Les Alouettes de Montréal et les Roughriders de la Saskatchewan ont offert un spectacle excitant samedi. J'entends déjà certains puristes dire que les Alouettes ont commis des erreurs mais en bout de ligne, les Riders en ont fait plus avec le résultat que les oiseaux ont signé un troisième gain de suite, au compte de 38-34.

Je retiens particulièrement de cette victoire, les six dernières minutes du match jouées par les Alouettes. Les hommes de Don Matthews ont réalisé les gros jeux quand ça comptait. D'abord en défensive, les Alouettes, qui avaient bien du mal à arrêter le centre-arrière Chris Szarka, ont effectué une permutation de dernière minute pour surprendre l'attaque des Riders et limiter les dégâts.

Avec environ six minutes à faire, les Riders étaient en situation de deuxième jeu et trois à faire à la ligne de 11 des Alouettes, qui menaient alors 35-31. Montréal semblait incapable d'arrêter Szarka au centre lors de ses courses au sol. Les Alouettes ont alors fait preuve d'imagination pour surprendre Szarka. Ainsi, tout juste avant la remise en jeu du ballon, on a vu les deux gros ailiers défensifs Felipe Claybrooks et Mark Word aller jouer à la position de secondeur intérieur à la place de Jeremiah Garrison et Michael Botterill, qui ont pris les positions des ailiers défensifs. Cette stratégie a permis de greffer du poids au centre du jeu et de mystifier Szarka, qui n'a gagné qu'une verge sur la séquence. Les Riders ont été dans l'obligation de se contenter que d'un placement et les Alouettes conservaient toujours l'avance 35-34.

C'était la première fois que je voyais les Alouettes réaliser un tel jeu en défensive cette saison.

L'attaque montréalaise a par la suite repris le ballon avec moins de cinq minutes à écouler à la rencontre. L'attaque a effectué 13 jeux pour 66 verges et écoulé quatre minutes et 16 secondes. La série offensive s'est soldée par un placement de Damon Duval et les Alouettes portaient alors leur avance à quatre points, 38-34. Les Riders ont bien repris le ballon mais avec seulement 26 secondes à écouler, ils ont manqué de temps.

Il ne faut pas oublier au cours de cette séquence, les six courses de Robert Edwards pour 34 verges. Edwards apporte une dimension que les Alouettes n'avaient pas, c'est-à-dire un porteur de ballon qui est capable d'être constant au niveau des gains. En fin de match quand ton équipe est en avance, il permet aussi d'écouler de précieuses secondes.

Je trouvais particulièrement intéressant, l'action qui s'est déroulée dans les six dernières minutes du match. Les Alouettes ont été créatifs en défensive pour préserver l'avance. Les joueurs doivent être extrêmement heureux de cette victoire car comme ancien joueur, je peux vous dire que c'est jamais facile de gagner à Regina.

L'équipe a toujours sa destinée en main et reste au plus fort de la course pour la première place. Les joueurs se donnent beaucoup de confiance avec l'approche de la fin de la saison, c'est toujours excellent d'avoir le momentum quand les éliminatoires débutent.


*propos recueillis par RDS.ca