Brodeur a eu un excellent entraîneur
Hockey dimanche, 15 mars 2009. 21:08 mercredi, 11 déc. 2024. 07:24
Il était sur la première rangée. Entouré de sa femme Mireille, de ses enfants, dont le futur champion gardien de la Ligue nationale Martin, et d'une foule de personnes qui attendaient avec impatience, le passage de la flamme olympique en route vers Calgary pour les Jeux de 1988. Ce n'est pas tous les jours que le flambeau olympique passe par les rues de St-Léonard.
Denis Brodeur avait revêtu pour la circonstance, son ancien chandail tout mité de l'équipe canadienne olympique de hockey, sa médaille de bronze, remportée aux Jeux de Cortina d'Ampezzo en 1956, pendue à son cou. Comme les vétérans de guerre, lors des cérémonies marquant le jour du Souvenir chaque année le 11 novembre à travers le monde. Puis le porteur de la flamme est passé. Comme un coup de vent. Sans même regarder Denis qui, photographe de son métier, n'avat pas manqué de lui faire entendre le traditionnel clic-clic.
Après avoir regardé passer la parade tel un parfait inconnu, Denis s'est dit en lui-même, en retournant à la maison: "Je ne sais pas si je rêve en couleurs, mais je me sentirais comme au paradis, si jamais un jour mon fils, Martin, alors âgé de 15 ans et qui faisait son apprentissage chez les juniors, pourrait participer aux Jeux olympiques et revenir au pays avec une médaille. Comme le bonhomme". Le paternel a failli voir son rêve devenir une réalité dix ans plus tard, soit en 1998, quand Martin fut sélectionné sur l'équipe canadienne olympique avec Patrick Roy et Curtis Joseph. Mais il s'est jouer un très vilain tour par l'entraîneur du Canada, Marc Crawford, également coach de Patrick au Colorado à ce moment.
"Sur l'avion qui transportait la délégation canadienne à Nagano, Crawford est allé dire à Martin qu'il agirait comme gardien d'entraînement exclusivement et que Roy allait participer à tous les matchs de la compétition, advienne que pourra. Comment pouvait-il prendre une telle décision aussi tôt, exactement sans savoir ce qui pourrait survenir ? Crawford venait justement de dire à Martin qu'il se rendait au Japon en touriste. Il a effectivement assisté aux Jeux comme spectateur. Roy a pris part à toutes les parties et le Canada ne s'est même pas rendu en finale. En se comportant de la sorte, Crawford a totalement manqué de décorum, de tact et de diplomatie, brisant du même coup le rêve de Martin de révéler Denis. Autant en emporte le vent, comme on dirait.
La douce revanche
En 2002, à Salt Lake City, le même scénario se dessinait, sauf que le dénouement a été fort différent. On se souviendra que Patrick Roy s'était désisté et que Pat Quinn, entraîneur de l'équipe canadienne et des Leafs de Toronto, semblait vouloir faire confiance à son homme, Ed Belfour...en autant qu'il reste à jeun, ou à Curtis Joseph. L'état major a tranché et Wayne Gretzky a choisi Martin Brodeur qui a aidé le Canada à gagner la médaille d'or. Pour la première fois dans l'histoire des Jeux, du moins en hiver, un duo père et fils et du Québec, gagnait des médailles. Quel exploit.
"Ce fut l'euphorie. La plus grande émotion de ma vie à l'époque. La famille a versé des larmes. Comme à chacune des trois conquêtes de la coupe Stanley des Devils avec Martin en vedette d'ailleurs, mais cette fois-là, peut-être encore plus" de confier Denis. Douce revanche. Justice venait d'être faite. "Au fil des ans, et en voyant travailler Martin avec les succès que l'on connaît, j'ai pensé que mon voeu le plus cher serait maintenant de voir mon fils éclipser le record de 103 blanchissages de Terry Sawchuk et battre également le record de 551 victoires en carrière de Patrick Roy. Ce sont deux objectifs qui sont à la portée de Martin" de souligner Denis. Pensez-vous que la famille n'a pas versé des larmes en fin de semaine, quand Martin Brodeur a égalé le record de victoires de Patrick Roy et ce dans sa ville natale et devant ses compatriotes au Centre Bell ?
Quand j'ai connu Martin Brodeur je n'aurais jamais pensé qu'il deviendrait le champion des champions comme gardien de buts dans l'histoire de la Ligue nationale. Il n'avait que cinq ans et surveillait le vendeur de crême glacée qui sillonnait en vélo les plages de West Palm Beach et de Daytona Beach où son père Denis était le photographe officiel des Expos au camp d'entraînement. Quels sont les principaux facteurs qui ont joué en faveur de Martin Brodeur dans cette lancée vers les plus hauts sommets de réussite et de succès? Il doit en avoir plusieurs, mais le fait d'avoir abandonner Gilles Lupien comme agent au début de sa carrière et d'avoir évolué dans un environnement calme et tranquille comme au New Jersey, sont deux fateurs qui ont joué en sa faveur.
À un certain moment, Lupien désirait plus d'argent pour son client. Tout à fait normal. Pour atteindre son but, Lupien avait conseillé à Martin de faire la grève et de ne pas se rapporter au camp d'entraînement. Denis ne voyait pas la situation du même oeil et c'est ce qui a provoqué la rupture entre Brodeur et Lupien. Martin a été gagnant au bout du compte.
Au sujet de Montréal et de la pression médiatique, Martin a déjà déclaré qu'il aimait bien venir jouer à Montréal. Tout le monde le connaît, lui demande des autographes et lui court après. C'est le fun...une journée ou deux, mais ce n'est pas le genre de situation que Martin aimerait subir sur une base quotidienne. Chacun son goût.
Enfin de compte, j'ai la nette impression que le meilleur coach de Martin aura été en réalité le "bonhomme".
Denis Brodeur avait revêtu pour la circonstance, son ancien chandail tout mité de l'équipe canadienne olympique de hockey, sa médaille de bronze, remportée aux Jeux de Cortina d'Ampezzo en 1956, pendue à son cou. Comme les vétérans de guerre, lors des cérémonies marquant le jour du Souvenir chaque année le 11 novembre à travers le monde. Puis le porteur de la flamme est passé. Comme un coup de vent. Sans même regarder Denis qui, photographe de son métier, n'avat pas manqué de lui faire entendre le traditionnel clic-clic.
Après avoir regardé passer la parade tel un parfait inconnu, Denis s'est dit en lui-même, en retournant à la maison: "Je ne sais pas si je rêve en couleurs, mais je me sentirais comme au paradis, si jamais un jour mon fils, Martin, alors âgé de 15 ans et qui faisait son apprentissage chez les juniors, pourrait participer aux Jeux olympiques et revenir au pays avec une médaille. Comme le bonhomme". Le paternel a failli voir son rêve devenir une réalité dix ans plus tard, soit en 1998, quand Martin fut sélectionné sur l'équipe canadienne olympique avec Patrick Roy et Curtis Joseph. Mais il s'est jouer un très vilain tour par l'entraîneur du Canada, Marc Crawford, également coach de Patrick au Colorado à ce moment.
"Sur l'avion qui transportait la délégation canadienne à Nagano, Crawford est allé dire à Martin qu'il agirait comme gardien d'entraînement exclusivement et que Roy allait participer à tous les matchs de la compétition, advienne que pourra. Comment pouvait-il prendre une telle décision aussi tôt, exactement sans savoir ce qui pourrait survenir ? Crawford venait justement de dire à Martin qu'il se rendait au Japon en touriste. Il a effectivement assisté aux Jeux comme spectateur. Roy a pris part à toutes les parties et le Canada ne s'est même pas rendu en finale. En se comportant de la sorte, Crawford a totalement manqué de décorum, de tact et de diplomatie, brisant du même coup le rêve de Martin de révéler Denis. Autant en emporte le vent, comme on dirait.
La douce revanche
En 2002, à Salt Lake City, le même scénario se dessinait, sauf que le dénouement a été fort différent. On se souviendra que Patrick Roy s'était désisté et que Pat Quinn, entraîneur de l'équipe canadienne et des Leafs de Toronto, semblait vouloir faire confiance à son homme, Ed Belfour...en autant qu'il reste à jeun, ou à Curtis Joseph. L'état major a tranché et Wayne Gretzky a choisi Martin Brodeur qui a aidé le Canada à gagner la médaille d'or. Pour la première fois dans l'histoire des Jeux, du moins en hiver, un duo père et fils et du Québec, gagnait des médailles. Quel exploit.
"Ce fut l'euphorie. La plus grande émotion de ma vie à l'époque. La famille a versé des larmes. Comme à chacune des trois conquêtes de la coupe Stanley des Devils avec Martin en vedette d'ailleurs, mais cette fois-là, peut-être encore plus" de confier Denis. Douce revanche. Justice venait d'être faite. "Au fil des ans, et en voyant travailler Martin avec les succès que l'on connaît, j'ai pensé que mon voeu le plus cher serait maintenant de voir mon fils éclipser le record de 103 blanchissages de Terry Sawchuk et battre également le record de 551 victoires en carrière de Patrick Roy. Ce sont deux objectifs qui sont à la portée de Martin" de souligner Denis. Pensez-vous que la famille n'a pas versé des larmes en fin de semaine, quand Martin Brodeur a égalé le record de victoires de Patrick Roy et ce dans sa ville natale et devant ses compatriotes au Centre Bell ?
Quand j'ai connu Martin Brodeur je n'aurais jamais pensé qu'il deviendrait le champion des champions comme gardien de buts dans l'histoire de la Ligue nationale. Il n'avait que cinq ans et surveillait le vendeur de crême glacée qui sillonnait en vélo les plages de West Palm Beach et de Daytona Beach où son père Denis était le photographe officiel des Expos au camp d'entraînement. Quels sont les principaux facteurs qui ont joué en faveur de Martin Brodeur dans cette lancée vers les plus hauts sommets de réussite et de succès? Il doit en avoir plusieurs, mais le fait d'avoir abandonner Gilles Lupien comme agent au début de sa carrière et d'avoir évolué dans un environnement calme et tranquille comme au New Jersey, sont deux fateurs qui ont joué en sa faveur.
À un certain moment, Lupien désirait plus d'argent pour son client. Tout à fait normal. Pour atteindre son but, Lupien avait conseillé à Martin de faire la grève et de ne pas se rapporter au camp d'entraînement. Denis ne voyait pas la situation du même oeil et c'est ce qui a provoqué la rupture entre Brodeur et Lupien. Martin a été gagnant au bout du compte.
Au sujet de Montréal et de la pression médiatique, Martin a déjà déclaré qu'il aimait bien venir jouer à Montréal. Tout le monde le connaît, lui demande des autographes et lui court après. C'est le fun...une journée ou deux, mais ce n'est pas le genre de situation que Martin aimerait subir sur une base quotidienne. Chacun son goût.
Enfin de compte, j'ai la nette impression que le meilleur coach de Martin aura été en réalité le "bonhomme".