MONTRÉAL – Alex Galchenyuk baisse les yeux, fixe le sol et marmonne une réponse qui, souhaite-t-il probablement secrètement, vous convaincra de changer de sujet.

Par timidité ou excès d’humilité, le plus jeune joueur du Canadien reçoit les fleurs comme s’il s’agissait d’une maladie contagieuse, vous faisant comprendre poliment qu’il préférerait que vous les gardiez pour vous. Alex Galchenyuk, c’est assez évident, ne veut pas entendre vos compliments.

Ça tombe mal, parce qu’il en mérite de plus en plus depuis le début de la saison.

Armé de la fougue de ses 20 ans et d’un talent naturel hors norme, l’ancien choix de première ronde du Canadien a encore une fois été l’une des principales bougies d’allumage de l’attaque de l’équipe mardi soir contre les Red Wings de Detroit. Il a frappé à la porte en première période, mis la table pour ses compagnons de trio en deuxième et finalement vu sa persévérance rapporter en toute fin de match alors qu’il a été récompensé du but égalisateur.

La feuille de pointage lui donne officiellement quatre lancers au filet et trois mises en échec, une autre soirée de travail au cours de laquelle il était impossible de ne pas le remarquer. Avec sept points en autant de matchs, Galchenyuk suit toujours de près le vétéran Tomas Plekanec, qui a récolté une aide sur son but mardi, au sommet du classement des marqueurs du Tricolore.

Le jeune homme déborde de confiance... sauf si vous l’approchez pour discuter des résultats qui en découlent!

« Pleky et P.A. (Parenteau) m’aident beaucoup. Chacun de nous tente d’apporter sa contribution au trio, de faire son travail en provoquant des choses en attaque en plus d’être solide défensivement. Ça clique, je ne sais pas trop quoi dire de plus », a-t-il déballé après avoir reçu la troisième étoile de la rencontre.

« Il est un excellent joueur de hockey. Il a beaucoup de talent, est un patineur explosif et je crois que son lancer est un atout encore sous-estimé. Quand il est en possession de ses moyens, il est sans aucun doute l’un de nos meilleurs joueurs », estime pour sa part Carey Price.

« Même s'il connaît un match plus tranquille, il va faire une feinte pour déjouer un rival ou marquer un but. C'est toujours des séquences spectaculaires », s’émerveille David Desharnais, plus enclin à vanter son jeune coéquipier que de se pavaner avec son but gagnant.

« Pour nous, ce n'est pas une surprise parce qu'on le voit aller dans les séances d'entraînement. Il a déjà sept points en sept matchs. On parle d'éclosion dans son cas. Il est pas mal dedans, je dirais », a finalement tranché Desharnais.

« Il joue très bien, avec beaucoup de confiance, acquiesce Michel Therrien. Pour un jeune joueur, il progresse énormément si on le compare à la première année qu’il a passée avec nous, à l’âge de 18 ans. Ce soir, il a réussi à nous marquer un gros but à cause de sa force de compétition. C’est certain qu’on est très satisfaits. »

Galchenyuk a l’habitude des départs fulgurants. À sa saison recrue, il y a deux ans, il avait également obtenu sept points à ses sept premiers matchs avant de connaître une baisse de régime compréhensible. L’année suivante, il avait noirci la feuille de pointage sept fois en seulement quatre matchs, mais n’avait obtenu que deux mentions d’aide à ses neuf parties suivantes.

Bref, il faudra voir s’il saura, à sa troisième saison chez les pros, garder le rythme après une impressionnante sortie des blocs.

Le message est passé

Michel Therrien n’était pas passé par quatre chemins en matinée pour faire connaître son insatisfaction au sujet du rendement de Dale Weise. Réintégré dans la formation après une absence de deux matchs, l’attaquant d’énergie a satisfait les exigences de son patron aux côtés de Lars Eller et Rene Bourque.

« J’ai aimé son implication. J’ai trouvé qu’il a patiné et qu’il s’est impliqué physiquement. Ce sont des choses qu’on lui demande de faire et j’ai aimé son match », a affirmé Therrien après la rencontre.

Weise n’a pas réussi à sortir ses compagnons de leur léthargie offensive, mais n’a pas lésiné sur les efforts pour faire sentir sa présence. Il a décoché trois des six lancers de son trio en plus de dominer tous ses coéquipiers en étant crédité de six mises en échec.

Il a passé un peu plus de treize minutes sur la patinoire, mais n’a pas été utilisé en désavantage numérique. À court d’un homme, Therrien a envoyé dans la mêlée Manny Malhotra avec Travis Moen, Max Pacioretty avec Tomas Plekanec et Lars Eller avec Brandon Prust.