Autre démonstration de caractère
Canadiens mardi, 21 oct. 2014. 19:35 mardi, 21 oct. 2014. 22:50MONTRÉAL – Contre une équipe aussi avare que les Red Wings de Detroit, l’importance de marquer le premier but semblait rehaussée, pour ne pas dire capitale.
Mais voilà bien le genre d’idéal théorique dont le Canadien ne se soucie que très peu depuis le début de la saison.
L’équipe la plus hermétique de l’Association de l’Est protégeait une avance d’un but tard en troisième période, mardi soir au Centre Bell, lorsque le Canadien a décidé de faire ce qu’il fait de mieux : se foutre des conventions et aller chercher deux points.
Alex Galchenyuk a créé l’égalité avec un peu plus de trois minutes à faire au troisième vingt, puis David Desharnais a complété la remontée dès le lancement de la prolongation avec son premier but de la saison, procurant une troisième victoire de suite au Tricolore, celle-là par la marque de 2-1.
Véritable mur pendant les 57 premières minutes de la rencontre, Jimmy Howard venait de voler le but vainqueur à Max Pacioretty quand Desharnais, caché à la gauche du gardien, a réussi à pousser le retour dans une cage à moitié abandonnée.
L’acharnement du Canadien, contre une équipe qui n’avait alloué que sept buts en cinq matchs avant sa visite, lui a permis de porter sa fiche à 6-1, la meilleure de la Ligue nationale.
« J’ai tout aimé de mon équipe ce soir, s’est réjoui l’entraîneur Michel Therrien dans son point de presse d’après-match. On était très conscients qu’on affrontait une bonne équipe contre laquelle il peut être très frustrant de jouer, mais les gars n’ont jamais abandonné. Ils méritent amplement cette victoire. »
« Notre volonté est implacable, je ne peux résumer nos succès d’une meilleure façon, a commenté Carey Price. Peu importe la situation, on n’a jamais l’impression d’être battus. On travaille fort et on ne vous lâche pas d’une semelle avec la ferme conviction que ça finira par rapporter. »
Price a cédé une fois sur 28 lancers. Un contact avec P.K. Subban a permis à Henrik Zetterberg de le déjouer en deuxième période.
Pavel Datsyuk, qui disputait son premier match de la saison, a récolté une aide sur le but de son vieux complice. L’habile Russe croyait bien avoir offert aux siens le coussin nécessaire pour quitter le Québec avec la victoire en troisième, mais son but spectaculaire a été annulé par l’obstruction de Justin Abdelkader aux dépens du gardien.
« Il n’y a absolument rien que je pouvais faire pour arrêter la rondelle, a décrit Price. On m’a rentré dedans et je me suis retrouvé sur le côté, impuissant. Heureusement, la décision de l’arbitre est allée en notre faveur. »
Howard solide, chanceux... et battu
Mike Babcock dirige un groupe extrêmement discipliné d’une ligne rouge à l’autre, une bande dont les membres sont rarement pris hors position. « Quand vous tentez une longue passe en sortie de zone, ils ont toujours un attaquant qui vient couvrir le vôtre, ce qui rend toute progression très difficile, confirme Price. Ça donne une éreintante partie d’échecs et le match de ce soir n’était probablement pas le plus excitant, mais c’est le genre de partie dans laquelle notre équipe se sent très à l’aise. »
Le Canadien a obtenu sa part de bonnes chances de marquer mardi, mais jusqu’à tard en troisième période, chacune d’elles a connu la même conclusion : Howard a dit non.
Plutôt solitaire en début de match, Howard a été mis à l’épreuve une première fois en toute fin de première période, parant un tir à bout portant de Brendan Gallagher. Il a réservé le même sort à Galchenyuk avant l’entracte.
Galchenyuk, qui connaît un excellent début de saison, a une fois de plus été l’un des joueurs les plus impliqués du côté du Canadien. Howard l’a frustré une nouvelle fois en début de deuxième, après une longue et efficace présence du quatrième trio en territoire offensif.
Incapable d’y arriver lui-même, Galchenyuk a aussi donné la chance à ses compagnons de trio de faire la différence. Sa passe à Pierre-Alexandre Parenteau, peu après le but des Wings, a forcé Howard à réaliser son plus bel arrêt du match sur le tir sur réception du Québécois.
Le but égalisateur est apparu sur la palette de Parenteau peu de temps après et cette fois, Howard n’a rien eu à dire. Après avoir hérité d’un retour mal contrôlé à la droite du gardien, Parenteau a pris possession de la rondelle bondissante pour la diriger directement sur le poteau.
Les Wings accordaient à peine 27 tirs au but par match avant de se pointer à Montréal, mais Howard a dû réaliser un total de 34 arrêts pour garder son équipe dans le match. C’est ce qu’il faisait à merveille avant que Galchenyuk ne le déjoue à sa quatrième tentative de la soirée.
Avant de trouver le fond du filet pour la troisième fois de la saison, l’ancien choix de première ronde a dû trimer dur pour remporter une bataille physique avec le défenseur Kyle Quincey, avec qui il avait eu maille à partir depuis la séquence qui avait mené au poteau de Parenteau.
« Je bataillais devant le filet quand j’ai vu Emelin décocher un lancer, a raconté Galchenyuk. Je crois que la rondelle a frappé la jambière du gardien et à partir de ce moment, j’ai tout fait pour arriver le premier au retour, ce que j’ai fait. J’ai vu le gardien regarder dans une autre direction, l’ouverture était là et j’ai tenté de contourner le filet le plus vite que je pouvais. »
« J’ai été chanceux, ça a fonctionné... »
Le Canadien tentera de demeurer parfait à la maison samedi alors qu’il conclura un séjour de quatre matchs à domicile contre les Rangers de New York. L’occasion sera belle de savourer une petite revanche sur l’équipe qui l’a éliminé des séries éliminatoires le printemps dernier.