Nous passons maintenant aux choses sérieuses dans la Ligue nationale de football avec la présentation des matchs de la ronde des meilleurs deuxièmes cette fin de semaine. L'avantage du terrain est-il important? L'an dernier en ronde des meilleurs deuxièmes, toutes les équipes à domicile l'avaient emporté. En 2006, trois des quatre équipes à domicile s'étaient inclinées en première ronde. Qu'en sera-t-il cette année?

Washington contre Seattle : rien à perdre

Les Redskins de Washington sont sans contredit l'équipe cendrillon en ce début des éliminatoires. Il s'agit de la seule formation de l'Association nationale à entreprendre les éliminatoires avec une séquence victorieuse. Même s'ils sont transportés par l'émotion, le scénario n'est pas en leur faveur: une semaine écourtée, un voyage à travers les États-Unis et un arrêt au stade des Seahawks qui est l'un des plus bruyant ou le plus bruyant de la NFL... pas pour rien qu'on appelle cette foule le 12e homme.

Les Redskins ont pourtant fait fi de toute l'adversité qui s'est retrouvée sur leur chemin ces dernières semaines. S'il y a une équipe pour passer à travers un voyage à Seattle, c'est bien Washington. La clé chez les Redskins, c'est Todd Collins, le quart réserviste. Poursuivra-t-il son bon travail lui qui a lancé cinq passes de touché, aucune interception et qui a complété 64% de ses passes. Il utilise tous ses receveurs de passes et l'attaque sous ses ordres a marqué 26 points par match en moyenne. C'est LA révélation à Washington. Mais pourra-t-il transposer ses succès de la saison en éliminatoires quand on sait que l'intensité monte toujours d'un cran. J'ai hâte de voir comment Collins va gérer le bruit de la foule parce que les Redskins aiment être mobiles dans le champ arrière et utiliser des formations différentes.

Il sera également intéressant de voir comment Collins va réagir à la pression des Seahawks qui ont réussi 45 sacs du quart (3e de la NFL). Être entraîneur des Seahawks, je n'aimerais pas voir Collins débarquer sur mon terrain et commencer à prendre son rythme. Attendez-vous donc à ce que Seattle teste le courage du quart des Redskins tôt dans la rencontre.

J'ai aussi hâte de voir comment la défensive des Redskins, qui est très aggressive dernièrement et qui a provoqué sept revirements en trois rencontres, va se déployer. Ils sont revenus à un style plus agressif qui est la marque de commerce de Gregg Williams.

Les Seahawks sont encore une fois champions de division, mais ils ont bénéficié d'un des calendriers les plus faciles de la ligue et évoluent dans une section faible avec les déboires des Rams et des 49ers. Sont-ils outillés pour affronter les Redskins? Les Seahawks diront avec raison qu'ils ont joué contre des équipes qui se sont présentées devant eux. Dernièrement cependant, les Seahawks ont éprouvé des problèmes avec leur attaque au sol et ils l'ont pratiquement abandonnée. On a par conséquence tout misé sur Matt Hasselbeck qui a quand même bien répondu lui qui a établi des records dans plusieurs catégories comme le nombre de verges en une saison (3 966), de passes de touché (28), de passes complétées (352) et de passes tentées (562). La question que je me pose : seront-ils en mesure de courir avec le ballon s'ils doivent le faire?

Les Redskins ont été transportés par l'affaire Sean Taylor. C'est encore tellement fort que dans la victoire de 27-6 sur les Cowboys, match qu'ils devaient absolument gagner pour participer aux éliminatoires, ils l'ont emporté par la marge de 21 points, le numéro de chandail de Taylor. Les joueurs ont remarqué ça. Même Joe Gibbs a porté une casquette avec le numéro 21 cette semaine. Washington est une équipe qui n'a rien à perdre.

Jacksonville contre Pittsburgh : pas l'amour tendre

On peut s'attendre à beaucoup de robustesse entre les deux équipes qui commencent à développer une certaine animosité. Les Jaguars ont remporté les trois derniers matchs entre les deux équipes, notamment le duel de la semaine 15 (16 décembre) par le pointage de 29-22. Jacksonville avait gagné 224 verges au sol et avait eu possession du ballon pendant 38 minutes. David Garrard avait tenté 33 passes et les Steelers n'avaient pas réussi de sac du quart.

Dans le cas des Steelers, ils avaient complètement perdu la bataille des tranchées dans cette rencontre. Quand la défensive adverse réussit cinq sacs du quart face à Ben Roethlisberger, c'est qu'elle a dominé. Je n'aime pas comment ça se dessine chez les Steelers eux qui comptent des blessés à des postes-clés. Aaron Smith, le meilleur ailier défensif est sur le carreau. On a des blessures au poste de bloqueurs du côté gauche, Marvel Smith et Max Starks ont de bonnes chances de rater le match donc on va devoir utiliser un troisième bloqueur du côté gauche, celui qui protège le dos de Roethlisberger. Willie Parker n'est pas là donc, le quart des Steelers devra lancer davantage mais il devra avoir de la protection.

De plus, la défensive des Steelers qui a été intraitable lors des 12 premiers matchs de la saison (13 points accordés par match) a éprouvé des ennuis dans les quatre derniers (28 points accordés par rencontre). Ils n'ont réussi que trois sacs dans cette séquence. Ce ne sont pas des statistiques éloquentes à l'aube des éliminatoires. Les Steelers ratent beaucoup trop de plaqués et s'ils ont des ratés face à Fred Taylor et Maurice Jones-Drew, ça va être une très longue journée.

Le point d'interrogation chez les Jaguars est le quart. Il s'agira de son premier match en éliminatoires. On ne sait pas encore si c'est le genre de quart en mesure de transporter son équipe sur ses épaules. Les Steelers ont l'avantage lorsqu'on pense à l'expérience -plusieurs joueurs ont participé au Super Bowl en 2006- et ils sont à domicile.

Chose certaine, le match sera chaudement disputé.

Giants de New York contre Tampa Bay : qui a eu raison?

Il sera intéressant de voir laquelle de ces deux équipes a eu raison côté philosophie et côté préparation. Les Giants ont fait appel à tous leurs réguliers face à la Nouvelle-Angleterre la semaine dernière afin de terminer en force avec une bonne performance au risque d'avoir à composer avec des blessés. D'ailleurs, trois joueurs des Giants ont subi des blessures, le centre, un secondeur extérieur et le demi de coin Sam Madison. On ne sait pas s'ils vont jouer.

Les Giants ont décidé de tout tenter eux qui ne jouaient pas leur meilleur football. Ils voulaient battre les Patriots ou à tout le moins les chauffer et c'est ce qu'ils ont fait. Ils ont obtenu une bonne dose de confiance. Mais Eli Manning sera-t-il en mesure de livrer deux grandes performances d'affilée lui qui a réussi quatre passes de touché face aux Pats. Si l'on se fie à l'histoire, ça risque de ne pas se produire. Dans les 16 matchs qu'il a disputés en saison régulière, Manning n'en compte qu'un où il n'a pas été victime d'un revirement. Il a entre autres lancé 20 interceptions et a subi 27 revirements.

Chez les Bucs, ça fait deux semaines qu'on repose le personnel. Ils seront frais et dispos mais ils risquent d'être “rouillés”. On va voir comment Jeff Garcia va jouer lui qui n'a disputé que sept quarts en six matchs lors des six dernières semaines. Mais les Giants verront peut-être d'un mauvais oeil un affrontement face à Garcia puisque ce dernier a une fiche de quatre victoires et une défaite face à New York. Depuis leur titre de l'Association nationale en 2000, les Giants ont joué trois fois en matchs des meilleurs deuxièmes, trois défaites, et dans deux de ces revers, Garcia était le quart adverse (San Francisco en 2002 et Philadelphie en 2006).

Les Bucs ont une excellente défensive qui est première contre la passe, deuxième pour le nombre de verges accordés au total et troisième pour les points accordés. Ils ont créé 105 revirements au troisième rang de la NFL. Cette défensive n'accorde pas des longs jeux (seulement 31 de plus de 20 verges cette saison). Les Giants devront être très patients et ne pas forcer le jeu sans quoi, ils auront des ennuis. Le secret pour les Giants, c'est l'attaque au sol.

Tennessee contre San Diego : la mission de Norv Turner

La mission de Norv Turner des Chargers est de mener son équipe à la victoire en éliminatoires. Une des raisons du congédiement de Marty Schottenheimer est qu'il ne gagnait jamais en éliminatoires et ce fut le cas l'an dernier malgré un dossier de 14-2 en saison régulière.

Ce match risque de générer des flammèches. Les deux formations se sont affrontées plus tôt en saison et les Chargers l'avaient emporté 23-17 en prolongation. Ils avaient marqué les 20 derniers points du match. C'est l'affrontement dans lequel Shawne Merriman avait plaqué Vince Young dans les genoux et Merriman s'est fait bloquer dans les genoux sur le jeu suivant et il avait accusé Jeff Fisher d'avoir ordonné à ses joueurs de le blesser intentionnellement.

La clé pour San Diego, c'est LaDainian Tomlinson et les Titans vont devoir tout faire pour l'arrêter. Je prendrais ma chance avec Philip Rivers lui qui joue du bon football depuis trois matchs même s'il n'a jamais prouvé qu'il était capable de transporter son équipe.

Que se passera-t-il avec Vince Young chez les Titans. Jouera? Jouera pas? Si oui, sera-t-il à 100%? Probablement pas. Il a absolument besoin de ses jambes pour créer de l'espace pour les porteurs de ballon, gagner du temps pour les jeux de passes. Mais les Titans ont aussi des blessés comme Bo Scaife, l'ailier rapproché, et Roydell Williams, qui s'est fracturé la cheville à l'entraînement.

Les Titans ne lâchent jamais. Ils adorent jouer dans des matchs serrés et de gagner sur les derniers jeux. Fisher a toujours le don de bien préparer ses équipes.

Mes prédictions maintenant

Washington contre Seattle
Jacksonville contre Pittsburgh
Giants de New York contre Tampa Bay
Tennessee contre San Diego

Propos recueillis par Steeve Gouin