BROSSARD – Victor Bartley – qui vivra son baptême avec le Canadien mercredi soir à Washington – cadre parfaitement dans la vision actuelle du club montréalais qui se tourne maintenant vers le développement de sa relève.

Le défenseur de 28 ans, originaire d’Ottawa, viendra combler un trou dans la brigade défensive du Canadien qui ne cesse de perdre des soldats. Après la perte de Jeff Petry, Tom Gilbert et Nathan Beaulieu sont venus s’ajouter à la liste.

Bartley, qui maîtrise quelques mots de français, se voit donc confier l’occasion de prouver sa valeur au sein d'une formation qui peine à remonter au classement. Le gaucher de six pieds et 215 livres possède quand même une expérience de 112 matchs dans la LNH (avec les Predators), mais il était coincé dans la Ligue américaine dernièrement.

« C’est gros comme opportunité pour moi. J’ai passé trois ans à Nashville et j’ai été coincé en tant que sixième ou septième défenseur. C’était difficile de percer la formation avec la profondeur dont ils disposent. Je suis content de me retrouver avec cette organisation », a témoigné Bartley.

Il ne s’en cache pas, l’attente dans la Ligue américaine n’a pas été très agréable.

« Ce fut difficile et ça te rend toujours plus humble. J’ai eu à raffiner un peu mon jeu dans la Ligue américaine et je pense que j’ai réussi cet objectif. Je veux continuer mon parcours dans la LNH », a confié celui qui veut procurer de l’énergie et un côté physique au CH.

Il espère donner raison à Marc Bergevin qui a été le dénicher chez les Coyotes – en même temps que John Scott – en retour de Jarred Tinordi et Stefan Fournier. Bartley a dû composer avec une blessure durant une dizaine de jours à son arrivée avec les IceCaps de St. John’s, mais il considère qu’il a repris son élan.

« Je suis vraiment excité, les dernières semaines ont été longues. Je devais retrouver ma forme physique optimale, je me sens bien maintenant et je suis content d’être ici », a confirmé l’auteur d’un but dans la LNH qui est débarqué à Montréal vers 2 h du matin en raison de son rappel.

Bartley, qui se décrit comme un défenseur fiable défensivement et offensivement, sera un peu envoyé dans la fosse aux lions pour ses débuts dans le gilet bleu-blanc-rouge avec l’affrontement contre les dangereux Capitals.

ContentId(3.1174028):Mauvaises nouvelles pour Beaulieu
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Par contre, on peut aisément dire que Bartley a surmonté des défis nettement plus éprouvants par le passé. Sa « route vers la LNH » n’est pas très commune comportant des passages par la ECHL, la LAH et le club suédois Rögle BK avant d’aboutir à son rêve ultime.

« Je n’ai pas été repêché à 18 ans donc je me suis retrouvé dans la ECHL à 20 ans. J’ai joué 20 matchs et j’ai été rappelé dans la LAH, mais je me suis blessé et ma saison a été rapidement terminée. Je ne recevais pas beaucoup d’intérêt en Amérique du Nord donc j’ai décidé de m’en aller en Suède et ce fut l’une des meilleures décisions de ma vie. J’ai retrouvé mon aplomb et je me suis amusé », a expliqué le sympathique athlète qui portera le numéro 20.

« Les équipes m’ont appelé ensuite. On entend des histoires de joueurs qui partent outre-mer et qui reviennent et d’autres non. Je suis chanceux de faire partie de ceux qui ont pu revenir. Ce fut tout un trajet! », a-t-il avoué.

Bartley prétend que le fait d’aller en Suède lui a ouvert les yeux sur la vie et sa manière de jouer. S’il a amélioré son coup de patin là-bas, il tient à s’imposer physiquement en Amérique du Nord avec de bons coups d’épaule.

Un cas similaire à Barberio et Pateryn

Bartley ne se sentira pas trop seul chez le Canadien puisqu’il vit une situation très semblable à celle de Mark Barberio et Greg Pateryn.

Ces trois défenseurs essaient de prouver qu’ils peuvent tenir le coup, soir après soir, dans la LNH.

L’atroce saison du Canadien plombe les efforts collectifs, mais elle vient en quelque sorte offrir de très belles ouvertures à des joueurs comme eux. Ainsi, les motivations individuelles peuvent compenser en partie le but collectif de participer aux séries qui diminue jour après jour.

« Ça demeure toujours un but collectif quand il y a des points à l’enjeu, notre travail demeure de gagner des matchs. Dans le fond, on veut offrir notre meilleur effort individuel pour aider l’équipe », a commenté Barberio qui comprend l’audition qui se présente à lui.

« Dans mon cas, j’ai encore quelque chose à prouver à chaque match pour demeurer dans la formation, ce qui est mon but avant tout. Je dois être concentré sur la prochaine partie », a ajouté le Montréalais.

Quant à Pateryn, il n’a pas raté son coup en revenant dans la formation du Canadien. Pour le moment, ce n’est probablement pas suffisant pour lui assurer une place régulière, mais il a certes gagné des points.

« C’est bien de pouvoir jouer quelques matchs, je me sens bien avec et sans la rondelle. J’ai l’impression que mon timing est revenu et que je progresse à toutes les parties », a-t-il exposé en voyant du positif là où il le peut.