Edmonton maintenant. Dans le vestiaire, l'identité du prochain adversaire importait peu. Quand on a rendez-vous avec l'histoire, ça ne change pas grand-chose de savoir qui se dressera sur la route.
Après tout, les Argonauts avaient tenté d'intimider les joueurs des Alouettes en leur livrant une guerre psychologique durant une bonne partie de la semaine. Ils ont donné l'impression d'avoir été piqués à je-ne-sais-trop-quoi. Sans doute que leur dernière victoire contre les Alouettes, méritée sans la moindre bavure il y a deux semaines, leur avait permis de croire qu'ils étaient arrivés.
De beaux parleurs, rien de plus, les Argos.
Normalement, ce match aurait dû être une formalité, mais la fin de saison inquiétante des Alouettes avait causé quelques inquiétudes, des doutes surtout. Quand une équipe championne se fait rosser deux fois à ses trois derniers matchs, quand elle inscrit 44 points et en accorde 100, il est normal d'appréhender des moments difficiles.
Finalement, une équipe torontoise des plus ordinaires s'est présentée face à des Alouettes qui avaient retrouvé leurs jambes, une meilleure exécution du plan de match, leur soif de gagner et ses allures d'équipe championne. Résultat: Après le premier quart, il n'y avait déjà plus de match.
Dans les bureaux des Alouettes, on pouvait déjà commander les billets d'avion et faire les réservations pour Edmonton, site du match de la coupe Grey, où l'équipe fabriquée de toutes pièces par le directeur général Jim Popp et brillamment dirigée par Marc Trestman, tentera de remporter sa troisième coupe en neuf ans.
La plus grande surprise causée par Trestman à deux jours de ce match a porté fruits. Constatant que le spécialiste des retours de bottés, Larry Taylor, n'avait pas la tête aux Alouettes et à la Ligue canadienne, préférant même passer du temps chez lui, à Orlando, plutôt que de se familiariser avec le livre de jeux de l'équipe en vue d'un match qui aurait pu être sans lendemain, il lui a annoncé qu'il avait maintenant tout l'hiver pour apprécier la Floride.
L'attitude de Taylor aurait provoqué des grincements de dents dans le vestiaire où la simple idée de le voir remplacer un spécialiste honnête comme Tim Maypray aurait déplu à plusieurs. Entre Taylor et son respect pour ses hommes, le choix de Trestman a été facile. Il a trouvé une façon tangible de cimenter l'esprit d'équipe en restant derrière Maypray, sans doute au grand soulagement de ses joueurs.
Maypray a répondu à ce vote de confiance en exécutant le jeu le plus spectaculaire du match, une course de 85 verges bonne pour le deuxième majeur des Alouettes au premier quart. Il a ainsi porté la marque à 17-0 et réglé très tôt le sort d'un adversaire qui n'a jamais été dans le match. Score final: Montréal 48, Toronto 17.
Il y a deux semaines, l'équipe B des Argonauts avait vaincu l'équipe B des Alouettes 40-3. La dégelée que vient de subir Toronto nous permet de tirer une conclusion plutôt facile. Quand ces deux formations envoient leur véritable talent sur le terrain, elles ne donnent pas l'impression d'avoir été bâties pour évoluer dans la même cour. À moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise journée dans le système d'une formation dont la saison vient de prendre fin.
On a rendez-vous avec l'histoire
Anwar Stewart croyait avoir une meilleure explication. «Tout s'est passé en accord avec le plan établi, a-t-il dit. Cette victoire est le résultat d'un effort total. Si nous nous préparons pour le dernier match de la saison, comme nous l'avons fait cette semaine, il n'y a pas de raison que le résultat soit différent.»
Étienne Boulay était pleinement d'accord. Selon lui, le crédit pour le plan auquel Stewart a fait allusion doit revenir au personnel d'entraîneurs. C'est leur responsabilité de préparer l'équipe pour la victoire.
«Nous ne sommes que des pions. Les entraîneurs établissent les plans et les joueurs exécutent», a-t-il dit dans un élan d'humilité. Les pions, cette fois, ont été quasi parfaits.
Maintenant que ce match était derrière eux, ils pouvaient penser à celui de la coupe Grey. La plupart ne se faisait pas prier pour le faire, notamment l'un des héros de la journée, Avon Corbourne, qui a terminé la rencontre avec des gains de 216 verges, dont 163 au sol.
«Ce n'est pas le meilleur match de ma carrière, mais c'est sûrement l'un des bons, a-t-il admis. Nous nous sommes vraiment battus pour pouvoir aller au match de la coupe Grey. Nous n'en parlons pas beaucoup, mais nous tentons d'écrire l'histoire comme tout le monde.»
Cobourne faisait allusion à l'occasion qui s'offre aux Alouettes de remporter une deuxième coupe consécutive pour la première fois de leur histoire.
«J'en serai à mon troisième voyage à la coupe Grey, mais on ne s'habitue jamais à un événement comme celui-là, a mentionné Boulay. C'est un processus tellement dur pour le corps. Nous aurons beaucoup de pain sur la planche, mais nous sommes capables de réussir l'exploit.»
Boulay a précisé qu'il venait de jouer son propre super bowl. C'était le dernier match de la saison à la maison disputé devant une foule extrêmement chaleureuse. Comme si cela ne suffisait pas, il y avait 40 personnes dans les gradins venues juste pour lui. Il était aux as.
Destination Edmonton maintenant. Dans le vestiaire, l'identité du prochain adversaire importait peu. Quand on a rendez-vous avec l'histoire, ça ne change pas grand-chose de savoir qui se dressera sur la route.