On ne trompe pas Belichick deux fois
Football samedi, 4 déc. 2010. 02:25 jeudi, 12 déc. 2024. 16:26
Des 32 équipes qui débutent l'année en rêvant au Super Bowl, il y en a 19, à l'aube de la 13e semaine du calendrier, qui sont soit en tête de leur section ou à un match des meneurs. À ce stade-ci de la saison, c'est du jamais vu dans la NFL!
C'est aussi la première fois de l'histoire que dans chaque section, il y a au moins deux équipes qui sont à égalité en tête ou à un match de celle-ci. C'est donc dire qu'il y a des luttes partout, ce qui donne du piquant à plusieurs face-à-face en fin de semaine.
Et le gars en charge de bâtir le calendrier doit se donner une bonne tape dans le dos cette semaine. D'accord, certains affrontements ne sont pas très alléchants, mais ceux qui le sont par contre mettent tous aux prises des rivaux de section animés par une intense rivalité.
Sans vouloir manquer de respect aux partisans des autres équipes, je crois que le gros duel du week-end sera celui opposant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre aux Jets de New York, deux équipes avec une fiche identique de 9-2. La troupe de Bill Belichick est invaincue en cinq matchs à domicile tandis que celle de Rex Ryan n'a toujours pas subi la défaite en cinq visites à l'étranger. Et les deux équipes voguent sur des séquences victorieuses : les Jets ont gagné leurs quatre derniers matchs, les Pats leurs trois derniers.
Tom Brady est au sommet de son art présentement. Il a 23 passes de touché contre quatre interceptions depuis le début de la saison, mais il n'a pas lancé le ballon dans les mains de l'adversaire à ses six dernières rencontres. Il n'a aussi subi qu'une quinzaine de sacs du quart, ce qui fait de la ligne offensive des Patriots la troisième plus efficace de la Ligue à ce chapitre.
Brady est bien protégé, c'est vrai, mais il faut aussi dire qu'il se débarrasse du ballon très rapidement. L'attaque des Pats progresse à coup de petites passes et son haut niveau d'exécution lui permet de mettre des points au tableau à un rythme infernal.
L'histoire nous dit qu'il est très difficile de battre les Patriots deux fois consécutives dans la même saison. Sous le règne de Belichick, ce n'est arrivé que très rarement. Et on sait qu'en début de saison, les Pats sont allés à New York, menaient après la première demie et se sont écrasés en deuxième pour finalement s'incliner 28-14.
En 2009, le calendrier avait fait en sorte que les deux équipes s'étaient affrontées sensiblement aux mêmes dates que cette année. En début de saison, les Pats avaient perdu à New York, mais quand était venu le tour des Jets de passer à Foxborough à la fin novembre, ils avaient été battus 31-14.
Les deux équipes auront profité de onze jours de préparation en vue de ce choc des titans. J'ai beaucoup d'admiration pour Rex Ryan. J'apprécie ses façons de faire et sa personnalité fait en sorte qu'il est un favori des médias. Avec sa franchise et son humour, il est un véritable vent de fraîcheur dans la confrérie des entraîneurs de la NFL. Mais n'empêche que dans le contexte actuel, je donne l'avantage à Bill Belichick.
Dans le fond, je favorise le duo Belichick-Brady contre celui formé de Ryan et Mark Sanchez, mais c'est loin d'être un désaveu à l'endroit du quart des Jets. À sa deuxième saison dans la NFL, Sanchez montre un ratio « passes de touché/interceptions » de 2-pour-1 (16 passes de touché, huit interceptions) et les Jets ont gagné plusieurs matchs chaudement disputés grâce au jeu aérien dont il est le chef d'orchestre.
La première chose que je me promets d'observer dans ce match, c'est le travail du front défensif des Jets. On sait déjà qu'ils ont de bons demis défensifs qui tenteront probablement d'effectuer une couverture très serrée sur les receveurs de passes des Patriots dans le but de forcer Brady à tenir le ballon un peu plus longtemps pour permettre à la pression de se rendre. Les Jets ont réussi 24 sacs du quart cette saison, ce qui les place au 12e rang dans la NFL. C'est correct, mais ils nous ont quand même habitués à un rendement plus dominant. Aussi, l'unité dans son ensemble n'a réussi que sept interceptions, le cinquième plus bas total du circuit.
Une autre question me chicote : comment les Jets se défendront-ils face à une formation qui utilise à outrance ses ailiers rapprochés? Chez les Pats, Rob Gronkowski, Aaron Hernandez et Alge Crumpler sont mis à contribution dans toutes sortes de situations et sont souvent envoyés sur le terrain en même temps. Ça complique pas à peu près la tâche de la défensive adverse, qui se retrouve devant un dilemme qui est loin d'être évident. Tu as le choix d'affronter cette formation avec une défensive de base ou encore de tenter de la contrer en ajoutant des demis défensifs ou des maraudeurs.
Gronkowski et Hernandez sont des ailiers rapprochés qui courent comme des receveurs de passes et qui sont donc capables de battre les demis de coin qui leurs sont opposés. Ça donne un méchant casse-tête aux équipes adverses. Devant une défensive de base, les Pats vont passer le ballon en se disant qu'aucun secondeur ne peut perturber le travail de leurs ailiers rapprochés. Si tu décides de te rapetisser pour gagner en vitesse, les Pats vont attaquer au sol.
C'est ça, Bill Belichick. Il s'entoure de joueurs polyvalents qui sont capables de faire un paquet de petites tâches sur le terrain, de sorte que les mêmes joueurs peuvent te permettre de montrer un visage complètement différent. La seule chose que l'équipe adverse peut alors faire, c'est choisir son poison.
J'ai aussi hâte de voir si Danny Woodhead sera le facteur X du côté des Patriots. Depuis qu'il a été libéré par les Jets, le petit porteur de ballon est tout feu, tout flamme. Il est devenu le nouveau Kevin Faulk des Patriots. Il est employé à toutes les sauces et dans toutes les circonstances et je serais prêt à parier un petit 2$ qu'il sera un élément important du plan de match de Belichick, qui a sûrement cuisiné son arme secrète sur les différentes façons de faire des Jets!
Des failles à exploiter chez les Steelers
Personne n'est surpris de voir les Steelers de Pittsburgh et les Ravens de Baltimore se livrer une lutte féroce pour le premier rang de la section nord de l'Association américaine. Montrant chacune une fiche de 8-3, les deux équipes se battent pour l'exclusivité du sommet de leur division en fin de semaine.
Les Ravens, qui tenteront de demeurer invaincus en six matchs à domicile, avaient battu les Steelers 17-14 dans le premier match entre les deux clubs, mais il est important de noter que Ben Roethlisberger avait été forcé de rater le rendez-vous. Un détail, vous dites? Sachez que depuis que le Gros Ben est arrivé dans la NFL, il montre une fiche de 5-0 contre les Ravens.
Ça ne veut toutefois pas dire qu'il vous faut placer toutes vos économies sur une victoire des Steelers, dont la ligne à l'attaque est une vraie passoire par les temps qui courent. Contre les Bills de Buffalo la semaine dernière, ce n'était même pas drôle. On se faisait battre à un contre un ou encore par de simples jeux en croisé. On a vu des erreurs d'affectations qui ont ouvert de véritables autoroutes aux joueurs des Bills qui pourchassaient Roethlisberger. Vraiment, c'était pitoyable... et c'était contre Buffalo!
Si le problème n'a pas été réglé quand viendra le temps de fouler la pelouse du M&T Bank Stadium, les Steelers seront dans le pétrin. En temps normal, ils pourraient quand même s'en tirer sans trop de dommage, Roethlisberger étant l'expert pour échapper à la pression et étirer les jeux. Mais le gros quart traîne présentement une blessure à un pied. Est-ce que ça l'empêchera d'enfiler son costume de magicien? C'est ce que j'ai hâte de découvrir.
Je sais que les Ravens sont reconnus pour leur style conservateur, mais j'aimerais, pour une fois, les voir sauter sur le terrain et faire confiance à leur quart Joe Flacco en l'entourant de plusieurs receveurs de passes. À leurs deux dernières sorties, les Steelers ont perdu contre les Patriots et ont gagné un match qu'ils auraient dû perdre contre les Bills de Buffalo. La recette de ces deux équipes? Elles sont sorties avec quatre ou cinq receveurs de passes, ont étiré la défensive des Steelers horizontalement et l'ont attaquée par la voie des airs.
Les Ravens seront-ils tentés de copier cette stratégie à leur tour? Il est permis de croire que oui lorsqu'on sait que la défensive des Steelers n'accorde que trois verges par course et 60 verges au sol par match en moyenne à ses adversaires, le meilleur rendement de la NFL.
Surtout qu'il y a une possibilité qu'il ne faudrait pas négliger. Si les statistiques affichées par l'unité défensive des Steelers contre la course sont si étincelantes, c'est peut-être aussi parce que l'adversaire sait que la couverture sur les jeux aériens fait défaut et ne s'obstine pas à appeler des jeux au sol.
La formation de Mike Tomlin est la 22e de la NFL contre la passe et ce qui m'agace, c'est qu'elle continue de se dégonfler au quatrième quart pour laisser l'adversaire revenir dans le match. Perdre une avance de 13 points contre les Bills de Buffalo? À Pittsburgh de surcroît? C'est inacceptable. Les Steelers nous ont habitués à mieux.
Les Buccaneers ont un message à envoyer
On reste dans la thématique des rivalités de division avec un affrontement entre deux formations qui luttent pour le titre de la section Sud de l'Association nationale.
Les deux défaites des Falcons cette saison ont été subies sur la route. De leur côté, les Buccaneers de Tampa Bay ont une fiche de 0-4 contre des équipes qui montrent un dossier positif. S'ils veulent secouer cette mauvaise tendance, c'est le temps ou jamais!
L'objectif est non seulement de rester près des Falcons, mais il y a aussi les Saints de La Nouvelle-Orléans qui ont repris du poil de la bête. Les champions en titre du Super Bowl viennent de gagner quatre matchs d'affilée pour passer à 8-3. La défensive a retrouvé ses repères et a recommencé à créer des revirements. L'attaque au sol est revenue en force et l'attaque aérienne est plus étincelante que jamais. Bref, on voit finalement les bons vieux Saints qui se sont rendus jusqu'au bout l'année dernière, ce qui m'amène à dire qu'Atlanta et Tampa Bay n'ont pas intérêt à échapper leur duel en fin de semaine.
L'aspect le plus intéressant de cette confrontation est la présence de deux bons jeunes quarts-arrières.
D'un côté, il y a Matt Ryan, que je me retiens pour ne pas qualifier de jeune Tom Brady tellement il fait preuve de sang-froid et démontre de semaine en semaine qu'il possède toute une tête de football. Et quand Ryan ne sera pas sur le terrain, on pourra observer Josh Freeman, un athlète impressionnant qui épate tant par la force de son bras que par sa capacité à ouvrir le jeu avec ses jambes. Freeman a gagné neuf de ses 14 derniers départs et depuis le début de sa jeune carrière, il a déjà orchestré six remontées victorieuses au quatrième quart. On voit que les deux sont des leaders naturels.
Les deux équipes se sont vues une premières fois le 7 novembre à Atlanta. Les Bucs avaient perdu 27-21, mais on se souviendra que leur porteur de ballon LeGarrette Blount avait été arrêté à la ligne de deux verges sur un quatrième essai. Les Bucs sont donc passés à un cheveu de causer une surprise de taille au domicile habituellement impénétrable des Falcons. C'est maintenant l'heure du match revanche en Floride.
Ce n'est pas une loi écrite, encore moins une science exacte, mais au football, on a tendance à croire que l'équipe qui a perdu le premier d'une série de deux matchs aura un certain avantage dans le deuxième étant donné qu'elle travaillera plus fort pour corriger les erreurs commises précédemment. C'est la position dans laquelle se retrouvent les Buccaneers.
Si les Chiefs ont la mémoire longue...
Le dernier affrontement intra-division sur lequel j'ai décidé de m'attarder, celui opposant les Chiefs de Kansas City aux Broncos de Denver, attire mon attention en raison des tensions qui existent entre les deux entraîneurs. Plus tôt cette saison, Todd Haley, le pilote des Chiefs, avait refusé de serrer la main de Josh McDaniels, son homologue des Broncos, après la défaite de 49-29 de K.C.
À un certain point dans ce match, les Chiefs perdaient par un écart de 35 points. Je crois qu'ils seront motivés au possible pour le match revanche, qui sera disputé devant leurs partisans, où ils sont toujours invaincus. Pendant ce temps, les Broncos n'ont qu'une victoire en cinq matchs sur la route et cette victoire contre les Chiefs est leur seule à leurs sept dernières parties.
Les Broncos ont perdu contre les Chargers de San Diego la semaine dernière - celle-là, on peut la comprendre - mais la semaine précédente ils se sont inclinés devant les Rams de St. Louis. Et il y a cet espèce de scandale qui suit l'équipe depuis que McDaniels s'est fait prendre à filmer un entraînement des 49ers de San Francisco à Londres. Comme si ce n'était pas déjà assez bizarre, le propriétaire de l'équipe a été mis au courant de l'histoire en lisant le journal. Disons que McDaniels marche sur des œufs en ce moment dans les Rocheuses.
Si vous me demandez mon avis, je crois que les Chiefs vont rendre la monnaie de leur pièce aux Broncos. Défensivement, Denver est 32e contre la course et 30e contre la passe. Chez les Chiefs, ces statistiques ont de quoi faire miroiter la possibilité de se servir dans un gros buffet à volonté. Ils auront le choix d'attaquer avec leur monstre à deux têtes - Jamaal Charles et Thomas Jones - ou encore avec la combinaison Matt Cassell et Dwayne Bowe, l'une des plus efficaces dans la NFL depuis plus d'un mois.
Les Chiefs connaissent un gros début de saison, mais à l'image des Falcons, ils doivent commencer à se méfier des favoris de leur section qui gagnent du terrain après un début de saison difficile. Les Chargers ont gagné leurs quatre derniers matchs et viennent de lessiver les Colts... Les Chiefs ont intérêt à conserver leur vitesse de croisière s'ils ne veulent pas perdre leur place!
Mes prédictions pour la semaine XIII
Houston c. Philadelphie
Cleveland c. Miami
San Francisco c. Green Bay
Denver à Kansas City
Buffalo c. Minnesota
Chicago c. Detroit
Jacksonville c. Tennessee
Washington c. NY Giants
La Nouvelle-Orléans c. Cincinnati
Oakland c. San Diego
Atlanta c. Tampa Bay
Caroline c. Seattle
St. Louis c. Arizona
Dallas c. Indianapolis
Pittsburgh c. Baltimore
NY Jets c. Nouvelle Angleterre
Résultats de la semaine XIII : 11 victoires, 5 défaites
Total depuis le début de la saison : 120 victoires, 71 défaites (62,3%)
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
C'est aussi la première fois de l'histoire que dans chaque section, il y a au moins deux équipes qui sont à égalité en tête ou à un match de celle-ci. C'est donc dire qu'il y a des luttes partout, ce qui donne du piquant à plusieurs face-à-face en fin de semaine.
Et le gars en charge de bâtir le calendrier doit se donner une bonne tape dans le dos cette semaine. D'accord, certains affrontements ne sont pas très alléchants, mais ceux qui le sont par contre mettent tous aux prises des rivaux de section animés par une intense rivalité.
Sans vouloir manquer de respect aux partisans des autres équipes, je crois que le gros duel du week-end sera celui opposant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre aux Jets de New York, deux équipes avec une fiche identique de 9-2. La troupe de Bill Belichick est invaincue en cinq matchs à domicile tandis que celle de Rex Ryan n'a toujours pas subi la défaite en cinq visites à l'étranger. Et les deux équipes voguent sur des séquences victorieuses : les Jets ont gagné leurs quatre derniers matchs, les Pats leurs trois derniers.
Tom Brady est au sommet de son art présentement. Il a 23 passes de touché contre quatre interceptions depuis le début de la saison, mais il n'a pas lancé le ballon dans les mains de l'adversaire à ses six dernières rencontres. Il n'a aussi subi qu'une quinzaine de sacs du quart, ce qui fait de la ligne offensive des Patriots la troisième plus efficace de la Ligue à ce chapitre.
Brady est bien protégé, c'est vrai, mais il faut aussi dire qu'il se débarrasse du ballon très rapidement. L'attaque des Pats progresse à coup de petites passes et son haut niveau d'exécution lui permet de mettre des points au tableau à un rythme infernal.
L'histoire nous dit qu'il est très difficile de battre les Patriots deux fois consécutives dans la même saison. Sous le règne de Belichick, ce n'est arrivé que très rarement. Et on sait qu'en début de saison, les Pats sont allés à New York, menaient après la première demie et se sont écrasés en deuxième pour finalement s'incliner 28-14.
En 2009, le calendrier avait fait en sorte que les deux équipes s'étaient affrontées sensiblement aux mêmes dates que cette année. En début de saison, les Pats avaient perdu à New York, mais quand était venu le tour des Jets de passer à Foxborough à la fin novembre, ils avaient été battus 31-14.
Les deux équipes auront profité de onze jours de préparation en vue de ce choc des titans. J'ai beaucoup d'admiration pour Rex Ryan. J'apprécie ses façons de faire et sa personnalité fait en sorte qu'il est un favori des médias. Avec sa franchise et son humour, il est un véritable vent de fraîcheur dans la confrérie des entraîneurs de la NFL. Mais n'empêche que dans le contexte actuel, je donne l'avantage à Bill Belichick.
Dans le fond, je favorise le duo Belichick-Brady contre celui formé de Ryan et Mark Sanchez, mais c'est loin d'être un désaveu à l'endroit du quart des Jets. À sa deuxième saison dans la NFL, Sanchez montre un ratio « passes de touché/interceptions » de 2-pour-1 (16 passes de touché, huit interceptions) et les Jets ont gagné plusieurs matchs chaudement disputés grâce au jeu aérien dont il est le chef d'orchestre.
La première chose que je me promets d'observer dans ce match, c'est le travail du front défensif des Jets. On sait déjà qu'ils ont de bons demis défensifs qui tenteront probablement d'effectuer une couverture très serrée sur les receveurs de passes des Patriots dans le but de forcer Brady à tenir le ballon un peu plus longtemps pour permettre à la pression de se rendre. Les Jets ont réussi 24 sacs du quart cette saison, ce qui les place au 12e rang dans la NFL. C'est correct, mais ils nous ont quand même habitués à un rendement plus dominant. Aussi, l'unité dans son ensemble n'a réussi que sept interceptions, le cinquième plus bas total du circuit.
Une autre question me chicote : comment les Jets se défendront-ils face à une formation qui utilise à outrance ses ailiers rapprochés? Chez les Pats, Rob Gronkowski, Aaron Hernandez et Alge Crumpler sont mis à contribution dans toutes sortes de situations et sont souvent envoyés sur le terrain en même temps. Ça complique pas à peu près la tâche de la défensive adverse, qui se retrouve devant un dilemme qui est loin d'être évident. Tu as le choix d'affronter cette formation avec une défensive de base ou encore de tenter de la contrer en ajoutant des demis défensifs ou des maraudeurs.
Gronkowski et Hernandez sont des ailiers rapprochés qui courent comme des receveurs de passes et qui sont donc capables de battre les demis de coin qui leurs sont opposés. Ça donne un méchant casse-tête aux équipes adverses. Devant une défensive de base, les Pats vont passer le ballon en se disant qu'aucun secondeur ne peut perturber le travail de leurs ailiers rapprochés. Si tu décides de te rapetisser pour gagner en vitesse, les Pats vont attaquer au sol.
C'est ça, Bill Belichick. Il s'entoure de joueurs polyvalents qui sont capables de faire un paquet de petites tâches sur le terrain, de sorte que les mêmes joueurs peuvent te permettre de montrer un visage complètement différent. La seule chose que l'équipe adverse peut alors faire, c'est choisir son poison.
J'ai aussi hâte de voir si Danny Woodhead sera le facteur X du côté des Patriots. Depuis qu'il a été libéré par les Jets, le petit porteur de ballon est tout feu, tout flamme. Il est devenu le nouveau Kevin Faulk des Patriots. Il est employé à toutes les sauces et dans toutes les circonstances et je serais prêt à parier un petit 2$ qu'il sera un élément important du plan de match de Belichick, qui a sûrement cuisiné son arme secrète sur les différentes façons de faire des Jets!
Des failles à exploiter chez les Steelers
Personne n'est surpris de voir les Steelers de Pittsburgh et les Ravens de Baltimore se livrer une lutte féroce pour le premier rang de la section nord de l'Association américaine. Montrant chacune une fiche de 8-3, les deux équipes se battent pour l'exclusivité du sommet de leur division en fin de semaine.
Les Ravens, qui tenteront de demeurer invaincus en six matchs à domicile, avaient battu les Steelers 17-14 dans le premier match entre les deux clubs, mais il est important de noter que Ben Roethlisberger avait été forcé de rater le rendez-vous. Un détail, vous dites? Sachez que depuis que le Gros Ben est arrivé dans la NFL, il montre une fiche de 5-0 contre les Ravens.
Ça ne veut toutefois pas dire qu'il vous faut placer toutes vos économies sur une victoire des Steelers, dont la ligne à l'attaque est une vraie passoire par les temps qui courent. Contre les Bills de Buffalo la semaine dernière, ce n'était même pas drôle. On se faisait battre à un contre un ou encore par de simples jeux en croisé. On a vu des erreurs d'affectations qui ont ouvert de véritables autoroutes aux joueurs des Bills qui pourchassaient Roethlisberger. Vraiment, c'était pitoyable... et c'était contre Buffalo!
Si le problème n'a pas été réglé quand viendra le temps de fouler la pelouse du M&T Bank Stadium, les Steelers seront dans le pétrin. En temps normal, ils pourraient quand même s'en tirer sans trop de dommage, Roethlisberger étant l'expert pour échapper à la pression et étirer les jeux. Mais le gros quart traîne présentement une blessure à un pied. Est-ce que ça l'empêchera d'enfiler son costume de magicien? C'est ce que j'ai hâte de découvrir.
Je sais que les Ravens sont reconnus pour leur style conservateur, mais j'aimerais, pour une fois, les voir sauter sur le terrain et faire confiance à leur quart Joe Flacco en l'entourant de plusieurs receveurs de passes. À leurs deux dernières sorties, les Steelers ont perdu contre les Patriots et ont gagné un match qu'ils auraient dû perdre contre les Bills de Buffalo. La recette de ces deux équipes? Elles sont sorties avec quatre ou cinq receveurs de passes, ont étiré la défensive des Steelers horizontalement et l'ont attaquée par la voie des airs.
Les Ravens seront-ils tentés de copier cette stratégie à leur tour? Il est permis de croire que oui lorsqu'on sait que la défensive des Steelers n'accorde que trois verges par course et 60 verges au sol par match en moyenne à ses adversaires, le meilleur rendement de la NFL.
Surtout qu'il y a une possibilité qu'il ne faudrait pas négliger. Si les statistiques affichées par l'unité défensive des Steelers contre la course sont si étincelantes, c'est peut-être aussi parce que l'adversaire sait que la couverture sur les jeux aériens fait défaut et ne s'obstine pas à appeler des jeux au sol.
La formation de Mike Tomlin est la 22e de la NFL contre la passe et ce qui m'agace, c'est qu'elle continue de se dégonfler au quatrième quart pour laisser l'adversaire revenir dans le match. Perdre une avance de 13 points contre les Bills de Buffalo? À Pittsburgh de surcroît? C'est inacceptable. Les Steelers nous ont habitués à mieux.
Les Buccaneers ont un message à envoyer
On reste dans la thématique des rivalités de division avec un affrontement entre deux formations qui luttent pour le titre de la section Sud de l'Association nationale.
Les deux défaites des Falcons cette saison ont été subies sur la route. De leur côté, les Buccaneers de Tampa Bay ont une fiche de 0-4 contre des équipes qui montrent un dossier positif. S'ils veulent secouer cette mauvaise tendance, c'est le temps ou jamais!
L'objectif est non seulement de rester près des Falcons, mais il y a aussi les Saints de La Nouvelle-Orléans qui ont repris du poil de la bête. Les champions en titre du Super Bowl viennent de gagner quatre matchs d'affilée pour passer à 8-3. La défensive a retrouvé ses repères et a recommencé à créer des revirements. L'attaque au sol est revenue en force et l'attaque aérienne est plus étincelante que jamais. Bref, on voit finalement les bons vieux Saints qui se sont rendus jusqu'au bout l'année dernière, ce qui m'amène à dire qu'Atlanta et Tampa Bay n'ont pas intérêt à échapper leur duel en fin de semaine.
L'aspect le plus intéressant de cette confrontation est la présence de deux bons jeunes quarts-arrières.
D'un côté, il y a Matt Ryan, que je me retiens pour ne pas qualifier de jeune Tom Brady tellement il fait preuve de sang-froid et démontre de semaine en semaine qu'il possède toute une tête de football. Et quand Ryan ne sera pas sur le terrain, on pourra observer Josh Freeman, un athlète impressionnant qui épate tant par la force de son bras que par sa capacité à ouvrir le jeu avec ses jambes. Freeman a gagné neuf de ses 14 derniers départs et depuis le début de sa jeune carrière, il a déjà orchestré six remontées victorieuses au quatrième quart. On voit que les deux sont des leaders naturels.
Les deux équipes se sont vues une premières fois le 7 novembre à Atlanta. Les Bucs avaient perdu 27-21, mais on se souviendra que leur porteur de ballon LeGarrette Blount avait été arrêté à la ligne de deux verges sur un quatrième essai. Les Bucs sont donc passés à un cheveu de causer une surprise de taille au domicile habituellement impénétrable des Falcons. C'est maintenant l'heure du match revanche en Floride.
Ce n'est pas une loi écrite, encore moins une science exacte, mais au football, on a tendance à croire que l'équipe qui a perdu le premier d'une série de deux matchs aura un certain avantage dans le deuxième étant donné qu'elle travaillera plus fort pour corriger les erreurs commises précédemment. C'est la position dans laquelle se retrouvent les Buccaneers.
Si les Chiefs ont la mémoire longue...
Le dernier affrontement intra-division sur lequel j'ai décidé de m'attarder, celui opposant les Chiefs de Kansas City aux Broncos de Denver, attire mon attention en raison des tensions qui existent entre les deux entraîneurs. Plus tôt cette saison, Todd Haley, le pilote des Chiefs, avait refusé de serrer la main de Josh McDaniels, son homologue des Broncos, après la défaite de 49-29 de K.C.
À un certain point dans ce match, les Chiefs perdaient par un écart de 35 points. Je crois qu'ils seront motivés au possible pour le match revanche, qui sera disputé devant leurs partisans, où ils sont toujours invaincus. Pendant ce temps, les Broncos n'ont qu'une victoire en cinq matchs sur la route et cette victoire contre les Chiefs est leur seule à leurs sept dernières parties.
Les Broncos ont perdu contre les Chargers de San Diego la semaine dernière - celle-là, on peut la comprendre - mais la semaine précédente ils se sont inclinés devant les Rams de St. Louis. Et il y a cet espèce de scandale qui suit l'équipe depuis que McDaniels s'est fait prendre à filmer un entraînement des 49ers de San Francisco à Londres. Comme si ce n'était pas déjà assez bizarre, le propriétaire de l'équipe a été mis au courant de l'histoire en lisant le journal. Disons que McDaniels marche sur des œufs en ce moment dans les Rocheuses.
Si vous me demandez mon avis, je crois que les Chiefs vont rendre la monnaie de leur pièce aux Broncos. Défensivement, Denver est 32e contre la course et 30e contre la passe. Chez les Chiefs, ces statistiques ont de quoi faire miroiter la possibilité de se servir dans un gros buffet à volonté. Ils auront le choix d'attaquer avec leur monstre à deux têtes - Jamaal Charles et Thomas Jones - ou encore avec la combinaison Matt Cassell et Dwayne Bowe, l'une des plus efficaces dans la NFL depuis plus d'un mois.
Les Chiefs connaissent un gros début de saison, mais à l'image des Falcons, ils doivent commencer à se méfier des favoris de leur section qui gagnent du terrain après un début de saison difficile. Les Chargers ont gagné leurs quatre derniers matchs et viennent de lessiver les Colts... Les Chiefs ont intérêt à conserver leur vitesse de croisière s'ils ne veulent pas perdre leur place!
Mes prédictions pour la semaine XIII
Houston c. Philadelphie
Cleveland c. Miami
San Francisco c. Green Bay
Denver à Kansas City
Buffalo c. Minnesota
Chicago c. Detroit
Jacksonville c. Tennessee
Washington c. NY Giants
La Nouvelle-Orléans c. Cincinnati
Oakland c. San Diego
Atlanta c. Tampa Bay
Caroline c. Seattle
St. Louis c. Arizona
Dallas c. Indianapolis
Pittsburgh c. Baltimore
NY Jets c. Nouvelle Angleterre
Résultats de la semaine XIII : 11 victoires, 5 défaites
Total depuis le début de la saison : 120 victoires, 71 défaites (62,3%)
*Propos recueillis par Nicolas Landry.