Mark Barberio passe le test
Canadiens dimanche, 13 mars 2016. 00:26 jeudi, 12 déc. 2024. 01:41On ne remplace pas facilement un défenseur comme P.K. Subban avec tout ce qu’un tel défi représente. De fait, on tente simplement d’éviter les bévues monstrueuses, les mauvaises décisions, les erreurs bêtes. On tente de sauver les meubles et de passer inaperçu, ce qui, dans les circonstances, représente une très bonne note au dossier.
Mark Barberio n’est pas passé inaperçu en remplacement de P.K. Subban. Loin de là! On l’a même remarqué souvent. Mais pour le plus grand bien du défenseur qui tente de se faire une place au sein de la brigade défensive du Tricolore, on a remarqué Barberio pour les bonnes raisons.
Et je ne parle pas seulement ici du but qu’il a enfilé en milieu de première période pour niveler les chances 1-1 dans le cadre du match ô combien inégal que le Canadien disputait au Wild du Minnesota. Un match que le Canadien a finalement perdu 4-1.
Mais bon! Perdre 4-1 alors que le dernier but a été marqué dans un filet désert, perdre 4-1 en limitant le Wild pourtant beaucoup mieux nanti en fait d’effectifs à 22 tirs, c’est loin d’être mauvais. C’est même une victoire morale. Ou presque. Remarquez que ça le devient quand on considère qu’en plus la performance honnête de 11 joueurs venus en relève aux réguliers qui sont hors de combat en raison de blessures diverses, le Canadien n’a pas ajouté de point au classement, ce qui lui permet de demeurer au plus fort de la lutte pour le meilleur premier choix possible en juin prochain.
Les auditions se poursuivent
Dans ce match qui avait des allures de match préparatoire d’octobre en raison du grand nombre de tests subis par tous ces jeunes, j’ai une fois encore bien aimé la qualité du jeu de Michael McCarron.
Malgré le fait qu’il complète sa première saison professionnelle, McCarron donne des signes évidents de progression. Est-ce qu’il sera à Montréal en début de saison l’an prochain? Est-ce qu’il jouera au centre ou à l’aile? Il est encore trop tôt pour répondre à ces questions. Mais il est clair maintenant que le premier choix (25e sélection) de la cuvée 2013 défendra les couleurs du Canadien sur une base régulière. Et il le fera avant longtemps.
J’ai aussi aimé le talent de Charles Hudon. Choix plus tardif (5e ronde) en 2012, l’attaquant québécois a le talent pour évoluer dans la LNH. Pas de doute là-dessus. La question : pourra-t-il se tailler une place au sein des deux premiers trios? C’est le défi qui le guette. Car s’il doit se battre pour une place au sein des deux derniers trios, la compétition sera féroce tant le Tricolore compte sur ce type de joueurs.
À lire également
Mais Hudon progresse. Et à 21 ans, les grandes décisions viendront seulement dans deux, voire trois ans dans son cas.
Darren Dietz? Il est devenu samedi le septième joueur du Canadien à disputer un premier match en carrière cette saison. C’est beaucoup. C’est énorme. S’il a cassé la glace, il devra patienter encore un bout avant de venir frapper à la porte du vestiaire du grand club. Car pour le moment, il ne semble pas en mesure de menacer les Greg Pateryn et Mark Barberio qui sont les pompiers sur appel à la ligne bleue.
Rappelés par mesure d’urgence en raison des blessures qui se sont ajoutées jeudi et vendredi, Hudon et Dietz retourneront au club-école dès qu’un attaquant et/ou un défenseur sera (seront) en mesure de revenir au jeu.
Mais Hudon, Dietz et tous les autres réservistes appelés en renfort samedi ont offert du jeu soutenu. Ils ont permis au Canadien de demeurer dans le coup surtout que le premier trio était étroitement surveillé par les spécialistes de la défense du Wild. Des spécialistes qui ont été en mesure de museler le premier trio et surtout de stopper à trois la séquence de matchs consécutifs de deux buts d’Alex Galchenyuk.
Un contrat pour Barberio
Revenons à Mark Barberio.
Jumelé à Andrei Markov samedi au sein du premier duo d’arrières du Canadien, le défenseur montréalais a passé plus de 25 minutes sur la patinoire. Un sommet cette saison. Un sommet en carrière dans la LNH. Au fil de ses 24 présences, Barberio a marqué sur son seul tir cadré. Il a décoché cinq autres tirs, a volé deux rondelles au Wild et a bloqué un tir. Il n’a pas été crédité officiellement d’une mise en échec, mais il a remporté plusieurs bagarres individuelles.
C’est d’ailleurs une bagarre du genre qui a le plus réjoui Barberio dans son analyse du match.
« J’ai raté une rondelle dégagée en lob par le Wild après qu’elle eut fait un bond devant moi. Parise (Zach) fonçait sur moi et je me suis retrouvé en situation de un contre un alors qu’il tentait de me voler la rondelle. J’ai gagné cette bataille et j’ai pu relancer l’attaque. C’est le genre de jeu qui passe souvent inaperçu, mais qui est très bon pour la confiance », assurait Barberio qui a obtenu – et c’était bien mérité – la troisième étoile de la rencontre.
De la confiance, Barberio en a affiché beaucoup bien qu’il soit passé du rôle timide de sixième arrière au rôle on ne peut plus flamboyant de suppléant à P.K. Subban.
« Quand j’ai réalisé ce matin (samedi) que j’allais jouer avec Marky (Andrei Markov) j’ai vu s’offrir à moi une très belle opportunité. Je ne me plaindrai jamais de trop jouer. D’ailleurs, quand tu joues beaucoup, tu entres dans une zone particulière. C’est l’instinct qui prend le dessus. Et tu as plus d’énergie quand tu joues beaucoup. »
Le fait d’être jumelé à un défenseur aussi expérimenté que Markov aide énormément.
« C’est vraiment rassurant. Je croyais être dans le trouble à quelques occasions ce soir et je lui ai remis la rondelle. Il a toujours trouvé le temps et le moyen de compléter les sorties de zone. Même s’il n’a pas obtenu de passe sur mon but – elles sont allées à Max Pacioretty et Sven Andrighetto –, c’est lui qui a amorcé le jeu », a ajouté Barberio qui a passé la majeure partie de la soirée contre les meilleurs attaquants du Wild.
Une fois, l’an dernier – c’était à Dallas contre les Stars alors qu’il défendait les couleurs du Lightning – Mark Barberio a relevé un défi semblable à celui de samedi soir.
« Je m’en souviens parce que c’était le voyage pères-fils et que mon père était à Dallas. J’avais joué au sein du premier duo et j’avais connu un bon match. »
Ce bon match et les autres qu’il a disputés avec le Lightning n’ont pas suffi à le garder à Tampa.
Le Montréalais qui avait en poche un contrat de la LNH l’an dernier (874 125 $) a même dû accepter le contrat à deux volets (600 000 $ dans la LNH, et 250 000 $ dans la Ligue américaine) que le Canadien lui a offert pour demeurer dans la LNH. Parce qu’il ne pouvait le garder à Montréal, le Canadien l’a d’ailleurs envoyé avec le club-école en début de saison avant de le rappeler le 28 décembre. Depuis, Barberio a disputé 28 des 32 matchs du grand club.
Sa performance de samedi devrait l’aider à obtenir d’autres départs de qualité et l’assurer d’un contrat de la LNH en vue de la, ou des, prochaines saisons. Que ce soit à Montréal ou ailleurs.
« Montréal, c’est ma ville. Le Canadien est mon équipe. Alors c’est bien évident que c’est ici que je veux demeurer », a lancé l’arrière qui aura 26 ans le 23 mars prochain.
Avant de parler de l’an prochain, Mark Barberio préfère se concentrer sur mardi prochain.
« En raison de mon statut, je ne peux penser à un poste pour l’an prochain. Je dois penser au poste que je dois garder pour le prochain match. »
Si l’on se fie aux commentaires d’après rencontre de Michel Therrien, Barberio n’a pas grand-chose à craindre. Du moins à court terme. S’il n’est pas encore acquis qu’il remplacera à nouveau P.K. Subban – aucune information supplémentaire n’a été dévoilée quant à son retour au jeu –, il sera certainement de la partie.
« Il a été très bon, très engagé. Il a joué avec beaucoup de confiance et a offert une bonne prestation », a défilé l’entraîneur-chef du Canadien avant de se tourner vers les aspects du jeu de Barberio qui le satisfont le plus.
« J’aime beaucoup son calme avec la rondelle, son jeu de transition. Il complète de bonnes passes, il garde toujours la tête bien levée, il supporte l’attaque et il a aussi amélioré son jeu en défensive. Il avait un gros temps de glace à remplir et il a très bien fait ça. Et si les circonstances avaient été différentes en début de saison – le Canadien avait décidé de garder Jarred Tinordi à Montréal pour éviter de le perdre au ballottage –, il aurait pu passer la saison entière avec nous. »
En plus, Barberio, qui est gaucher, est à l’aise aux deux extrémités de la ligne bleue. Ce qui lui donne une polyvalence qui sera sans doute prise en considération lorsque l’état-major sera rendu aux décisions à prendre en vue d’élaborer la formation de l’an prochain.