L’Américain Jordan Spieth a remporté, dimanche à Atlanta,  le Championnat du circuit, dernière étape officielle du calendrier du circuit PGA Tour. Ce faisant, le jeune Texan de 22 ans a aussi mis la main sur la Coupe FedEx et sur la prime de 10 millions de dollars qui l’accompagne. Spieth complète ainsi une saison de rêve qui lui a permis de se hisser au premier rang du classement mondial.

À sa troisième campagne chez les professionnels, Jordan Spieth a remporté pas moins de cinq titres, incluant deux majeurs, en plus de terminer quatre fois au 2e échelon et une fois en 3e place. En 25 tournois, il s’est qualifié pour les rondes finales à 21 reprises et a terminé 15 fois parmi le top-10. Ces performances hors du commun lui ont permis d’accumuler des gains de 12 030 465 dollars, établissant ainsi une nouvelle marque sur le circuit PGA Tour.

Jordan Spieth confond les experts car il est difficile de déterminer avec précision ce qui le rend aussi bon. Du tertre de départ jusqu’au vert, rien ne semble le démarquer particulièrement des autres mais quand arrive le temps de mettre la balle dans le trou, il éclipse tout le monde. Son petit jeu est à point mais c’est surtout sur les verts qu’il se distingue. Jordan Spieth est de loin le meilleur au monde sur les coups roulés. Il cale constamment des roulés de 20 pieds et plus et ne rate pratiquement  jamais en deçà de 10 pieds. Il a un don pour lire les verts et n’a pas son pareil lors de l’exécution. Cela lui confère un avantage marqué sur les autres compétiteurs. À titre d’exemple, il n’a atteint que neuf verts en coups prescrits lors de 2e ronde du Championnat du circuit et a tout de même ramené une carte de 66. Aussi, lors de la ronde finale, il a calé de longs roulés qui ont assommé son principal poursuivant, Henryk Stenson. Il fallait voir l’expression de ce dernier pour comprendre sa frustration devant les coups d’éclat de Spieth. On comprend mieux les raisons de ses succès lorsque l’on s’attarde davantage aux statistiques et à l’importance des coups roulés pour un joueur professionnel; ces coups représentent plus de 40 % du pointage final.

Après une saison aussi productive, on se demande bien comment il pourra répéter de tels exploits. Il faudra voir comment il entreprendra la prochaine saison et dans quel état d’esprit il va se présenter à sa première compétition. D’ici là, on va suivre le déroulement de la Coupe des Présidents en Corée du Sud et constater à quel point il pourrait faire la différence pour l’équipe américaine.

Excellentes séries de fin de saison pour Henryk Stenson

Difficile de le qualifier de grand perdant même s’il semblait avoir la situation bien en main lors de la dernière étape des séries. Henryk Stenson démontre un dossier impressionnant même s’il n’a pas remporté de victoires cette année. À l’âge de 39 ans, il fait encore partie de l’élite mondiale et démontre les meilleures statistiques du tertre de départ jusqu’au vert. C’est justement sur les verts qu’on note une certaine faiblesse; il ne semble plus en mesure de caler les coups roulés importants si bien qu’il a dû se contenter de la 2e place à trois reprises lors des séries. Il pourra toujours se consoler avec une prime de 3 millions de dollars pour sa 2e position au classement final. Stenson a joué 16 tournois sur le circuit américain cette année et s’est qualifié pour les rondes finales à chaque occasion. Avec quatre 2e places et huit top-10, il a accumulé des gains de 4,7 millions de dollars et occupe le 6e rang du classement mondial. Il devra travailler davantage sur ses coups roulés au cours de la saison morte pour espérer gagner à nouveau.

Du côté de Jason Day, il n’a pas été en mesure de maintenir la cadence lors de la dernière étape. Il a tout de même connu sa meilleure saison en carrière avec quatre victoires, incluant un titre majeur et des gains de 9,4 millions de dollars. Il occupe le 2e échelon de la hiérarchie mondiale et a démontré un talent hors du commun lors des deux derniers mois de la saison. Day est un joueur explosif et possède un style qui plaît aux amateurs de golf. On a déjà hâte de le revoir en action face aux Spieth, McIlroy, Fowler et Watson… Ça promet.

Rickie Fowler et Bubba Watson méritent aussi de bons bulletins de fin d’année puisqu’ils ont tous deux remporté deux tournois tout en se maintenant parmi le top-5 des classements mondiaux et de la Coupe FedEx. On ne peut qu’espérer qu’ils continuent de s’améliorer et de démontrer davantage de constance. Quant à Rory McIlroy, la blessure à une cheville qu’il a subie en juillet dernier l’a considérablement ralenti, si bien qu’il n’a pas été en mesure d’offrir son meilleur jeu. Je n’ai aucun doute à son sujet et je prévois même qu’il va reprendre son titre de joueur numéro un au cours des prochains mois. J’estime qu’il est encore le joueur le plus talentueux de tous.

Somme toute, on a eu droit à une superbe saison sur le circuit PGA Tour. Avec la domination de Jordan Spieth en première moitié et avec celle de Jason Day lors de seconde, les amateurs de golf ont eu droit à du jeu spectaculaire et à des rebondissements inattendus. J’ai comme l’impression que les têtes d’affiche se motivent l’une et l’autre et que l’on repousse les limites dans toutes les facettes du jeu. La perfection n’existe pas au golf mais avouons que par moments, on s’en approche dangereusement. Une chose est certaine, personne ne va s’en plaindre!