Pour gagner, les Alouettes doivent...
Football jeudi, 10 nov. 2011. 22:03 vendredi, 13 déc. 2024. 22:20
Pierre Vercheval
Les Alouettes ont raison, ils amorcent une nouvelle saison et, jusqu'à preuve du contraire, ils sont encore les champions en titre. Les Alouettes entament leur parcours éliminatoire contre les Tiger-Cats qu'ils ont affrontés quatre fois cette saison. Les deux équipes ont partagé les honneurs de cette série en gagnant les rencontres à domicile.
En observant ces confrontations, quelques points sautent aux yeux selon moi.
D'abord, les Alouettes ont été plus disciplinés dans les deux victoires avec 14 punitions pour 122 verges contre 28 punitions pour 272 verges dans les défaites. Encore une fois, la discipline demeure cruciale.
Ensuite, les Alouettes ont commis trois revirements dans les deux matchs disputés à Montréal comparativement à cinq sur le terrain des Tiger-Cats. De plus, ils ont alloué trois sacs du quart dans les victoires, mais le double dans les défaites.
Ah oui, point fort important : l'équipe victorieuse a dominé pour les verges au sol à chaque match.
Inconstance, voilà le mot qui décrit le mieux les Tiger-Cats et c'est frappant pour plusieurs raisons. Ils ont terminé la saison avec un dossier de 8-10, mais ils sont parvenus à battre les Alouettes deux fois. De plus, ils ont planté les Lions, les champions de l'Ouest, au compte de 42-10 il y a seulement trois semaines.
Si on voulait s'amuser, on pourrait faire une règle de trois avec ce gain de 42-10 des Tiger-Cats contre les Lions et la victoire de ces derniers par le pointage de 43-1 face aux Alouettes. Ça donnerait tout un résultat Évidemment, c'est seulement pour plaisanter, mais ça prouve qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver dans un match de football. De plus, les Tiger-Cats ont perdu contre les deux pires équipes, les Roughriders et les Argonauts, après avoir démoli les Lions.
Les Tiger-Cats représentent une véritable énigme et pas uniquement en raison de cette inconstance. En plus d'avoir eu 10 jours pour se préparer contre sept pour les Alouettes, les Tiger-Cats connaissent leur sort depuis près d'un mois. En fait, c'était la seule des six équipes classées qui était dans cette situation.
Donc, depuis un mois, ils se préparent en fonction de cette demi-finale de l'Est si bien qu'ils ont pu « gaspiller » - et je précise que c'est entre guillemets － du temps d'entraînement pour peaufiner des stratégies qui seront utilisées en éliminatoires. Bien sûr, ils ne voulaient pas que ces jeux se retrouvent sur les bandes vidéos. Bref, tout cela est intrigant car on sait moins à quoi s'attendre de leur part.
Soyons clairs, les derniers matchs n'étaient pas importants pour eux donc ils ont reposé des joueurs, ils ont déployé une attaque très banale et peut-être qu'ils ont même utilisé des jeux qu'ils n'ont absolument pas l'intention de choisir afin de mêler leurs adversaires.
Quand je regarde la confrontation, je me dis tout de suite que les Alouettes sont plus talentueux et qu'ils devraient l'emporter si leurs meilleurs joueurs ont le dessus sur ceux des Tiger-Cats.
Pour soutirer la victoire aux Moineaux, les Tiger-Cats devront courir et bien courir avec le ballon! Ainsi, je reprends le vieux cliché : Avon Cobourne devra venir hanter ses anciens coéquipiers. Pour moi, ça demeure la clé pour eux car ils ont un dossier de 8-3 quand Cobourne court plus de 10 fois avec le ballon et une fiche de 0-6 lorsque Cobourne effectue moins de 10 courses. Si l'on se fie à son passé avec les Alouettes, Cobourne a tendance à connaître de gros matchs en éliminatoires alors attention à lui!
La production de gros jeux (course de plus de 20 verges, passes de plus de 30 verges et retours de plus de 40 verges) demeure l'autre élément à surveiller. J'ai identifié cet aspect étant donné que les Tiger-Cats manquent de constance en attaque ce qui les empêche de constamment traverser le terrain avec de longues séquences. Ils doivent absolument réussir de gros jeux pour l'emporter et ils possèdent beaucoup de rapidité dont chez les receveurs et les retourneurs. Ce sera un enjeu majeur puisque les Alouettes s'avèrent la pire équipe de la LCF contre les gros jeux avec 60 accordés.
Je considère que les Tiger-Cats ont l'avantage sur les unités spéciales et surtout au niveau des retourneurs. Selon les dernières rumeurs, Tim Maypray sera le retourneur pour les Alouettes et il sera le quatrième retourneur différent en quatre matchs La semaine dernière Bo Bowling n'a pas vraiment eu l'occasion de se faire valoir et cette position demeure un point d'interrogation.
De plus, les Tiger-Cats occupent le deuxième rang dans le circuit avec 13 retours de plus de 40 verges alors que les Alouettes ont accordé trois touchés sur des retours et 11 retours de plus de 40 verges. Hamilton mise aussi sur un excellent botteur en Justin Medlock.
Toutefois, la bonne nouvelle pour les Alouettes c'est que le terrain du Stade olympique semble leur porter chance depuis quelques années et peut-être que le scénario se répétera. L'an dernier, Maypray avait inscrit un touché sur un retour et Larry Taylor avait réussi le coup deux fois en 2008.
Les Tiger-Cats ne sont pas très riches en expérience dans le groupe de receveurs qui est mené par le vétéran Dave Stala. Oui, ils ont beaucoup de rapidité, mais comme je dis parfois à la blague, si tu cours vite mais pas dans la bonne direction, tu t'éloignes encore plus vite d'où tu devrais être! (rires)
En bout de ligne, Montréal doit commencer par arrêter Cobourne et doubler le receveur Chris Williams, leur plus grande menace par la passe. Les équipes qui ont battu les Alouettes dernièrement ont fait la même chose en menottant Brandon Whitaker et Jamel Richardson.
Bien sûr, vous avez remarqué que la défensive des Alouettes en a plein les bras récemment ayant alloué 75 points en deux matchs. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est de les voir se faire traverser par la course alors que cette facette défensive représentait pourtant une force. Les Stampeders ont amassé 151 verges par la course et les Lions ont ajouté 185 verges grâce à l'attaque terrestre. Par-dessus le marché, les Alouettes n'ont pas récolté un sac dans ces deux défaites.
Défensivement, on dirait que les Alouettes ont atteint leur plus bas niveau de performance. Comme Matthieu Proulx et les joueurs disent souvent, les blessures ne seront jamais une excuse, mais elles peuvent être une raison pour expliquer certains problèmes.
Les ennuis défensifs rattrapent aussi l'attaque en lui imposant beaucoup de pression. Les Alouettes tiraient de l'arrière 14-0 contre Calgary et 14-1 contre la Colombie-Britannique ce qui complique la situation parce que les Alouettes doivent jouer du football de rattrapage. Si on combine ce facteur aux carences des Alouettes sur les retours de botté, l'attaque profite rarement d'un bon positionnement sur le terrain.
Dans ce contexte, on sent que l'attaque veut trop en faire. Elle veut marquer des points rapidement et elle tente de longues passes, mais ça ne fonctionne pas et se retrouve en deuxième essai et 10 verges à franchir.
Les défenses adverses utilisent ce scénario pour doubler les receveurs puisqu'Anthony Calvillo n'est pas un quart mobile. Par conséquent, l'attaque ne prend pas de rythme et doit dégager.
Je crois donc que les Alouettes doivent revenir à la base en courant avec le ballon, en contrôlant le temps et en usant de petites passes avec des gains par la suite. Ils doivent revenir à ce qui était leur pain et leur beurre.
Cette analyse me fait croire que la statistique clé devient la production sur le premier essai. Ça fait défaut depuis quelques matchs et probablement parce que les entraîneurs tentent de combler l'écart trop rapidement. Il ne faut pas être trop gourmand si l'ouverture pour les gros jeux n'est pas présente parce que les séquences offensives se terminent trop rapidement et du succès en attaque permettrait de protéger la défensive.
Depuis quelques semaines, la défensive en arrache et se fait même battre par des stratégies homme à homme. Dans les meetings défensifs, l'entraîneur pose souvent les questions : qui doit s'occuper du quart-arrière et du porteur de ballon s'il devient receveur après avoir visionné un jeu. Tout ça fait partie de la base, mais le quart des Lions Travis Lulay a amassé 51 verges par la course la semaine dernière en plus de sortir souvent de sa pochette. Le porteur de ballon des Lions Andrew Harris a aussi inscrit trois touchés et il était souvent seul sur le terrain. En raison de ces problèmes, ça devient difficile de demander des choses plus complexes quand tu te fais battre dans de telles circonstances.
C'est l'heure de la prédiction! Je favorise les Alouettes, mais ils doivent repartir la machine et suivre quelques ingrédients de ce plan de match. J'ose espérer que la performance à Vancouver était une aberration. Après tout, ce sont les Alouettes qui forment la meilleure équipe et c'est aux joueurs de le prouver. Les Ti-Cats ont perdu quatre de leurs cinq derniers tandis que les Blue Bombers de Winnipeg ont trois victoires en 10 matchs. Je considère donc que tout est possible dans l'Est. Oui, les Alouettes ont compliqué leur parcours, mais ils peuvent encore défendre leur titre. Ce n'est pas la défaite à Vancouver qui était décevante, mais la façon dont ils ont encaissé celle-ci. Les Bombers ont démontré plus de caractère en s'inclinant 30-24 alors qu'ils perdaient 24-0.
Une autre bataille de l'Alberta très intéressante
La demi-finale de l'Ouest met en scène une autre bataille de l'Alberta et c'est énorme pour cette partie du Canada. Ça peut se comparer à un duel éliminatoire entre les Canadiens et les Nordiques pour eux!
Les Eskimos ont gagné deux des trois matchs contre les Stampeders cette saison. Cependant, la seule victoire des Stampeders est survenue à Edmonton et ils sont la meilleure équipe de la LCF à l'étranger avec un dossier de 6-3. Ce n'est pas tout, ils ont aussi gagné leurs trois derniers matchs au Commonwealth Stadium et six des huit derniers donc ils n'éprouvent aucun complexe à Edmonton.
Les Stamps viennent de compléter la saison avec trois victoires ce qui en fait probablement l'équipe la plus hot.
J'ai particulièrement hâte d'observer deux batailles, celle entre les deux quarts et celle entre les deux porteurs canadiens. Ricky Ray, un vétéran qui a gagné la coupe Grey, connaît une fin de saison extraordinaire avec des matchs de 348, 310 et 305 verges avec six passes de touché et une interception.
De l'autre côté, Drew Tate en sera à son premier départ éliminatoire. Depuis qu'il a pris la relève de Henry Burris, il a complété 66% de ses passes pour 1136 verges avec six passes de touché et cinq interceptions en plus d'ajouter 106 verges par la course.
Sa présence a amené un nouveau souffle à cette équipe. Oui, j'aime bien l'expérience de Ray, mais on ne peut pas ignorer la dynamique apportée par Tate. Toute l'équipe semble mieux jouer et ça ne se calcule pas vraiment.
En ce qui concerne le duel entre Jon Cornish (Stampeders) et Jerome Messam (Eskimos), je dois me ranger du côté de Cornish étant donné que Messam a été limité à 97 verges en 26 courses en trois matchs contre Calgary cette saison.
Depuis qu'il occupe le poste de partant, Cornish affiche une moyenne de 87 verges par match. Il n'était pas encore le numéro un dans la victoire contre les Eskimos, mais il avait touché le ballon quatre fois pour deux courses et deux passes et un total de 90 verges. Au total, il a récolté 125 verges en 15 courses contre les Eskimos en 2011.
Si les Stampeders avaient effectué un meilleur boulot pour protéger le ballon, les résultats auraient pu être différents cette saison. En trois matchs, ils ont commis sept revirements contre deux pour les Eskimos et ce sont souvent des crampes au cerveau de Burris qui ont coûté cher.
À première vue, les Eskimos ont l'avantage du terrain et l'expérience de Ray, mais je favorise les guerriers de la route justement parce qu'ils ont du succès à l'étranger. J'aime ce qui se passe dans le camp des Stamps et une bataille de l'Alberta demeure très difficile à prédire.
Mes prédictions pour la semaine X dans la NFL
Oakland c. San Diego
Arizona c. Philadelphie
Tennessee c. Caroline
Houston c. Tampa Bay
Washington c. Miami
Jacksonville c. Indianapolis
Denver c. Kansas City
Buffalo c. Dallas
La Nouvelle-Orléans c. Atlanta
St.Louis c. Cleveland
Pittsburgh c. Cincinnati
Baltimore c. Seattle
NY Giants c. San Francisco
Detroit c. Chicago
Nouvelle-Angleterre c. NY Jets
Minnesota c. Green Bay
Résultats de la semaine X : 7 gains, 9 revers (43,8%)
Résultats après dix semaines : 97 gains, 61 revers (61,4%)
*Propos recueillis par Éric Leblanc
En observant ces confrontations, quelques points sautent aux yeux selon moi.
D'abord, les Alouettes ont été plus disciplinés dans les deux victoires avec 14 punitions pour 122 verges contre 28 punitions pour 272 verges dans les défaites. Encore une fois, la discipline demeure cruciale.
Ensuite, les Alouettes ont commis trois revirements dans les deux matchs disputés à Montréal comparativement à cinq sur le terrain des Tiger-Cats. De plus, ils ont alloué trois sacs du quart dans les victoires, mais le double dans les défaites.
Ah oui, point fort important : l'équipe victorieuse a dominé pour les verges au sol à chaque match.
Inconstance, voilà le mot qui décrit le mieux les Tiger-Cats et c'est frappant pour plusieurs raisons. Ils ont terminé la saison avec un dossier de 8-10, mais ils sont parvenus à battre les Alouettes deux fois. De plus, ils ont planté les Lions, les champions de l'Ouest, au compte de 42-10 il y a seulement trois semaines.
Si on voulait s'amuser, on pourrait faire une règle de trois avec ce gain de 42-10 des Tiger-Cats contre les Lions et la victoire de ces derniers par le pointage de 43-1 face aux Alouettes. Ça donnerait tout un résultat Évidemment, c'est seulement pour plaisanter, mais ça prouve qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver dans un match de football. De plus, les Tiger-Cats ont perdu contre les deux pires équipes, les Roughriders et les Argonauts, après avoir démoli les Lions.
Les Tiger-Cats représentent une véritable énigme et pas uniquement en raison de cette inconstance. En plus d'avoir eu 10 jours pour se préparer contre sept pour les Alouettes, les Tiger-Cats connaissent leur sort depuis près d'un mois. En fait, c'était la seule des six équipes classées qui était dans cette situation.
Donc, depuis un mois, ils se préparent en fonction de cette demi-finale de l'Est si bien qu'ils ont pu « gaspiller » - et je précise que c'est entre guillemets － du temps d'entraînement pour peaufiner des stratégies qui seront utilisées en éliminatoires. Bien sûr, ils ne voulaient pas que ces jeux se retrouvent sur les bandes vidéos. Bref, tout cela est intrigant car on sait moins à quoi s'attendre de leur part.
Soyons clairs, les derniers matchs n'étaient pas importants pour eux donc ils ont reposé des joueurs, ils ont déployé une attaque très banale et peut-être qu'ils ont même utilisé des jeux qu'ils n'ont absolument pas l'intention de choisir afin de mêler leurs adversaires.
Quand je regarde la confrontation, je me dis tout de suite que les Alouettes sont plus talentueux et qu'ils devraient l'emporter si leurs meilleurs joueurs ont le dessus sur ceux des Tiger-Cats.
Pour soutirer la victoire aux Moineaux, les Tiger-Cats devront courir et bien courir avec le ballon! Ainsi, je reprends le vieux cliché : Avon Cobourne devra venir hanter ses anciens coéquipiers. Pour moi, ça demeure la clé pour eux car ils ont un dossier de 8-3 quand Cobourne court plus de 10 fois avec le ballon et une fiche de 0-6 lorsque Cobourne effectue moins de 10 courses. Si l'on se fie à son passé avec les Alouettes, Cobourne a tendance à connaître de gros matchs en éliminatoires alors attention à lui!
La production de gros jeux (course de plus de 20 verges, passes de plus de 30 verges et retours de plus de 40 verges) demeure l'autre élément à surveiller. J'ai identifié cet aspect étant donné que les Tiger-Cats manquent de constance en attaque ce qui les empêche de constamment traverser le terrain avec de longues séquences. Ils doivent absolument réussir de gros jeux pour l'emporter et ils possèdent beaucoup de rapidité dont chez les receveurs et les retourneurs. Ce sera un enjeu majeur puisque les Alouettes s'avèrent la pire équipe de la LCF contre les gros jeux avec 60 accordés.
Je considère que les Tiger-Cats ont l'avantage sur les unités spéciales et surtout au niveau des retourneurs. Selon les dernières rumeurs, Tim Maypray sera le retourneur pour les Alouettes et il sera le quatrième retourneur différent en quatre matchs La semaine dernière Bo Bowling n'a pas vraiment eu l'occasion de se faire valoir et cette position demeure un point d'interrogation.
De plus, les Tiger-Cats occupent le deuxième rang dans le circuit avec 13 retours de plus de 40 verges alors que les Alouettes ont accordé trois touchés sur des retours et 11 retours de plus de 40 verges. Hamilton mise aussi sur un excellent botteur en Justin Medlock.
Toutefois, la bonne nouvelle pour les Alouettes c'est que le terrain du Stade olympique semble leur porter chance depuis quelques années et peut-être que le scénario se répétera. L'an dernier, Maypray avait inscrit un touché sur un retour et Larry Taylor avait réussi le coup deux fois en 2008.
Les Tiger-Cats ne sont pas très riches en expérience dans le groupe de receveurs qui est mené par le vétéran Dave Stala. Oui, ils ont beaucoup de rapidité, mais comme je dis parfois à la blague, si tu cours vite mais pas dans la bonne direction, tu t'éloignes encore plus vite d'où tu devrais être! (rires)
En bout de ligne, Montréal doit commencer par arrêter Cobourne et doubler le receveur Chris Williams, leur plus grande menace par la passe. Les équipes qui ont battu les Alouettes dernièrement ont fait la même chose en menottant Brandon Whitaker et Jamel Richardson.
Bien sûr, vous avez remarqué que la défensive des Alouettes en a plein les bras récemment ayant alloué 75 points en deux matchs. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est de les voir se faire traverser par la course alors que cette facette défensive représentait pourtant une force. Les Stampeders ont amassé 151 verges par la course et les Lions ont ajouté 185 verges grâce à l'attaque terrestre. Par-dessus le marché, les Alouettes n'ont pas récolté un sac dans ces deux défaites.
Défensivement, on dirait que les Alouettes ont atteint leur plus bas niveau de performance. Comme Matthieu Proulx et les joueurs disent souvent, les blessures ne seront jamais une excuse, mais elles peuvent être une raison pour expliquer certains problèmes.
Les ennuis défensifs rattrapent aussi l'attaque en lui imposant beaucoup de pression. Les Alouettes tiraient de l'arrière 14-0 contre Calgary et 14-1 contre la Colombie-Britannique ce qui complique la situation parce que les Alouettes doivent jouer du football de rattrapage. Si on combine ce facteur aux carences des Alouettes sur les retours de botté, l'attaque profite rarement d'un bon positionnement sur le terrain.
Dans ce contexte, on sent que l'attaque veut trop en faire. Elle veut marquer des points rapidement et elle tente de longues passes, mais ça ne fonctionne pas et se retrouve en deuxième essai et 10 verges à franchir.
Les défenses adverses utilisent ce scénario pour doubler les receveurs puisqu'Anthony Calvillo n'est pas un quart mobile. Par conséquent, l'attaque ne prend pas de rythme et doit dégager.
Je crois donc que les Alouettes doivent revenir à la base en courant avec le ballon, en contrôlant le temps et en usant de petites passes avec des gains par la suite. Ils doivent revenir à ce qui était leur pain et leur beurre.
Cette analyse me fait croire que la statistique clé devient la production sur le premier essai. Ça fait défaut depuis quelques matchs et probablement parce que les entraîneurs tentent de combler l'écart trop rapidement. Il ne faut pas être trop gourmand si l'ouverture pour les gros jeux n'est pas présente parce que les séquences offensives se terminent trop rapidement et du succès en attaque permettrait de protéger la défensive.
Depuis quelques semaines, la défensive en arrache et se fait même battre par des stratégies homme à homme. Dans les meetings défensifs, l'entraîneur pose souvent les questions : qui doit s'occuper du quart-arrière et du porteur de ballon s'il devient receveur après avoir visionné un jeu. Tout ça fait partie de la base, mais le quart des Lions Travis Lulay a amassé 51 verges par la course la semaine dernière en plus de sortir souvent de sa pochette. Le porteur de ballon des Lions Andrew Harris a aussi inscrit trois touchés et il était souvent seul sur le terrain. En raison de ces problèmes, ça devient difficile de demander des choses plus complexes quand tu te fais battre dans de telles circonstances.
C'est l'heure de la prédiction! Je favorise les Alouettes, mais ils doivent repartir la machine et suivre quelques ingrédients de ce plan de match. J'ose espérer que la performance à Vancouver était une aberration. Après tout, ce sont les Alouettes qui forment la meilleure équipe et c'est aux joueurs de le prouver. Les Ti-Cats ont perdu quatre de leurs cinq derniers tandis que les Blue Bombers de Winnipeg ont trois victoires en 10 matchs. Je considère donc que tout est possible dans l'Est. Oui, les Alouettes ont compliqué leur parcours, mais ils peuvent encore défendre leur titre. Ce n'est pas la défaite à Vancouver qui était décevante, mais la façon dont ils ont encaissé celle-ci. Les Bombers ont démontré plus de caractère en s'inclinant 30-24 alors qu'ils perdaient 24-0.
Une autre bataille de l'Alberta très intéressante
La demi-finale de l'Ouest met en scène une autre bataille de l'Alberta et c'est énorme pour cette partie du Canada. Ça peut se comparer à un duel éliminatoire entre les Canadiens et les Nordiques pour eux!
Les Eskimos ont gagné deux des trois matchs contre les Stampeders cette saison. Cependant, la seule victoire des Stampeders est survenue à Edmonton et ils sont la meilleure équipe de la LCF à l'étranger avec un dossier de 6-3. Ce n'est pas tout, ils ont aussi gagné leurs trois derniers matchs au Commonwealth Stadium et six des huit derniers donc ils n'éprouvent aucun complexe à Edmonton.
Les Stamps viennent de compléter la saison avec trois victoires ce qui en fait probablement l'équipe la plus hot.
J'ai particulièrement hâte d'observer deux batailles, celle entre les deux quarts et celle entre les deux porteurs canadiens. Ricky Ray, un vétéran qui a gagné la coupe Grey, connaît une fin de saison extraordinaire avec des matchs de 348, 310 et 305 verges avec six passes de touché et une interception.
De l'autre côté, Drew Tate en sera à son premier départ éliminatoire. Depuis qu'il a pris la relève de Henry Burris, il a complété 66% de ses passes pour 1136 verges avec six passes de touché et cinq interceptions en plus d'ajouter 106 verges par la course.
Sa présence a amené un nouveau souffle à cette équipe. Oui, j'aime bien l'expérience de Ray, mais on ne peut pas ignorer la dynamique apportée par Tate. Toute l'équipe semble mieux jouer et ça ne se calcule pas vraiment.
En ce qui concerne le duel entre Jon Cornish (Stampeders) et Jerome Messam (Eskimos), je dois me ranger du côté de Cornish étant donné que Messam a été limité à 97 verges en 26 courses en trois matchs contre Calgary cette saison.
Depuis qu'il occupe le poste de partant, Cornish affiche une moyenne de 87 verges par match. Il n'était pas encore le numéro un dans la victoire contre les Eskimos, mais il avait touché le ballon quatre fois pour deux courses et deux passes et un total de 90 verges. Au total, il a récolté 125 verges en 15 courses contre les Eskimos en 2011.
Si les Stampeders avaient effectué un meilleur boulot pour protéger le ballon, les résultats auraient pu être différents cette saison. En trois matchs, ils ont commis sept revirements contre deux pour les Eskimos et ce sont souvent des crampes au cerveau de Burris qui ont coûté cher.
À première vue, les Eskimos ont l'avantage du terrain et l'expérience de Ray, mais je favorise les guerriers de la route justement parce qu'ils ont du succès à l'étranger. J'aime ce qui se passe dans le camp des Stamps et une bataille de l'Alberta demeure très difficile à prédire.
Mes prédictions pour la semaine X dans la NFL
Oakland c. San Diego
Arizona c. Philadelphie
Tennessee c. Caroline
Houston c. Tampa Bay
Washington c. Miami
Jacksonville c. Indianapolis
Denver c. Kansas City
Buffalo c. Dallas
La Nouvelle-Orléans c. Atlanta
St.Louis c. Cleveland
Pittsburgh c. Cincinnati
Baltimore c. Seattle
NY Giants c. San Francisco
Detroit c. Chicago
Nouvelle-Angleterre c. NY Jets
Minnesota c. Green Bay
Résultats de la semaine X : 7 gains, 9 revers (43,8%)
Résultats après dix semaines : 97 gains, 61 revers (61,4%)
*Propos recueillis par Éric Leblanc
