Tout semble favoriser les Dolphins
Football vendredi, 26 déc. 2008. 19:37 jeudi, 12 déc. 2024. 04:35
Pour encore une dizaine de formations, la dernière semaine du calendrier régulier de la NFL sera d'une importance capitale en vue d'une participation aux matchs éliminatoires et le match qui retient le plus mon attention est celui qui opposera les Dolphins de Miami aux Jets de New York.
Il y a quelques histoires intéressantes qui ressortent de ce duel entre les deux rivaux de la division Est de l'Association américaine.
On peut tout d'abord parler du tour de force spectaculaire que pourraient réaliser les Dolphins qui, avec une victoire, en compteraient dix de plus qu'à pareille date l'an dernier et se qualifieraient pour les éliminatoires immédiatement après avoir connu une atroce saison de 1-15. Et puis, évidemment, il s'agira du retour aux Meadowlands de Chad Pennington, le mal-aimé qui avait été chassé de New York pour laisser toute la place à Brett Favre.
Pour un match d'une telle importance, aurait-on vraiment pu rêver d'un meilleur scénario?
Les deux équipes s'étaient affrontées lors du premier week-end de la saison. Les Jets avaient alors signé une victoire de 20-14 à Miami, mais le scénario risque d'être fort différent cette fois. Depuis un mois, Jets et Dolphins ont pris des directions complètement opposées et même si les locaux sont établis favoris par les preneurs aux livres, je crois qu'il sera difficile de parier contre les visiteurs compte tenu des circonstances.
Les Dolphins ont gagné leurs quatre derniers matchs et huit de leurs neuf derniers tandis que les Jets n'ont qu'une victoire à leurs quatre dernières parties, et elle leur a été servie sur un plateau d'argent par les Bills de Buffalo. Miami profite donc d'un avantage indéniable au niveau du momentum.
Autre point qui m'influence dans mon analyse : ce match mettra aux prises une équipe qui prend soin du ballon comme de la prunelle de ses yeux tandis que l'autre invente des façons de le donner à l'adversaire. Les Dolphins n'ont été victimes que de douze revirements en 15 matchs! Ils sont donc en bonne position pour fracasser le record de 14 qui appartient aux Giants de New York de 1990, dirigés à l'époque par... Bill Parcells, la tête dirigeante des Dolphins. Bon, vous me direz que le Tuna n'est pas l'homme en charge sur les lignes de côté pour les Dolphins, mais mon petit doigt me dit qu'il a quand même une grande influence sur l'équipe!
Chez les Jets, Favre a commis six interceptions et lancé seulement une passe de touché à ses quatre derniers matchs. Donc, si 1+1 égale bel et bien deux, je me dis qu'il y a de bonnes chances que les Dolphins remportent la bataille des revirements en fin de semaine. Et ça, c'est selon moi la statistique la plus importante après le pointage dans un match de football.
Si on récapitule, on a un match dans lequel l'équipe qui est sur la plus forte lancée est aussi celle qui protège le mieux le ballon. C'est déjà un fichu bon point de départ! Si j'avais à prendre part à un match ultime, j'aimerais bien faire partie de l'équipe qui possède ces deux avantages.
Une autre chose qui me chicote dans tout ça, c'est la défensive des Jets. Si bonne en début de saison - elle était l'une des cinq meilleures contre le jeu au sol -, elle n'est plus l'ombre de ce qu'elle nous a montré depuis un mois. Contre les Broncos et les 49ers, elle s'est fait démolir contre la passe et elle a accordé au moins 100 verges au sol à chacun de ses quatre derniers matchs. La semaine dernière, contre une équipe mauvaise (Seattle) privée de ses deux bloqueurs réguliers, l'unité défensive des Jets a réussi à concéder quelque 115 verges aux porteurs de ballon adverses. Maintenant, quand elle regarde devant elle, elle voit Ronnie Brown, Ricky Williams et le Wildcat offense des Dolphins...
Pour moi, ce n'est pas sorcier : la seule porte de sortie des Jets, c'est Thomas Jones et Leon Washington. Il faut donner à ceux deux gars-là l'occasion de connaître un grand match, sinon ça risque d'être très difficile.
Les Patriots doivent faire leur part
Un autre match qu'il faudra suivre attentivement, c'est celui opposant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre aux Bills de Buffalo. Sans pitié pour leurs adversaires la saison dernière, les Pats ont maintenant besoin d'aide : pour être des éliminatoires, ils devront non seulement vaincre les Bills mais aussi espérer un revers des Dolphins ou des Ravens de Baltimore. Chose qui, selon mon scénario, ne se matérialisera pas.
Si mes prédictions s'avèrent exactes, les Patriots deviendront donc la première équipe depuis les Broncos de Denver de 1985 à être écartée des éliminatoires malgré un dossier de 11-5.
Pour les nombreux amateurs de football en Nouvelle-Angleterre, la situation risque d'être frustrante au coton quand on sait que des équipes comme les Cards de l'Arizona et les Chargers de San Diego ou les Broncos risquent de se qualifier même s'ils ont peiné à jouer pour ,500. On aurait l'impression, probablement justifiée, que les six places disponibles pour les éliminatoires ne sont pas nécessairement accordées aux six meilleurs clubs, mais que voulez-vous, le système est ainsi fait.
Vous savez, la Ligue canadienne de football est souvent l'objet de quelques railleries pour son système de croisement entre les deux associations à la fin de la saison, mais quand on regarde ce qui se passe cette année dans la NFL, on peut peut-être croire que ce n'est pas si fou que ça!
Chargers-Broncos : la revanche rêvée
Les anglophones appelleraient ça poetic justice. En français, on peut dire que c'est un peu le retour du balancier que subiront les Broncos de Denver quand ils rendront visite aux Chargers de San Diego. Là-bas, personne n'a oublié la bourde monumentale de l'officiel Ed Hochuli qui a permis aux Broncos de voler la victoire aux Chargers à la mi-septembre. « S'il fallait que ce match fasse la différence en fin de saison », se disait-on alors...
Eh bien comme les Broncos se sont effondrés devant les Bills de Buffalo la semaine dernière, le match revanche qu'ils doivent accorder aux Chargers aura une signification de la plus haute importance. C'est simple : le vainqueur entre en éliminatoires, le perdant rentre à la maison. Aucune excuse, que le meilleur gagne!
Je m'attends à ce que les Chargers soient gonflés à bloc et jouent avec hargne. Ils sont en feu, ayant remporté leurs trois derniers matchs, et ils pourraient devenir la première équipe de l'histoire à se qualifier pour les éliminatoires après avoir montré une fiche de 4-8. Tout un rebondissement!
Les Broncos, eux, ont perdu deux matchs de suite et leur défensive est une vraie passoire. Je ne suis pas encore revenu de leur piètre performance de la semaine dernière, une démonstration honteuse, vraiment. Tu es sur ton terrain, tu affrontes une équipe éliminée, tu sais que tes rivaux ont gagné plus tôt dans la journée. Tu prends une avance de 13-0 et tu es incapable de finir le travail! C'est épouvantable comme performance.
Mais, malgré tout ça, on sait que l'attaque des Broncos est capable de marquer des pointes à la tonne. D'ailleurs, il faut lui lever notre chapeau : elle continue de rouler à plein régime malgré la perte de cinq ou six demis offensifs - il y en a tellement que j'ai perdu le compte. Et n'oublions pas que la défensive des Chargers est au 31e rang dans la NFL contre le jeu aérien.
On risque d'assister à un match typique entre les Broncos et les Chargers, c'est-à-dire un festival offensif. Les Chargers ont le vent dans les voiles, sont à la maison... Selon moi, ils devraient en sortir gagnant.
Le charme de la NFL
Petite note intéressante en terminant... Avec une semaine à faire au calendrier de la saison régulière, il n'y a que les Steelers de Pittsburgh qui sont assurés de conserver leur titre de champions de section. Dimanche soir, il pourrait y avoir sept nouveaux champions de section dans la NFL.
D'un côté, c'est dommage parce que nos prédictions prennent le bord, mais pour moi, ça représente surtout une belle preuve de cette fameuse parité qui rend cette ligue si intéressante. Encore une fois cette année, on a été témoins de toutes sortes de rebondissements et de surprises. De bonnes équipes nous ont déçus et des équipes en reconstruction - je pense aux Falcons d'Atlanta - sont arrivées à terme beaucoup plus rapidement que prévu.
C'est ce qui fait que la NFL attire un public si vaste.
Terminer la saison en force
Voici mes prédictions complètes pour la 17e et dernière semaine du calendrier régulier dans la NFL.
Caroline c. Nouvelle-Orléans
Chicago c. Houston
Cleveland c. Pittsburgh
Detroit c. Green Bay
Kansas City c. Cincinnati
Nouvelle-Angleterre c. Buffalo
NY Giants c. Minnesota
Oakland c. Tampa Bay
St. Louis c. Atlanta
Tennessee c. Indianapolis
Dallas c. Philadelphie
Jacksonville c. Baltimore
Miami c. NY Jets
Seattle c. Arizona
Washington c. San Francisco
Denver c. San Diego
Résultats de la semaine XVII : 10 victoires, 6 revers
Résultat après 17 semaines : 162 victoires, 93 revers
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Il y a quelques histoires intéressantes qui ressortent de ce duel entre les deux rivaux de la division Est de l'Association américaine.
On peut tout d'abord parler du tour de force spectaculaire que pourraient réaliser les Dolphins qui, avec une victoire, en compteraient dix de plus qu'à pareille date l'an dernier et se qualifieraient pour les éliminatoires immédiatement après avoir connu une atroce saison de 1-15. Et puis, évidemment, il s'agira du retour aux Meadowlands de Chad Pennington, le mal-aimé qui avait été chassé de New York pour laisser toute la place à Brett Favre.
Pour un match d'une telle importance, aurait-on vraiment pu rêver d'un meilleur scénario?
Les deux équipes s'étaient affrontées lors du premier week-end de la saison. Les Jets avaient alors signé une victoire de 20-14 à Miami, mais le scénario risque d'être fort différent cette fois. Depuis un mois, Jets et Dolphins ont pris des directions complètement opposées et même si les locaux sont établis favoris par les preneurs aux livres, je crois qu'il sera difficile de parier contre les visiteurs compte tenu des circonstances.
Les Dolphins ont gagné leurs quatre derniers matchs et huit de leurs neuf derniers tandis que les Jets n'ont qu'une victoire à leurs quatre dernières parties, et elle leur a été servie sur un plateau d'argent par les Bills de Buffalo. Miami profite donc d'un avantage indéniable au niveau du momentum.
Autre point qui m'influence dans mon analyse : ce match mettra aux prises une équipe qui prend soin du ballon comme de la prunelle de ses yeux tandis que l'autre invente des façons de le donner à l'adversaire. Les Dolphins n'ont été victimes que de douze revirements en 15 matchs! Ils sont donc en bonne position pour fracasser le record de 14 qui appartient aux Giants de New York de 1990, dirigés à l'époque par... Bill Parcells, la tête dirigeante des Dolphins. Bon, vous me direz que le Tuna n'est pas l'homme en charge sur les lignes de côté pour les Dolphins, mais mon petit doigt me dit qu'il a quand même une grande influence sur l'équipe!
Chez les Jets, Favre a commis six interceptions et lancé seulement une passe de touché à ses quatre derniers matchs. Donc, si 1+1 égale bel et bien deux, je me dis qu'il y a de bonnes chances que les Dolphins remportent la bataille des revirements en fin de semaine. Et ça, c'est selon moi la statistique la plus importante après le pointage dans un match de football.
Si on récapitule, on a un match dans lequel l'équipe qui est sur la plus forte lancée est aussi celle qui protège le mieux le ballon. C'est déjà un fichu bon point de départ! Si j'avais à prendre part à un match ultime, j'aimerais bien faire partie de l'équipe qui possède ces deux avantages.
Une autre chose qui me chicote dans tout ça, c'est la défensive des Jets. Si bonne en début de saison - elle était l'une des cinq meilleures contre le jeu au sol -, elle n'est plus l'ombre de ce qu'elle nous a montré depuis un mois. Contre les Broncos et les 49ers, elle s'est fait démolir contre la passe et elle a accordé au moins 100 verges au sol à chacun de ses quatre derniers matchs. La semaine dernière, contre une équipe mauvaise (Seattle) privée de ses deux bloqueurs réguliers, l'unité défensive des Jets a réussi à concéder quelque 115 verges aux porteurs de ballon adverses. Maintenant, quand elle regarde devant elle, elle voit Ronnie Brown, Ricky Williams et le Wildcat offense des Dolphins...
Pour moi, ce n'est pas sorcier : la seule porte de sortie des Jets, c'est Thomas Jones et Leon Washington. Il faut donner à ceux deux gars-là l'occasion de connaître un grand match, sinon ça risque d'être très difficile.
Les Patriots doivent faire leur part
Un autre match qu'il faudra suivre attentivement, c'est celui opposant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre aux Bills de Buffalo. Sans pitié pour leurs adversaires la saison dernière, les Pats ont maintenant besoin d'aide : pour être des éliminatoires, ils devront non seulement vaincre les Bills mais aussi espérer un revers des Dolphins ou des Ravens de Baltimore. Chose qui, selon mon scénario, ne se matérialisera pas.
Si mes prédictions s'avèrent exactes, les Patriots deviendront donc la première équipe depuis les Broncos de Denver de 1985 à être écartée des éliminatoires malgré un dossier de 11-5.
Pour les nombreux amateurs de football en Nouvelle-Angleterre, la situation risque d'être frustrante au coton quand on sait que des équipes comme les Cards de l'Arizona et les Chargers de San Diego ou les Broncos risquent de se qualifier même s'ils ont peiné à jouer pour ,500. On aurait l'impression, probablement justifiée, que les six places disponibles pour les éliminatoires ne sont pas nécessairement accordées aux six meilleurs clubs, mais que voulez-vous, le système est ainsi fait.
Vous savez, la Ligue canadienne de football est souvent l'objet de quelques railleries pour son système de croisement entre les deux associations à la fin de la saison, mais quand on regarde ce qui se passe cette année dans la NFL, on peut peut-être croire que ce n'est pas si fou que ça!
Chargers-Broncos : la revanche rêvée
Les anglophones appelleraient ça poetic justice. En français, on peut dire que c'est un peu le retour du balancier que subiront les Broncos de Denver quand ils rendront visite aux Chargers de San Diego. Là-bas, personne n'a oublié la bourde monumentale de l'officiel Ed Hochuli qui a permis aux Broncos de voler la victoire aux Chargers à la mi-septembre. « S'il fallait que ce match fasse la différence en fin de saison », se disait-on alors...
Eh bien comme les Broncos se sont effondrés devant les Bills de Buffalo la semaine dernière, le match revanche qu'ils doivent accorder aux Chargers aura une signification de la plus haute importance. C'est simple : le vainqueur entre en éliminatoires, le perdant rentre à la maison. Aucune excuse, que le meilleur gagne!
Je m'attends à ce que les Chargers soient gonflés à bloc et jouent avec hargne. Ils sont en feu, ayant remporté leurs trois derniers matchs, et ils pourraient devenir la première équipe de l'histoire à se qualifier pour les éliminatoires après avoir montré une fiche de 4-8. Tout un rebondissement!
Les Broncos, eux, ont perdu deux matchs de suite et leur défensive est une vraie passoire. Je ne suis pas encore revenu de leur piètre performance de la semaine dernière, une démonstration honteuse, vraiment. Tu es sur ton terrain, tu affrontes une équipe éliminée, tu sais que tes rivaux ont gagné plus tôt dans la journée. Tu prends une avance de 13-0 et tu es incapable de finir le travail! C'est épouvantable comme performance.
Mais, malgré tout ça, on sait que l'attaque des Broncos est capable de marquer des pointes à la tonne. D'ailleurs, il faut lui lever notre chapeau : elle continue de rouler à plein régime malgré la perte de cinq ou six demis offensifs - il y en a tellement que j'ai perdu le compte. Et n'oublions pas que la défensive des Chargers est au 31e rang dans la NFL contre le jeu aérien.
On risque d'assister à un match typique entre les Broncos et les Chargers, c'est-à-dire un festival offensif. Les Chargers ont le vent dans les voiles, sont à la maison... Selon moi, ils devraient en sortir gagnant.
Le charme de la NFL
Petite note intéressante en terminant... Avec une semaine à faire au calendrier de la saison régulière, il n'y a que les Steelers de Pittsburgh qui sont assurés de conserver leur titre de champions de section. Dimanche soir, il pourrait y avoir sept nouveaux champions de section dans la NFL.
D'un côté, c'est dommage parce que nos prédictions prennent le bord, mais pour moi, ça représente surtout une belle preuve de cette fameuse parité qui rend cette ligue si intéressante. Encore une fois cette année, on a été témoins de toutes sortes de rebondissements et de surprises. De bonnes équipes nous ont déçus et des équipes en reconstruction - je pense aux Falcons d'Atlanta - sont arrivées à terme beaucoup plus rapidement que prévu.
C'est ce qui fait que la NFL attire un public si vaste.
Terminer la saison en force
Voici mes prédictions complètes pour la 17e et dernière semaine du calendrier régulier dans la NFL.
Caroline c. Nouvelle-Orléans
Chicago c. Houston
Cleveland c. Pittsburgh
Detroit c. Green Bay
Kansas City c. Cincinnati
Nouvelle-Angleterre c. Buffalo
NY Giants c. Minnesota
Oakland c. Tampa Bay
St. Louis c. Atlanta
Tennessee c. Indianapolis
Dallas c. Philadelphie
Jacksonville c. Baltimore
Miami c. NY Jets
Seattle c. Arizona
Washington c. San Francisco
Denver c. San Diego
Résultats de la semaine XVII : 10 victoires, 6 revers
Résultat après 17 semaines : 162 victoires, 93 revers
*Propos recueillis par Nicolas Landry.