(ESPN) - La semaine 9, après coup, est devenue le dimanche de la démarcation.

Dans l'AFC, le portrait des séries éliminatoires est de plus en plus clair. Les Texans de Houston, les Ravens de Baltimore et les Broncos de Denver n'ont pas joué de grands matchs, mais ils se sont établis comme les favoris pour remporter leur division respective. Les volages Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont reçu l'aide des Dolphins de Miami qui se sont inclinés contre les Colts d'Indianapolis. La défaite de Miami donne une avance d'un match aux Patriots au sommet de l'AFC Est. Les Steelers de Pittsburgh ont battu les Giants de New York, prouvant qu'ils seront définitivement des joueurs à la fin de la saison.

Pendant ce temps, les Colts se dirigent tranquillement vers un retour en séries.

Dans la NFC, les Bears de Chicago ont maintenant un dossier de 7-1 et les Packers de Green Bay sont à 6-3 malgré une pléiade de blessures. Les Falcons d'Atlanta, les Giants malgré leur défaite et les 49ers de San Francisco sont déjà bien établis au sommet de leur division respective, tandis que les Seahawks de Seattle sont de sérieux prétendants à une place en séries.

La semaine 9 c'était aussi une performance grandiose au sol, une scène émotive à Indianapolis, des décisions douteuses des arbitres et une grosse victoire des Steelers à New York.

1. Chuck et Luck : L'entraîneur des Colts Chuck Pagano, qui a récemment reçu son congé de l'hôpital à la suite de ses traitements contre la leucémie, a tenu des discours d'avant et d'après match avec son équipe dimanche.

« J'étais très ému par moment, » soulignait le maraudeur des Colts Tom Zbikowski à propos du discours initial de Pagano. « Il a parlé d'où venait cette équipe. Il a aussi parlé des difficultés rencontrées et de comment on se tenait toujours debout. »

L'ailier défensif Dwight Freeney est un vétéran de 11 saisons dans la NFL et est très honnête. Il dit qu'une visite du genre peut transporter une équipe pendant un quart, peut-être deux. Ensuite, ce sont les joueurs qui doivent faire la différence sur le terrain.

Les Colts ont conclu avec une victoire émotive de 23-20 contre les Dolphins, ce qui propulse l'équipe au rang de sérieux prétendants pour les séries éliminatoires.

Pagano est peut-être l'inspiration des Colts, mais le quart recrue Andrew Luck est leur nouveau Peyton Manning. Il a été fabuleux dimanche, complétant 30 passes en route vers un record de 433 verges amassées par la voie aérienne, une marque pour les recrues. Il a converti 13 des 19 troisièmes essais des Colts contre la meilleure défensive de la NFL dans cette situation. Le succès de Luck réside dans sa mobilité. Il n'est pas aussi gros que Ben Roethlisberger ou aussi rapide que Michael Vick et Robert Griffin III, mais il a le don de garder les jeux en vie quand les défenseurs sont à sa poursuite.

« C'est un athlète gâté par la nature », affirme l'entraîneur intérimaire des Colts Bruce Arians. « Ryan Tannehill est un peu comme lui à sa façon. Ils peuvent bouger et ils possèdent une grande présence d'esprit dans la pochette. Luck est grand et fort, il peut se débarrasser d'un plaqueur comme le fait Ben (Roethlisberger). »

Le plan de match d'Arians dimanche était d'attaquer les zones profondes en espérant obtenir quelques progressions rapides sur le terrain. Luck a brûlé la défensive des Dolphins avec 10 passes complétées de plus de 19 verges.

« Il a finalement trouvé les longues passes », dit Arians. « On était proche. On lançait soit trop court, soit trop loin, mais nous avions complété un gros jeu (une passe de 48 verges à Donnie Avery). Nous avons parlé toute la semaine du besoin d'obtenir des gros jeux contre cette défensive. »

Luck a démontré sa ténacité avec une offensive qui n'arrête pas de perdre des partants. Durant le match, le porteur de ballon Donald Brown s'est blessé à la hanche. Les joueurs de lignes offensives Samson Satele et Winston Justice ainsi que le receveur Donnie Avery ont quitté le match en raison de blessures. De plus, l'ailier rapproché Cody Fleener n'était pas en uniforme pour la rencontre.

Le défi cette semaine est un match jeudi soir contre les Jaguars de Jacksonville dans lequel les Colts pourraient annoncer la perte de 6 à 8 joueurs en raison de blessures. Mais la visite de Pagano a insufflé de la vie et un objectif à l'équipe, la rendant Chuckstrong (le nom d'une campagne de financement menée par l'équipe et visant à amasser des fonds pour la recherche sur la leucémie et aussi pour supporter Pagano et sa famille).

« Pour moi, c'est de s'assurer que nous soyons présents lors des séries, car il (Pagano) a une bonne chance d'être de retour à la fin du mois de décembre », ajoutait Arians en parlant de la visite de Pagano. « Nous devons étirer cette saison pour qu'il puisse être de retour sur les lignes de côtés avec nous, en santé. »

Pagano a dit à l'équipe qu'il souhaitait danser avec ses deux filles, qui vont bientôt se marier, et caresser le trophée Lombardi. C'était toute une scène.

2. Une maison pas si confortable pour les Redskins : Le propriétaire des Redskins Dan Snyder a acheté l'équipe parce qu'il était détenteur de billets de saison et qu'il avait les ressources et le désir de faire des Redskins une expérience spéciale. Malgré tous ses efforts, ça ne fonctionne toujours pas. Même s'il débourse cinq millions de dollars par saison pour Mike Shanahan, l'équipe possède un dossier de 5-15 au FedEx Field.

La défaite de 21-13 de dimanche contre les Panthers était un autre désastre. Avant d'arriver à Washington, les Panthers étaient sur une séquence de cinq défaites consécutives et semblaient désemparés. Leur expérience au pays des Redskins était visiblement inspirante. Les Redskins ont invité plusieurs grands joueurs issus du passé de l'équipe pour prendre part aux festivités, incluant un uniforme rétro pour l'occasion. Les Panthers sentaient que ça ressemblait beaucoup à un match de la rentrée collégial, qui met souvent en vedette une équipe de moindre calibre pour faire briller les favoris locaux.

« Je n'ai jamais été aussi insulté dans la NFL qu'aujourd'hui », affirmait le porteur des Panthers DeAngelo Williams sur son Facebook. « Les Redskins nous recevaient pour un match de la rentrée. On n'est plus à l'école. »

Les Panthers ont joué avec plus de motivation qu'avant cette saison. Williams, qui connait l'une de ses pires campagnes, a obtenu une course de 30 verges bonne pour un touché. Cam Newton s'est légèrement imposé face à Robert Griffin III. Il a couru pour 37 verges en plus d'accumuler 201 verges par la passe. Surtout, il n'a pas commis de revirement. RG3 a pris le blâme pour la défaite, mais il doit se sentir abandonné. Ses receveurs échappent encore beaucoup de passes, même si ce n'était pas aussi flagrant que la semaine dernière où ils en ont échappé une dizaine.

Avec un dossier de 3-6, les Redskins ne sont visiblement pas dans la course aux séries et Shanahan parle déjà de la saison comme étant une longue évaluation pour l'an prochain. Ce n'est pas ce que les partisans des Redskins souhaitent entendre.

Au lieu du football, les partisans à Washington pourront se tourner vers l'élection présidentielle de mardi. Depuis 2004, quand les Redskins perdent avant une élection, le président en poste s'avoue vaincu. Serait-ce un signe que Mitt Romney pourrait remporter l'élection?

3. Ramener les officiels de remplacement : Les trois semaines des officiels de remplacement étaient brutales. Mais tout le monde se doutait que les arbitres réguliers feraient aussi des erreurs et la semaine 9 en comptait plusieurs. Durant la première demie du match entre les Steelers et les Giants, Roethlisberger a perdu le ballon à la suite d'un plaqué dans un jeu qui ressemblait beaucoup à l'application de la Tuck Rule. Les officiels, au lieu d'une passe incomplète, ont plutôt signalé un échappé que le secondeur des Giants Michael Boley a retourné sur 70 verges pour marquer un touché.

Au troisième quart du match entre les Vikings et les Seahawks, l'entraîneur de Seattle Pete Carroll s'est rué sur le terrain en criant quand les Vikings ont été en mesure de botter un placement de 55 verges après que les 40 secondes pour mettre le ballon en jeu étaient écoulées. La reprise donna raison à Carroll, mais les Vikings ont eu leur placement même s'ils ne devaient pas le botter en premier lieu.

Une scène cocasse s'est produite lors du match opposant Indianapolis à Miami. Avec 5m22 à jouer au quatrième quart, l'officiel Tony Corrente a appelé un caucus à la suite d'une pénalité contre les Colts qui avaient douze joueurs sur le terrain. Il y avait un problème avec l'emplacement du ballon. Remis en question par un autre officiel, Corrente, qui avait laissé son micro ouvert, demanda : « Qu'est-ce que vous faites les gars? » Les partisans au Lucas Oil Stadium ont tout entendu, mais le commentaire n'a pas été entendu en ondes à la télévision. Néanmoins, l'annonceur de CBS Kevin Harlan s'est excusé en raison de l'utilisation d'une vulgarité par l'arbitre.

L'analyste de Fox Mike Pereira, spécialisé dans le travail des arbitres, affirme que le touché de 30 verges de DeAngelo Williams contre les Redskins ne devrait pas être bon, car un officiel a sifflé la fin du jeu par inadvertance pendant que Williams se concentrait à garder ses pieds à l'intérieur du terrain. Williams n'est jamais sorti du terrain, mais le coup de sifflet aurait dû arrêter le jeu et annuler le touché. Faut croire que les arbitres réguliers sont, eux aussi, humains.

4. La résurgence des porteurs de ballon : Tout le monde sait que la NFL d'aujourd'hui est menée par les quarts-arrière, mais les porteurs de ballon étaient en vedette dimanche. Dans les 11 matchs d'après-midi dimanche, huit joueurs ont couru pour 100 verges ou plus comparativement à seulement trois performances de plus de 300 verges par la passe.

Aucun match n'a souligné le travail des demis offensifs plus que la victoire des Buccaneers de Tampa Bay 42-32 contre les Raiders d'Oakland. La recrue Doug Martin a couru pour 251 verges en 25 tentatives, récoltant quatre touchés au passage. Les Raiders ont perdu les services des porteurs Darren McFadden et Mike Goodson, forçant Carson Palmer à utiliser exclusivement la passe.

Le meilleur duel de la journée était à Seattle entre Marshawn Lynch et Adrian Peterson, les deux meilleurs porteurs de la NFL avant de débuter la semaine 9. Peterson s'est illustré rapidement avec un touché de 74 verges et a terminé la journée avec 182 verges en 17 courses. Mais les 126 verges en 26 courses récoltées par Lynch ont permis à Russell Wilson d'utiliser efficacement la feinte de remise et mener son équipe vers 30 points.

Le match de 147 verges d'Isaac Redman a permis aux Steelers de vaincre les Giants 24-20. Les 111 verges d'Arian Foster étaient suffisantes pour que les Texans disposent des Bills 21-9.

5. Les Steelers sont de grands gagnants : Les Steelers ont effectué le meilleur vol de la saison dimanche. L'ouragan Sandy a causé une perte de courant à l'hôtel du New Jersey dans lequel l'équipe devait résider samedi soir. Avec la permission de la ligue, les Steelers se sont envolés vers New York dimanche et ont « volé » le match aux Giants. La défensive des Steelers a frustré Eli Manning et l'offensive des Giants. Roethlisberger a généré 14 points au quatrième quart dans ce qui était vendu comme un duel entre deux des meilleurs quarts au quatrième quart dans la NFL.

Mike Tomlin prend peut-être des risques, mais sa capacité de conserver la concentration de son équipe à la fin des matchs est légendaire. Avec Rashard Mendenhall et Jonathan Dwyer sur la touche, les Steelers n'avaient plus que deux porteurs de ballon - Isaac Redman et Baron Batch. En deuxième demie, le porteur recrue Chris Rainey s'est aussi blessé. Les Steelers ont eu besoin de l'effort de Redman, qui a répondu à l'appel avec 147 verges en 26 courses.

Vous pouviez entendre la frustration dans la voix de l'entraîneur des Giants Tom Coughlin après le match. Il était furieux des deux procédures inadmissibles qui lui ont coûté la chance d'effectuer deux placements en première demie. Après le match, Manning a souligné l'absence de synchronisme de l'offensive. Il faut donner ici du crédit aux Steelers. Ils ont été du mauvais côté de plusieurs décisions douteuses, mais ont tout de même remporté le match.