Les amateurs de football sont encore gâtés cette semaine avec une pléiade de matchs intéressants au calendrier de la NFL.

L'affrontement qui retient le plus mon attention est celui opposant les Eagles de Philadelphie aux Giants de New York. La troupe d'Andy Reid a gagné cinq de ses six derniers matchs tandis que celle de Tom Coughlin n'a que deux revers à ses dix dernières sorties.

Dans le premier duel entre les deux clubs, à la onzième semaine du calendrier, les Eagles avaient gagné 27-17 à domicile. Le match était demeuré serré malgré le fait qu'Eli Manning avait tout fait pour couler les Giants, lançant trois interceptions en plus de commettre un échappé couteux en fin de match.

Vous vous souvenez? Le cadet des frères Manning avait eu l'air un peu fou en perdant le ballon en effectuant une glissade un peu tout croche. J'espère qu'il a profité depuis des conseils du gérant des Yankees Joe Girardi, qui avait enseigné à Mark Sanchez les rudiments de la glissade!

Il existe deux versions d'Eli Manning, une bonne et une mauvaise. Ses 24 passes de touchés et ses 19 interceptions - un sommet dans la NFL - l'illustrent bien. Si le mauvais Eli se pointe au rendez-vous dimanche, oubliez ça, les Giants n'ont aucune chance.

Point rassurant pour Manning, l'attaque au sol des Giants, un géant qui dormait à poings fermés depuis le début de la saison, s'est réveillée. Depuis qu'il a retrouvé son poste de partant, Brandon Jacobs a répondu à l'appel de son entraîneur et Ahmad Bradshaw le complète bien.

À ses trois derniers matchs, Jacobs a couru pour des gains de 306 verges avec une moyenne de 8,5 verges par portée (neuf courses de plus de dix verges) et trois touchés. Bradshaw, lui, a ajouté 249 verges avec une moyenne de 5,5 verges par course. Il a lui aussi inscrit trois touchés et réussi huit courses de plus de dix verges.

Ce sont des statistiques d'autant plus impressionnantes quand on sait que la ligne à l'attaque a été chambardée en raison d'un paquet de blessures dernièrement. Il faut lever notre chapeau à cette unité, qui n'a néanmoins accordé qu'un seul sac du quart lors des six derniers matchs. Le centre Shaun O'Hara devrait revenir au jeu dimanche, ce qui ne devrait pas nuire.

Alors le gros défi du côté de la défensive des Eagles sera d'arrêter le monstre à deux têtes des Giants. Et dans cette confrontation, je surveillerai attentivement le travail de Jamar Chaney.

Je vous entends d'ici : mais qui est Jamar Chaney? Il est le choix de septième ronde des Eagles en 2010 et sera leur secondeur intérieur partant en fin de semaine en raison de l'absence de Stewart Bradley, blessé la semaine dernière contre les Cowboys de Dallas. On a donc l'une des attaques au sol les plus dévastatrices de la NFL face à un choix de septième ronde au cœur du front défensif. Chaney est probablement un excellent joueur, mais vous comprendrez que la commande est immense. J'ai hâte de voir comment le jeune va se débrouiller.

L'autre enjeu dans ce match, c'est la nécessité pour la défensive des Giants de contenir Michael Vick. L'objectif avait été atteint lors du premier match. Vick n'avait pas lancé de passe de touché, avait été plaqué trois fois derrière sa ligne de mêlée et avait été limité à 34 verges de gains au sol.

Le secret des succès des Giants dans cette bataille avait en grande partie été attribuable aux ajustements apportés au sein de leur personnel défensif.

Quand on commence à faire la nomenclature des armes des Eagles en offensive, on remarque qu'elles sont toutes reliées par un élément commun : la vitesse. Vick, DeSean Jackson, LeSean McCoy, Jeremy Maclin... Si tu n'es pas capable de leur opposer des couvreurs aussi rapides qu'eux, tu vas te faire avoir.

Les Giants avaient tenté des expériences qui s'étaient avérées somme toute concluantes. Par exemple, au lieu d'avoir deux plaqueurs défensifs et deux ailiers défensifs, ils jouaient parfois avec quatre ailiers défensifs. Plutôt que de compter sur deux maraudeurs, ils retiraient un secondeur du terrain pour en ajouter un troisième. Bref, on ajoutait de la rapidité sur l'air de jeu et grâce à une rotation efficace sur la ligne défensive, on gardait tout le monde le plus frais possible.

Les Giants avaient aussi été très agressifs. Ils avaient commandé des blitz en délai et, surtout, des blitz qui provenaient de la tertiaire. Ce sont eux qui sont souvent les plus difficiles à cerner pour la ligne à l'attaque et les plus difficiles à lire pour le quart-arrière. Les stratégies des Giants avaient fonctionné, mais maintenant les Eagles ont eu le temps de regarder les bandes vidéo et d'apporter des ajustements qui s'imposent.

Une chose est sûre, les Giants devront contenir Vick et s'assurer que si jamais il s'échappe, il doive le faire du côté droit du terrain, son côté "faible" puisqu'il est un quart-arrière gaucher.

Par ailleurs, on parle toujours de l'importance du plaqueur à gauche dans une attaque parce qu'il protège le dos du quart, mais avec un quart gaucher dans le caucus, c'est au plaqueur à droite que revient cette responsabilité. Chez les Eagles, Winston Justice n'a pas joué la semaine dernière et a été remplacé par King Dunlap. Ce n'est pas un hasard si DeMarcus Ware a été de son côté du début à la fin du match.

Si Dunlap est encore sur le terrain dimanche, les joueurs de ligne des Giants vont se battre pour être confronté à lui!

Les Jets, une équipe qui se cherche

Je ne sais pas s'il se marquera beaucoup de points en fin de semaine au Heinz Field, mais les deux équipes qui s'y affronteront, les Steelers et les Jets, éprouvent beaucoup d'ennuis en attaque présentement.

Les Jets n'ont marqué que neuf points, le résultat de trois placements, et ont été victimes de cinq revirements à leurs deux derniers matchs. Leur taux d'efficacité sur les troisièmes essais est désastreux et l'attaque au sol ne va nulle part. C'est vraiment une unité qui se cherche présentement.

Sur les lignes de côté, Mark Sanchez a souvent l'air d'un chevreuil aveuglé par des projecteurs. Disons qu'il ne regorge pas de confiance. En fin de semaine, on pourrait prédire que les Jets utiliseront le jeu au sol pour réduire la pression sur les épaules de leur jeune quart, mais les Steelers ont la meilleure défensive contre la course dans la NFL. De plus, ils ont déjà provoqué 30 revirements - pour un ratio de +16 - et n'accordent que 15 points par partie.

Les Jets ont également perdu leur identité en défensive. Leur front défensif faisait jadis l'envie des autres équipes du circuit, mais présentement, il ne fait pas le travail. Il y a toutefois une lumière au bout du tunnel : la ligne à l'attaque des Steelers en arrache vraiment dernièrement.

Peu de quarts se sont fait frapper autant que Ben Roethlisberger au cours des dernières semaines. Encore la semaine passée, le général de l'attaque des Steelers a été plaqué quatre fois derrière sa ligne de mêlée. Présentement, Big Ben est victime d'un sac à toutes les onze passes qu'il décoche. Il y a de quoi rendre un gars nerveux!

Il joue avec une blessure à un pied et le nez fracturé... C'est vraiment pénible de le voir à l'œuvre. De le voir se tenir debout et d'endurer ce supplice pendant que les Steelers continuent de connaître du succès, c'est vraiment tout à son honneur.

La grande occasion des Jaguars

Peut-être pour la première fois depuis une bonne dizaine d'années, les Jaguars de Jacksonville ont la chance de frapper un très grand coup. En battant les Colts d'Indianapolis en fin de semaine, ils s'assureraient du premier rang de leur section. La porte est ouverte et c'est à eux de saisir leur opportunité.

Les Jaguars ont amassé 700 verges au sol à leurs trois derniers matchs. Ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour les Colts, qui sont faibles dans cette facette du jeu et qui doivent aller au combat avec plusieurs réservistes.

Oui, les Jags devront courir et contrôler le temps de possession, mais si elle veut vraiment atteindre le prochain niveau, elle ne peut pas se contenter de bottés de placement. Pour battre les Colts, ils devront terminer leurs séquences offensives avec sept points.

La bonne nouvelle pour les Colts, c'est qu'ils n'auront pas joué depuis dix jours. Contre une équipe physique comme les Jags, ils sauront au moins qu'ils arriveront reposés.

Et avec Peyton Manning, évidemment, tout peut arriver. Si Jason Campbell a réussi à traverser la défensive des Jaguars la semaine passée, on peut s'attendre à tout de la part de Manning, qui jouera devant ses partisans.

Lors de la quatrième semaine du calendrier, les Jaguars avaient battu les Colts, qui comptaient à l'époque sur Dallas Clark, Joseph Addai, Anthony Gonzalez et cie. Ils les ont battus avec leurs gros canons. En fin de semaine, j'ai hâte de voir s'ils arriveront sans complexe et seront capables de finir le travail.

Si les Jaguars veulent être pris au sérieux et arrêter de passer pour les petits frères des Colts, c'est le temps ou jamais.

Mes prédictions pour la semaine XV

San Francisco à San Diego
Kansas City c. St. Louis
Arizona c. Caroline
Philadelphie c. NY Giants
Detroit c. Tampa Bay
Cleveland c. Cincinnati
Buffalo c. Miami
Washington c. Dallas
Jacksonville c. Indianapolis
La Nouvelle-Orléans c. Baltimore
Houston c. Tennessee
Atlanta c. Seattle
NY Jets c. Pittsburgh
Denver c. Oakland
Green Bay c. Nouvelle-Angleterre
Chicago c. Minnesota

Résultats de la semaine XV : 6 victoires, 10 défaites

Total depuis le début de la saison : 137 victoires, 86 défaites (61,4%)


*Propos recueillis par Nicolas Landry.