Le grand Phil Mickelson ne laisse personne indifférent et demeure le golfeur professionnel le plus populaire des États-Unis. Après son éclatante victoire à l’Omnium britannique, dimanche, j’ai l’impression que son immense popularité s’étend maintenant à l’échelle mondiale.

On admire les prouesses de Mickelson depuis longtemps, on envie la façon qu’il manie ses wedges autour des verts et dans les fosses de sable ainsi que l’agressivité et le cran qu’il démontre en compétition, mais on admire également Mickelson en tant qu’être humain. Ce joueur a toujours démontré beaucoup de classe, dans la victoire comme dans la défaite. Il ne suffit que de l’écouter lors des entrevues pour comprendre. Bien articulé, Mickelson tient toujours des propos intelligents et démontre même un très bon sens de l’humour. S’il est populaire auprès des amateurs de golf, sachez qu’il l’est tout autant avec les gens des médias.

Le triomphe de Mickelson à Muirfield lui permet d’augmenter son niveau de confiance d’un cran, car de son propre aveu, il n’était pas convaincu de posséder tous les atouts nécessaires pour gagner sur un parcours de type « links » même s’il était probablement le seul à en douter. Ce joueur possède un talent exceptionnel et démontre un doigté hors du commun pour inventer des coups et se sortir d’impasse. Comme le faisait si bien le légendaire Arnold Palmer durant ses belles années, Mickelson joue pour gagner et n’a pas peur de prendre des risques. Pour lui, une 2e ou 3e place n’a aucune signification. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a 42 victoires à son actif sur le circuit PGA Tour. Quand on voit des jeunes joueurs à l’entraînement essayer des coups « à la Mickelson », on comprend tout de suite l’influence qu’il peut avoir sur la prochaine génération de golfeurs. Si ces jeunes peuvent aussi adopter son comportement exemplaire sur et hors du terrain, le grand Phil pourra dire mission accomplie sur toute la ligne.

Il était beau à voir, à sa sortie du 18e vert, entouré de sa femme et de ses trois enfants, leur répétant à quelques reprises « i did it…i did it », que l’on pourrait traduire par « j’ai réussi ». Il aurait pu ajouter qu’il venait de disputer l’une de ses meilleures rondes finales en carrière et que cette fin de ronde mémorable passera sans doute à l’histoire. Il semble qu’au fil des ans le parcours de Muirfield ne couronne que des grands champions : Harry Vardon, Walter Hagen, Henry Cotton, Gary Player, Jack Nicklaus, Lee Trevino, Tom Watson, Nick Faldo, Ernie Els et, maintenant, Phil Mickelson.

Westwood et Woods devront patienter

Après avoir vu Lee Westwood se forger une avance de deux coups après la 3e ronde, la presse britannique s’est enflammée et il n’y en avait que pour lui sur les pages frontispices des principaux quotidiens du Royaume-Uni. Malheureusement pour eux, on s’est vite rendu compte que l’Anglais n’était pas du tout à l’aise lors du dernier tour. Il a commis gaffe par-dessus gaffe, étant soudainement incapable d’éviter les nombreux pièges de Muirfield. Même son putter l’a lâché au cours de cette ronde finale; il avait pourtant dominé tout le monde à ce chapitre, n’ayant  eu recours qu’à 81 coups roulés lors des 54 premiers trous de la compétition. Il devra donc vivre encore quelque temps avec le titre de meilleur joueur professionnel n’ayant aucun titre majeur à son actif.

 

Du côté de Tiger Woods, ce ne fut guère plus reluisant avec une ronde de 74 dimanche. Woods était pourtant en bonne position pour mettre fin à une disette de cinq ans en championnat majeur mais son jeu erratique lors de la finale l’a vite éliminé de toute chance de victoire. On commence sérieusement à se demander si on le verra éventuellement remporter un 15e titre en grand chelem, même si personne ne doute que le talent et la passion sont toujours présents chez lui. Tiger semblait pourtant dans une forme splendide samedi alors qu’il évoluait avec Lee Westwood. On a d’ailleurs surpris les deux joueurs en grande conversation à plusieurs reprises lors de cette ronde et l’atmosphère était calme et sereine. On a toutefois noté tout un contraste lors de la ronde finale alors que Woods partageait la scène avec l’Australien Adam Scott, récent vainqueur du Tournoi des Maîtres. On sait que l’ancien cadet de Woods, Steve Williams, travaille maintenant avec Scott et que leur belle relation s’est nettement détériorée depuis. Est-ce que le fait d’être jumelés a eu une influence quelconque sur les deux joueurs? Difficile à dire, mais une chose est certaine, ce n’était pas très amical et les joueurs ne se sont jamais adressés la parole durant la partie et ont tous deux commis six bogueys. Pure coïncidence?... On ne le saura sans doute jamais.

Place à l’Omnium canadien RBC

Retour aux sources cette semaine alors que les joueurs ont rendez-vous sur le parcours de Glen Abbey, à Oakville, en Ontario. On sait que ce site était pratiquement devenu permanent pendant plusieurs années puisqu’on y a disputé notre championnat national pas moins de 22 fois entre 1977 et l’an 2000.

Maintenant que l’Omnium du Canada suit immédiatement l’Omnium britannique depuis quelques années, il semble beaucoup plus difficile pour les organisateurs de s’assurer de la présence des meilleurs joueurs. Heureusement que le principal commanditaire, la Banque Royale du Canada, a mis plusieurs joueurs de premier plan sous contrat ces dernières années afin qu’ils portent les couleurs de la principale institution bancaire canadienne. Ainsi, on pourra voir les Luke Donald, Greame McDowell, Matt Kuchar, Ernie Els, Hunter Mahan  et Jim Furyk à Glen Abbey.

Parmi les autres joueurs inscrits, notons la présence des Bubba Watson, Brandt Snedeker, Vijay Singh, Camilo Villegas, Geoff Ogilvy, Hideki Matsuyama, Ryo Ishikawa, Charl Schwartzel et de l’Allemand Marcel Siem. On est donc assurés d’une compétition de haut niveau et d’un tournoi de première classe.

Michel Lacroix et moi serons en poste durant les quatre rondes, à compter de jeudi, sur les ondes de RDS.