C'est difficile à croire, mais nous sommes déjà arrivés au dernier quart de la saison régulière de la NFL. On assiste à du bon football, mais ça se déroule très vite et je veux profiter de cette chronique pour vanter quelques quarts-arrière du circuit.

Mathématiquement, 29 des 32 équipes peuvent encore accéder aux éliminatoires et c'est quand même assez impressionnant même si ce ne sont que des chances mathématiques. De plus, 97 matchs ont été décidés par sept points ou moins ce qui est le plus haut total après 13 semaines dans l'histoire de la NFL.

On a déjà assisté à 19 matchs qui ont terminé en prolongation après 13 semaines ce qui est une partie de moins que le record de 20.

On connaît déjà l'identité de 25 % des équipes qui sont assurées de participer aux éliminatoires puisque les Patriots ont remporté leur section (l'Est de l'Américaine) tout comme les Broncos (l'Ouest de l'Américaine) alors que les Texans et les Falcons ont assuré leur place en éliminatoires.

Cette semaine, les 49ers et les Ravens pourraient se joindre au groupe et on serait rendu à la moitié des équipes. C'est quand même assez excitant parce qu'il restera trois semaines au calendrier régulier après.

Luck Griffin III et Wilson, une grande cuvée

Je veux revenir sur la performance de quelques quarts, jeunes et moins jeunes, parce que plusieurs retiennent l'attention ces temps-ci avec leur brio.

Commençons avec les jeunes que sont Andrew Luck, Russell Wilson et Robert Griffin III. Il faut comprendre que c'est assez phénoménal ce qu'ils accomplissent présentement et ça prouve que ce sont des hommes très intelligents parce que c'est loin d'être facile d'apprendre un cahier de jeux au football.

Souvent, les jeunes quarts se débrouillent pour apprendre le début d'un cahier de jeux, mais ils perdent un peu le contrôle par la suite. C'est tout le contraire avec eux car ils semblent le comprendre et ils sont même plus à l'aise dans leur système respectif.

On ne les voit pas figer sur le terrain et c'est fascinant. Luck a déjà récolté huit victoires en 12 matchs alors que Peyton Manning a eu besoin de 23 matchs pour arriver à ce chiffre. Je sais que cette comparaison n'est jamais idéale car ce ne sont pas les mêmes équipes et les mêmes joueurs, mais quand même, ça met le tout en perspective et c'est assez spectaculaire.

Mine de rien, avec ses 3596 verges par la passe, il se retrouve à seulement 455 verges du record de Cam Newton pour un quart recrue avec quatre parties à disputer alors on peut s'entendre qu'il devrait réécrire le livre des records.

La semaine dernière, il a été incroyable en orchestrant deux longues séquences (85 et 75 verges) en fin de rencontre pour mener les Colts à une victoire de 35-33 contre les Lions. Il est parvenu à lancer deux passes de touché en 2:39 et c'était déjà la cinquième fois cette année qu'il réussissait une séquence gagnante en fin de partie.

C'est un quart recrue, mais nommez-moi des quarts vétérans qui seraient capables d'en faire autant? On peut tout de suite cibler Tom Brady, Peyton et Eli Manning, Drew Brees et Ben Roethlisberger, mais ils sont très rares et ça permet de comprendre à quel point il est bon.

D'ailleurs, il a déjà huit victoires ce qui est le plus haut total pour le nombre de victoires pour un quart recrue repêché au premier rang. Il évolue dans une nouvelle ligue, avec une nouvelle équipe qui a gagné deux matchs l'an dernier et tout repose sur lui.

En plus, son entraîneur-chef n'est pas présent en raison d'une maladie et j'en profite pour ouvrir une parenthèse sur Bruce Arians à qui je veux lancer des fleurs. Il est l'entraîneur par intérim et si j'avais un jeune quart-arrière, je voudrais sans doute le confier à cet homme. Il a accompli de très belles choses avec Roethlisberger et il le fait maintenant avec Luck.

Disons qu'il est en train de se bâtir toute une réputation pour obtenir le meilleur des quarts. Il a le tour de les mettre à l'aise et de modifier le plan de match pour leur permettre de briller. Bref, je trouve cela intéressant comme accomplissement.

L'impact de Russell Wilson

Si Wilson n'avait pas mesuré cinq pieds et 10 pouces, ça me semble évident qu'il aurait été repêché plus haut que sa sélection en troisième ronde. Heureusement pour lui, ses performances aident à faire tomber les barrières. Avant dans la NFL, on repêchait des robots ou des prototypes physiques parfaits pour cadrer dans un moule. Maintenant, on a compris qu'il faut avant tout repêcher des joueurs de football malgré des gabarits moins impressionnants.

Wilson est l'exemple parfait que tu peux repêcher de bons joueurs de football. Il est vraiment toute une tête de football. Oui, il y a Luck et Griffin III, mais Wilson aurait mérité d'être le troisième quart devant Ryan Tannehill, Brandon Weeden et Brock Osweiler.

Quand je le vois, je suis surtout toujours impressionné par lui. Il a l'air calme, intelligent, armé d'un grand sang-froid, et ses coéquipiers l'écoutent dans le caucus grâce à son leadership.

La semaine dernière, il a réussi une grosse séquence en fin de match pour aller en prolongation et une autre gagnante en prolongation. Ce n'était pas contre n'importe qui et n'importe où, mais bien contre les Bears et leur redoutable défense à Chicago. Il est toute une révélation.

L'arsenal de Griffin III

Enchaînons avec Griffin III, il est tellement spectaculaire avec son arsenal si diversifié. Il a déjà établi un record pour les verges par la course avec 714 alors que l'ancienne marque était de 706 par Newton également.

Il joue de l'excellent football présentement avec trois victoires consécutives contre trois adversaires de section, si bien que les Redskins présentent un dossier de 6-6 et qu'ils sont au cœur de la course éliminatoire.

Son arsenal est tellement complet : il peut courir, il a de belles feintes, il protège bien le ballon, il lance de belles passes dans les zones profondes, son bras est puissant et il est excitant à voir jouer.

C'est simple, on savoure une grande cuvée au poste de quart-arrière. Je me dis toujours que la plus grande qualité de ces trois athlètes s'avère de donner de l'espoir à leur équipe.

À ce sujet, les entraîneurs utilisent toujours cette expression quand ils parlent d'un quart-arrière, il doit donner espoir à l'équipe. On sait qu'on peut gagner avec eux, revenir de l'arrière avec eux, être dans le coup avec eux. C'est tout ce qu'on demande, mais cet ingrédient change toute la dynamique d'une équipe. La dynamique psychologique est complètement changée.

Levons notre chapeau au vieux Manning

Terminons ce discours positif avec le vétéran Peyton Manning. Je ne peux passer sous silence ses accomplissements. On parle souvent de lui, mais j'aimerais ajouter qu'en plus d'avoir un impact gigantesque sur l'attaque de sa nouvelle équipe, il aide aussi grandement la défense des Broncos.

Ils ont réussi 38 sacs du quart pour le deuxième rang de la NFL, 14 interceptions et cinq touchés défensifs. C'est la beauté d'avoir un quart qui excelle pour te donner de belles avances et des conditions avantageuses.

Avant, c'était Dwight Freeney et Robert Mathis avec les Colts. Maintenant, c'est Elvis Dumervil et Von Miller avec les Broncos qui peuvent s'amuser; c'est le même scénario. Ils doivent tellement être contents du revirement puisque Miller a 15 sacs comparativement à 8 pour Dumervil; c'est donc 23 sacs à deux joueurs! C'est évident que la présence de Manning fait la différence des deux côtés.

Présentement, les Broncos ont une fiche de 9-3 grâce à sept victoires consécutives et ils ont marqué plus de 30 points dans six des sept derniers matchs. Malgré tout, ils ont souvent des débuts de matchs lents et j'ai peut-être une explication pour cela. Manning est si bon, il connaît tout sur la défensive qu'il affronte donc ces unités arrivent de nouvelles choses et de nouvelles tendances.

Peyton possède tellement un « disque dur » exceptionnel qu'il sait quelle sera la formation dans tel contexte sur le terrain. Ainsi, les adversaires modifient leur approche et voilà pourquoi Peyton a parfois besoin d'un peu de temps pour comprendre la stratégie de l'adversaire pour ensuite découper cette défensive adverse sans problème. C'est un phénomène intéressant qui est à l'image des grands quarts.

Tout l'inverse chez les Jets

Parlant de quarts, il faut revenir sur la saga des Jets qui continue. Disons les vraies affaires, les Jets ne possèdent pas une bonne équipe ni un bon quart-arrière. Il manque de talent à cette position.

Je ne suis pas surpris de les voir revenir avec Mark Sanchez. J'ai eu un petit rire en coin parce que c'est plus facile de faire cela sur un terrain adverse. Il risque moins de se faire huer en ratant sa première passe à Jacksonville qu'à New York.

Ce match à l'étranger leur permet de dire qu'ils reviennent avec leur homme parce qu'il ne faut pas oublier que Sanchez était le choix de l'état-major. Ils ont avancé dans le repêchage en cédant des choix et ils étaient contents de mettre la main sur lui.

Ils ont mis leur tête sur le billot et ils ont investi énormément en lui. Ils vont tout faire pour lui donner le plus de chances de se faire valoir, mais c'est peut-être la dernière. Probablement qu'on passera au suivant au terme de cette saison. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je serais surpris qu'il soit de retour l'an prochain même si on lui doit de l'argent.

Il faut aussi regarder le repêchage qui s'en vient et les joueurs autonomes qui pourraient être disponibles. C'est bien beau de s'en départir, mais il faut dénicher un meilleur quart, ce qui n'est pas toujours évident.

J'en viens à dire qu'on l'a peut-être monté trop vite. Au départ, cette équipe misait sur la défense et l'attaque au sol et les Jets ont atteint les éliminatoires, puis la finale d'association.

Mais le problème de Sanchez - et je sympathise avec lui un peu - c'est qu'il a joué une saison avec l'Université de Southern California contrairement à quatre années par exemple pour Peyton Manning au niveau universitaire.

Quand il est arrivé à New York, il n'y avait pas vraiment de vétéran de qualité pour lui montrer les trucs du métier et l'aider dans sa progression. Oui, il y avait Mark Brunell pendant deux années, mais je ne le considère pas comme un vétéran de premier plan pour l'accompagner à ses débuts dans la NFL.

De plus, quand tu regardes le talent offensif des Jets, personne ne sera élu au Pro Bowl parmi les joueurs clés qui touchent au ballon comme au poste de porteur de ballon ou de receveur.

Ce n'est pas pour rien que c'est laborieux et même leur mascotte Fireman Ed est épuisé par ces déboires…

Texans c. Patriots, une confrontation de premier plan

Complétons cette chronique avec l'excellent duel du lundi soir (20 h 30 à RDS) entre les Texans (11-1) et les Patriots (9-3), deux équipes de premier plan. Les Texans sont 6-0 à l'étranger et ils ont quand même gagné à Chicago et Denver, deux endroits peu évidents.

De leur côté, les Pats sont 4-1 à domicile avec une défaite surprenante dans le premier match contre les Cardinals.

Il faut préciser que les Texans doivent composer avec beaucoup de blessures en défensive et surtout dans la tertiaire si bien que ça fait trois matchs qu'ils ont des ennuis contre la passe avec une moyenne de 352 verges allouées dans ces parties dont 372 contre Jacksonville et 441 contre Detroit.

Le défi sera donc colossal sur le terrain de Tom Brady à domicile même si Rob Gronkowski est blessé tout comme Julian Edelman. Tout de même, Wes Welker et Aaron Hernandez demeurent des armes de choix en plus d'autres éléments.

Avec une victoire, les Pats seraient à un match des Texans et ils auraient le bris d'égalité sur eux. Soyez certains que l'intensité sera au rendez-vous puisque l'enjeu est majeur avec la semaine de congé et l'avantage du terrain en éliminatoires. Par contre, si Houston gagnait, l'avantage serait considérable pour eux jusqu'à la fin.

J'espère pour les Texans qu'ils ne regarderont pas cette statistique, mais les Patriots ont un dossier de 10-1 à leurs 11 dernières présences au match du lundi soir et leurs victoires ont été obtenues par plus de 20 points d'écart.

Ceci dit, les Texans sont impressionnants cette année car ils gagnent les matchs importants dont ceux sur la route. Ils ont aussi vaincu les Jaguars même quand la course ne fonctionnait pas grâce à Matt Schaub qui a lancé pour 527 verges. D'ailleurs, je me demandais s'il était capable de faire cela étant donné que c'est parfois nécessaire en éliminatoires.

Ce n'est pas tout, ils ont gagné un autre match corsé quatre jours plus tard contre Detroit et je ne peux que confirmer qu'il s'agit d'une équipe grandie.

NFL : mes prédictions pour la semaine 14

Denver c. Oakland
St. Louis c. Buffalo
Dallas c. Cincinnati
Kansas City c. Cleveland
Tennessee c. Indianapolis
Chicago c. Minnesota
Philadelphie c. Tampa Bay
Baltimore c. Washington
Atlanta c. Caroline
NY Jets c. Jacksonville
San Diego c. Pittsburgh
Miami c. San Francisco
Arizona c. Seattle
La Nouvelle-Orléans c. NY Giants
Detroit c. Green Bay
Houston c. Nouvelle-Angleterre

Résultats de la semaine XIV : 8 gains, 8 revers (50%)

Résultats après 13 semaines : 136 gains et 72 revers (65,4 %)


*Propos recueillis par Éric Leblanc