Kovalev compatit avec les partisans du Canadien
Canadiens vendredi, 16 févr. 2018. 18:30 vendredi, 13 déc. 2024. 16:34MONTRÉAL – 11 avril 2009...
Près d’une décennie a passé depuis qu’Alex Kovalev a revêtu l’uniforme du Canadien pour la dernière fois.
« Déjà? Neuf ans? », réalise à peine le principal intéressé.
L’ancien favori des partisans montréalais ne les a toutefois pas oubliés. Bien au contraire, ils occupent toujours une place importante dans le cœur de Kovy. C’est d’ailleurs pourquoi il ne peut que sympathiser avec eux en ces temps difficiles.
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« Voir ce club dégringoler autant et ne pas sembler être en mesure de freiner sa chute, c’est dur à regarder », compatit le Russe de 44 ans, de passage à Montréal pour L’Expérience Hockey RDS, un camp de perfectionnement qui aura lieu samedi au Complexe Sportif de Brossard.
« Si j’adopte la perspective d’un partisan, je peux comprendre à quel point ça peut être frustrant. La même chose arrive aux Rangers (une autre équipe pour laquelle Kovalev a joué), qui se lancent dans une reconstruction. Les organisations évoluant dans des marchés semblables ne peuvent se permettre d’y aller de grands changements et de reconstructions.
« Une reconstruction, ça prend deux à trois ans, rappelle-t-il. Les fans, particulièrement à Montréal, ne veulent pas attendre. Ils veulent être divertis chaque année. Dans la région de New York, c’est un peu plus facile parce qu’ils ont le baseball, le basketball, le football et d’autres équipes de hockey. Mais à Montréal, tout est basé sur le hockey. »
Si au moins le Canadien trouvait le moyen d’offrir un spectacle un peu plus relevé en dépit de son exclusion probable des séries éliminatoires...
« Tu peux perdre des matchs, mais tu dois offrir un divertissement aux gens, que ce soit en marquant de beaux buts ou en travaillant dur. Les gens à Montréal vont l’accepter parce qu’ils comprennent ce jeu tellement. C’est pourquoi c’est si le fun de jouer devant eux. [...] Mais quand une équipe ne montre pas d’habiletés, n’offre pas un bon divertissement et ne joue pas bien, c’est là que c’est décevant. J’espère qu’ils trouveront une solution rapidement pour au moins terminer la saison en force. Ça doit changer. »
Un spectacle laissant à désirer
Kovalev, qui a officiellement pris sa retraite l’an dernier après avoir disputé une dizaine de rencontres en Suisse, n’a pas juste du mal à regarder le Canadien à l’œuvre. Le hockey de la LNH en général n’est pas aussi divertissant que par le passé, estime-t-il.
« Quand je jouais au hockey, je n’ai jamais vraiment mis de pression sur moi. Tout ce que je voulais, c’était offrir un spectacle, peu importe ce qui allait arriver. De nos jours, je ne sais pas si les joueurs serrent leurs bâtons trop serrés ou s’ils pensent trop, mais le jeu a tellement changé », constate-t-il.
Auteur de plus d’un tour de magie au fil d’une carrière de près de 20 ans dans la LNH, Kovalev se désole notamment du fait que les habiletés individuelles ne sont pas mises davantage de l’avant dans la LNH d’aujourd’hui.
« Je ne sais pas si c’est parce que le jeu s’est ouvert et qu’il est désormais plus rapide, mais les joueurs ne montrent plus autant d’habiletés qu’auparavant. Ils vont à 100 milles à l’heure, mais leurs mains sont plus lentes », expose celui qui a inscrit 430 buts et amassé 599 passes dans la LNH.
« Quand j’amène mes gars à un match, je ne peux même pas leur dire de regarder un joueur, un jeu ou une équipe en particulier pour qu’ils apprennent comment jouer. La rondelle est toujours dans les airs comme un ballon au soccer », ajoute Kovalev.
Et pourtant, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de joueurs talentueux, bien au contraire, fait remarquer Kovalev.
« C’est juste que le talent est dilué. On ne peut pas dire qu’une équipe en particulier s’appuie d’abord sur ses habiletés. Chicago montre souvent de belles choses. J’aime aussi Vegas, qui donne la liberté aux jeunes de montrer leurs habiletés. C’est pourquoi ils sont si bons. », nuance celui dont plusieurs s’ennuient sans doute beaucoup.
Cliquez ici pour visionner l’intégrale de l’entrevue offerte par Alex Kovalev à Hockey 360.