Il se passe vraiment des choses bizarres parfois dans la vie. Il aura fallu faire le long voyage jusqu'à Innsbruck, en Autriche, pour découvrir qui était vraiment Rick Nash en tant que joueur de hockey, alors que pendant quelques années, nous l'avions à portée de vue, à quelques centaines de kilomètres de chez nous, à Columbus, en Ohio!

Il est vrai qu'en le voyant à l'œuvre une seule fois par année, il était bien difficile jusqu'ici d'apprécier toutes ses qualités. De par ses statistiques, on savait très bien qu'il était un marqueur naturel. Mais à ce point? Jamais de la vie. Son but important réussi contre la Finlande n'a fait que confirmer ce que le Championnat du monde avait démontré jusque-là : ce jeune homme peut déjouer les gardiens adverses de toutes les façons possibles!

Il serait cependant injuste pour Nash de ne pas lui reconnaître d'autres qualités qui ressortent indéniablement dans ce tournoi, comme sa vitesse et sa mobilité, par exemple. Comme la plupart des joueurs qui ont une telle stature, Nash ne donne pas l'impression de pouvoir se déplacer avec une aisance. Mais son but magnifique, marqué en échappée, contre les américains, n'a-t-il pas ramené tous les observateurs à l'ordre?

Certes, on pourrait dire de lui qu'il n'est pas un très bon passeur ou un excellent fabricant de jeu, mais là encore, il ne faudrait pas s'arrêter seulement aux statistiques. Nash, en fait, est un peu victime de son talent de marqueur : on lui offre un bon joueur de centre (Thornton) et un ailier explosif (Gagné) justement pour lui préparer le terrain. Lorsque la situation le permet, on voit qu'il est capable de bien lire le jeu et qu'il sait comment se comporte, loin du filet adverse.

Au-delà de son rendement sur la patinoire, Nash n'attire que des éloges de la part des ses coéquipiers au sein d'Équipe Canada. Pierre Gervais, le responsable de l'équipement, qui vit littéralement dans des vestiaires de hockey depuis des lunes nous disait encore hier à quel point ce jeune homme avait un comportement exemplaire au sein du groupe.

Les grandes vedettes en éclosion sautent souvent sur l'occasion rêvée pour affirmer de façon définitive tout le potentiel qu'on leur reconnaît. Rick Nash, à n'en pas douter, vient de sauter comme un fauve affamé sur une telle occasion. En jouant à Davos, en Suisse, pendant toute la saison 2004-2005, il est resté loin des feux de la rampe nord-américains. Mais en à peine cinq matchs, au Championnat du monde de hockey, il vient d'obtenir toute la visibilité souhaitée.

Ne reste qu'à lui souhaiter de voir son équipe s'améliorer de façon constante. Car à n'en pas douter, Nash mérite d'être bien entouré, à tous les points de vue!