Pas encore de maux de tête à Dallas
Football lundi, 31 juil. 2006. 14:55 jeudi, 12 déc. 2024. 16:43
En 14 ans à composer avec des receveurs de passes de la NFL, Drew Bledsoe est devenu une sorte de psychologue en herbe.
"La position de receveur est occupée, en général, par des joueurs au caractère explosif, à l'esprit très compétitif qui ne reçoivent souvent pas le ballon autant qu'ils le voudraient, remarque Bledsoe. J'ai eu affaire à plusieurs d'entre eux. Eric Moulds pouvait être une vraie plaie. J'ai joué avec Keyshawn Johnson. Terry Glenn est plus mature aujourd'hui, mais il n'était pas un enfant de cœur à ses débuts. C'est la nature de la position."
À la fin de la prochaine saison, Bledsoe pourra accrocher ses diplômes et s'ouvrir une clinique. Ou peut-être aura-t-il plutôt besoin de consulter, parce qu'il doit maintenant vivre avec Terrell Owens, qui a traité son ancien quart-arrière chez les 49ers, Jeff Garcia, comme un moins que rien et qui a divisé le vestiaire de Donovan McNabb avec les Eagles.
L'équipe fétiche du peuple américain doit maintenant s'ajuster au plus gros mal de tête de la NFL.
Son arrivée samedi, à Oxnard, en Californie, était du T.O. tout craché. Des milliers de partisans des Cowboys criaient son nom alors qu'il faisait son entrée sur le terrain d'entraînement des Cowboys. Il n'a pas mis de temps à épater la galerie avec un attrapé de 70 verges.
À cause de ses habiletés, il est le receveur rêvé. Owens possède un rare amalgame de vitesse, de force d'accélération, de gabarit et d'agilité. Mais comme coéquipier, il peut être un cauchemar. Jerry Jones a fait venir le tout au coût de 25 M$ pour trois ans. Bledsoe et son entraîneur Bill Parcells devront vivre avec le bon et le mauvais.
"Vous pensez que je ne suis pas au courant de tout ça?, a dit Parcells. Vous devez avoir vécu dans un placard pour ignorer tout ce qu'il a fait. Mon travail est d'intégrer ce joueur dans notre système. Il n'y a pas de formule magique pour composer avec des joueurs de la sorte. Il faut approcher la situation de façon honnête et voir ce qui arrivera."
Owens n'aurait pu être plus gentil lors de l'ouverture du camp des Cowboys. Il souriait, était courtois et amical. Au début d'une pratique, Bledsoe a été le voir et lui a dit "Sois prêt à avoir du plaisir".
"Peu importe tout ce qui se dit à mon sujet, je resterai toujours moi-même, a dit Owens. Je n'ai rien à prouver. Le ciel est la limite pour moi. Ou disons plutôt que l'étoile est la limite."
Oh oui, c'est vrai. L'"étoile". Alors qu'il était à San Francisco, Owens avait célébré un touché en écrasant le ballon sur l'étoile peinte au milieu du terrain du Texas Stadium. Bledsoe sait qu'il y aura des problèmes avec Owens. Parcells non plus ne peut garantir que tout ira comme sur des roulettes, mais il aime ce qu'il voit jusqu'à maintenant.
"J'ai eu du succès avec ce genre de joueurs dans le passé. J'ai remarqué qu'ils ont tous une chose en commun : ils répondent à la compétition. Si un joueur ne répond pas à la compétition, je ne veux rien savoir de lui. Mais ces joueurs dont nous parlons, ceux dont on dit qu'ils sont difficiles à gérer, si on leur montre clairement où est la compétition, la plupart auront une réponse favorable."
Owens s'est éclaté samedi alors qu'il était en compétition avec le demi de coin Terence Newman et le maraudeur Roy Williams. Ironiquement, c'est après un plaqué de ce dernier qu'Owens s'est fracturé la jambe et a eu la chance d'effectuer son retour héroïque au Super Bowl XXXIX contre les Patriots.
"Les regards sont toujours braqués sur moi, et ça ne me dérange pas", de simplement dire Owens, qui n'a pas voulu répondre aux questions relatives aux Eagles ou a Donovan McNabb. Il dit l'avoir fait amplement dans son livre. "Je me suis vidé le cœur. Je n'y pense plus, je n'ai pas de stress."
Parcells et Bledsoe non plus, mais ils savent qu'une tempête pointe à l'horizon. Owens ne changera pas. Il veut le ballon. Il veut gagner. Son quart-arrière et son entraîneur ne changeront pas non plus. Parcells est maître dans l'art de s'incruster dans la tête de ses joueurs. Bledsoe est un quart de la vieille école qui n'a pas peur de commander le calme dans son caucus et de pointer ses receveurs du doigt s'ils font une erreur.
Évidemment, on a demandé à Bledsoe comment il réagirait si Owens lui lançait un "Dude, tu m'as manqué", une réplique que McNabb est devenu fatigué d'entendre.
"S'il a raison, je lui dirai et il aura le ballon dès que j'aurai la chance de lui passer. Sinon, je lui dirai pourquoi je ne lui ai pas lancé le ballon. Habituellement, c'est moi qui vais vers mes receveurs."
Bledsoe irait-il jusqu'à dire à un de ses receveurs de se la fermer?
"Si c'est ce qu'il faut, oui."
Owens peut être assez explosif pour détruire l'ambiance d'un vestiaire, mais une chose est sûre, il l'est assez pour mettre le feu à une attaque. Il a le potentiel pour conserver une moyenne de 20 verges par attrapés. Malgré ses 6 pieds 3 pouces et 224 livres, il peut changer une anodine passe de dix verges en un touché en quelques enjambées. C'est son habileté à se détacher du peloton après l'attrapé qui en fait un joueur spécial.
La plus grosse question au camp des Cowboys est de savoir à quel point Bill Parcells exploitera son attaque aérienne cette année. Antérieurement, la combinaison Parcells-Bledsoe a donné lieu à des passes à profusion, mais l'entraîneur tient à mettre davantage l'emphase sur la course.
"Si je regarde les champions de la Ligue, les Steelers, c'est l'équipe qui a tenté le moins de passes la saison dernière."
Les Cowboys ont favorisé la passe sur 52% de leurs jeux la saison dernière, et le plan est de se rapprocher du 50-50 cette saison. Ils ont investi un choix de deuxième ronde en Anthony Fasano, de Notre Dame, ce qui leur permettra d'utiliser, avec Jason Witten, une formation à deux ailiers rapprochés.
"Nous avons les armes pour être menaçants de bien des façons, croit Witten. Nous allons nous motiver avec les succès des autres. Quand nos adversaires décideront d'utiliser la couverture à deux hommes ou de mettre deux couvreurs sur Terrell, nos demis Julius Jones et Marion Barber pourront accumuler les verges au sol."
Est-ce qu'Owens verra suffisamment le ballon à son goût? Bledsoe a lancé en moyenne 34 passes par match la saison dernière. Il a complété 60% d'entre elles, ce qui équivaut à une moyenne de 20 à 21 passes captées par match. Il faut en compter environ quatre pour Witten, que Parcells adore. Donnons-en autant aux porteurs de ballon. Terry Glenn en aura quatre ou cinq. Le troisième receveur et le deuxième ailier rapproché peuvent s'attendre à trois.
Ce qui donnerait à Owens une récolte de quatre ou cinq attrapés par match.
Est-ce que ça sera suffisant?
Probablement pas. Pour l'instant, toutefois, l'expérience T.O. n'apporte que des sourires.
Restez à l'écoute.
"La position de receveur est occupée, en général, par des joueurs au caractère explosif, à l'esprit très compétitif qui ne reçoivent souvent pas le ballon autant qu'ils le voudraient, remarque Bledsoe. J'ai eu affaire à plusieurs d'entre eux. Eric Moulds pouvait être une vraie plaie. J'ai joué avec Keyshawn Johnson. Terry Glenn est plus mature aujourd'hui, mais il n'était pas un enfant de cœur à ses débuts. C'est la nature de la position."
À la fin de la prochaine saison, Bledsoe pourra accrocher ses diplômes et s'ouvrir une clinique. Ou peut-être aura-t-il plutôt besoin de consulter, parce qu'il doit maintenant vivre avec Terrell Owens, qui a traité son ancien quart-arrière chez les 49ers, Jeff Garcia, comme un moins que rien et qui a divisé le vestiaire de Donovan McNabb avec les Eagles.
L'équipe fétiche du peuple américain doit maintenant s'ajuster au plus gros mal de tête de la NFL.
Son arrivée samedi, à Oxnard, en Californie, était du T.O. tout craché. Des milliers de partisans des Cowboys criaient son nom alors qu'il faisait son entrée sur le terrain d'entraînement des Cowboys. Il n'a pas mis de temps à épater la galerie avec un attrapé de 70 verges.
À cause de ses habiletés, il est le receveur rêvé. Owens possède un rare amalgame de vitesse, de force d'accélération, de gabarit et d'agilité. Mais comme coéquipier, il peut être un cauchemar. Jerry Jones a fait venir le tout au coût de 25 M$ pour trois ans. Bledsoe et son entraîneur Bill Parcells devront vivre avec le bon et le mauvais.
"Vous pensez que je ne suis pas au courant de tout ça?, a dit Parcells. Vous devez avoir vécu dans un placard pour ignorer tout ce qu'il a fait. Mon travail est d'intégrer ce joueur dans notre système. Il n'y a pas de formule magique pour composer avec des joueurs de la sorte. Il faut approcher la situation de façon honnête et voir ce qui arrivera."
Owens n'aurait pu être plus gentil lors de l'ouverture du camp des Cowboys. Il souriait, était courtois et amical. Au début d'une pratique, Bledsoe a été le voir et lui a dit "Sois prêt à avoir du plaisir".
"Peu importe tout ce qui se dit à mon sujet, je resterai toujours moi-même, a dit Owens. Je n'ai rien à prouver. Le ciel est la limite pour moi. Ou disons plutôt que l'étoile est la limite."
Oh oui, c'est vrai. L'"étoile". Alors qu'il était à San Francisco, Owens avait célébré un touché en écrasant le ballon sur l'étoile peinte au milieu du terrain du Texas Stadium. Bledsoe sait qu'il y aura des problèmes avec Owens. Parcells non plus ne peut garantir que tout ira comme sur des roulettes, mais il aime ce qu'il voit jusqu'à maintenant.
"J'ai eu du succès avec ce genre de joueurs dans le passé. J'ai remarqué qu'ils ont tous une chose en commun : ils répondent à la compétition. Si un joueur ne répond pas à la compétition, je ne veux rien savoir de lui. Mais ces joueurs dont nous parlons, ceux dont on dit qu'ils sont difficiles à gérer, si on leur montre clairement où est la compétition, la plupart auront une réponse favorable."
Owens s'est éclaté samedi alors qu'il était en compétition avec le demi de coin Terence Newman et le maraudeur Roy Williams. Ironiquement, c'est après un plaqué de ce dernier qu'Owens s'est fracturé la jambe et a eu la chance d'effectuer son retour héroïque au Super Bowl XXXIX contre les Patriots.
"Les regards sont toujours braqués sur moi, et ça ne me dérange pas", de simplement dire Owens, qui n'a pas voulu répondre aux questions relatives aux Eagles ou a Donovan McNabb. Il dit l'avoir fait amplement dans son livre. "Je me suis vidé le cœur. Je n'y pense plus, je n'ai pas de stress."
Parcells et Bledsoe non plus, mais ils savent qu'une tempête pointe à l'horizon. Owens ne changera pas. Il veut le ballon. Il veut gagner. Son quart-arrière et son entraîneur ne changeront pas non plus. Parcells est maître dans l'art de s'incruster dans la tête de ses joueurs. Bledsoe est un quart de la vieille école qui n'a pas peur de commander le calme dans son caucus et de pointer ses receveurs du doigt s'ils font une erreur.
Évidemment, on a demandé à Bledsoe comment il réagirait si Owens lui lançait un "Dude, tu m'as manqué", une réplique que McNabb est devenu fatigué d'entendre.
"S'il a raison, je lui dirai et il aura le ballon dès que j'aurai la chance de lui passer. Sinon, je lui dirai pourquoi je ne lui ai pas lancé le ballon. Habituellement, c'est moi qui vais vers mes receveurs."
Bledsoe irait-il jusqu'à dire à un de ses receveurs de se la fermer?
"Si c'est ce qu'il faut, oui."
Owens peut être assez explosif pour détruire l'ambiance d'un vestiaire, mais une chose est sûre, il l'est assez pour mettre le feu à une attaque. Il a le potentiel pour conserver une moyenne de 20 verges par attrapés. Malgré ses 6 pieds 3 pouces et 224 livres, il peut changer une anodine passe de dix verges en un touché en quelques enjambées. C'est son habileté à se détacher du peloton après l'attrapé qui en fait un joueur spécial.
La plus grosse question au camp des Cowboys est de savoir à quel point Bill Parcells exploitera son attaque aérienne cette année. Antérieurement, la combinaison Parcells-Bledsoe a donné lieu à des passes à profusion, mais l'entraîneur tient à mettre davantage l'emphase sur la course.
"Si je regarde les champions de la Ligue, les Steelers, c'est l'équipe qui a tenté le moins de passes la saison dernière."
Les Cowboys ont favorisé la passe sur 52% de leurs jeux la saison dernière, et le plan est de se rapprocher du 50-50 cette saison. Ils ont investi un choix de deuxième ronde en Anthony Fasano, de Notre Dame, ce qui leur permettra d'utiliser, avec Jason Witten, une formation à deux ailiers rapprochés.
"Nous avons les armes pour être menaçants de bien des façons, croit Witten. Nous allons nous motiver avec les succès des autres. Quand nos adversaires décideront d'utiliser la couverture à deux hommes ou de mettre deux couvreurs sur Terrell, nos demis Julius Jones et Marion Barber pourront accumuler les verges au sol."
Est-ce qu'Owens verra suffisamment le ballon à son goût? Bledsoe a lancé en moyenne 34 passes par match la saison dernière. Il a complété 60% d'entre elles, ce qui équivaut à une moyenne de 20 à 21 passes captées par match. Il faut en compter environ quatre pour Witten, que Parcells adore. Donnons-en autant aux porteurs de ballon. Terry Glenn en aura quatre ou cinq. Le troisième receveur et le deuxième ailier rapproché peuvent s'attendre à trois.
Ce qui donnerait à Owens une récolte de quatre ou cinq attrapés par match.
Est-ce que ça sera suffisant?
Probablement pas. Pour l'instant, toutefois, l'expérience T.O. n'apporte que des sourires.
Restez à l'écoute.