Qui aurait cru que les équipes de l'Est allaient balayer les confrontations de la première semaine dans la Ligue canadienne contre les rivaux de l'Ouest. C'est tant mieux car ça permet de faire durer le suspense plus longtemps. Si une équipe s'échappe et gagne le championnat dès le mois de septembre, ça enlève de la saveur et de l'intérêt à la saison.

Don Matthews, qui apprécie beaucoup le jeu défensif, doit être heureux de constater que sa défensive lui ait procuré sa 200e victoire en carrière, un gain de 33-9 sur les Eskimos d'Edmonton.

La défensive des Alouettes a donné le ton à cette rencontre et ce, dès le deuxième jeu du match lorsque Kevin Johnson a récupéré un ballon perdu pour marquer un touché. Voilà la saison était lancée. D'ailleurs, la défensive a fait le travail, provoquant quatre revirements et en inscrivant deux majeurs. Anwar Stewart a également inscrit un majeur à la suite d'une interception.

La défensive a bien contrôlé la ligne à l'attaque des Eskimos en ne concédant pas les gros jeux. D'ailleurs, les Alouettes ont su varier leur blitz avec surnombre pour constamment prendre l'attaque adverse par surprise. Le quart Jason Maas était toujours pressé et il a souvent été frappé par derrière, signe que les Eskimos n'ont pas su s'adapter à la défensive de Matthews. Maas n'a jamais été en mesure de voir le joueur supplémentaire utilisé par les Montréalais en défensive.

L'attaque au sol des Eskimos a été presque inexistante, étant limité à seulement 27 verges pendant tout le match.

Heureusement que la défensive était en force, car l'attaque s'est mis en marche véritablement qu'en deuxième demie.

Le seul reproche que je peux adresser à l'entraîneur des Alouettes, c'est de ne pas avoir retiré Calvillo du match avec un écart de point important. Il restait 2:12 à faire au match et le quart des Alouettes était toujours sur le terrain même si la victoire était dans la poche. Je pense que dans ces circonstances, il faut protéger le joueur le plus important de l'équipe. Ça permettrait aussi de permettre à Ted White d'acquérir de l'expérience. Il suffit de penser à la blessure à Nealon Greene des Roughriders de la Saskatchewan pour s'en convaincre. Il ne suffit que d'un jeu pour tout faire basculer. Alors pourquoi courir un tel risque, je vous le demande.


L'attaque se réveille

Anthony Calvillo a tardé à se mettre en marche, il faut dire toutefois qu'il s'est écoulé dix jours depuis le dernier match préparatoire. Il a fallu attendre la deuxième demie avant de voir le quart des Alouettes s'imposer. Il a connu du succès quand il a utilisé ses valeurs sûres aux moments opportuns. On a encore eu la preuve que cette équipe possède l'une des meilleures lignes à l'attaque du circuit.

Éric Lapointe, entre autres, a excellé, amassant 70 verges en dix courses.

Je dois ajouter que la ligne tertiaire a passé le test avec succès lors de ce premier rendez-vous de la saison.

Les Alouettes ont battu les champions de la coupe Grey, qui je dois avouer, m'ont déçu. Les Eskimos n'ont jamais été en mesure d'établir quoi que ce soit en attaque grâce au brio défensif des vainqueurs.

À bientôt,

Pierre.


*propos recueillis par RDS.ca