MONTRÉAL – Sean Burke était l’entraîneur des gardiens des Coyotes de Phoenix depuis un an lorsque l’organisation a repêché Louis Domingue à l’été 2010.

Burke a supervisé l’évolution du jeune espoir durant ses deux dernières saisons avec les Remparts de Québec avant de l’aider à faire la transition chez les professionnels. Le maître et l’élève se voyaient lors des camps de développement estivaux et les camps d’entraînement en septembre en plus des allers-retours ponctuels de l’entraîneur dans la Ligue américaine.    

« Même quand je suis allé à Atlanta, dans la East Coast, il était venu une couple de fois », se rappelle Domingue, qui a finalement disputé sa première saison complète dans la Ligue nationale lors de la dernière année de service de Burke dans le désert. En tout, les deux hommes ont travaillé ensemble pendant six ans.

Domingue connaît donc assez bien le nouvel entraîneur des gardiens du Canadien et il a une bonne idée de ce à quoi Carey Price peut s’attendre de son nouveau tuteur.

« Si je peux sortir une qualité de Sean, c’est que j’aimais sa manière de se comporter, son langage corporel, à quel point il était réceptif à mes demandes, à mes messages. Il était calme. Bon temps, mauvais temps, tu avais la même version de Sean. C’est un méchant bon vivant et il est apprécié partout où il va, donc sa présence en tant que tel était réconfortante dans les moments plus tough ou les périodes de questionnement. C’était une bonne personne ressource. »

Période de questionnement, moment plus tough, besoin de réconfort : ça vous fait penser à quelqu’un en particulier?

« Jouer dans la Ligue nationale pas longtemps, ce n’est pas quelque chose de si difficile, enchaîne Domingue. Tu regardes des gars comme [Tristan] Jarry, [Jordan] Binnington, [Matt] Murray, ils ont eu du succès tout de suite en sortant de la Ligue américaine. Mais c’est dur de rester au top longtemps. Je pense que Sean va pouvoir aider Carey à peut-être trouver de la constance, à pouvoir répéter ses exploits qu’il fait année après année. Parce qu’on s’entend qu’il a tous les outils nécessaires. Il n’a pas besoin de changer rien dans son jeu, sa game est très solide. Des fois, c’est juste au niveau mental, aller chercher une personne avec qui tu peux communiquer, qui va t’aider à te grounder et à revenir à la base. Je pense que ça va être ça la clé [du] travail [de Sean Burke] pour l’instant. »

Domingue est reconnu pour suivre religieusement ce qui se passe aux quatre coins de la LNH. Ses interventions régulières au balado « La Poche Bleue », notamment, le démontrent. Cette année, par contre, il sent qu’il maîtrise un peu moins son sujet en raison de sa présence sur l’escouade volante des Flames de Calgary.

« Je ne ressens pas aussi bien les mood swings de la Ligue », déplore celui qui seconde le travail de Jacob Markstrom et David Rittich. Tout ça pour dire que de sa position, il dit ne pas avoir pressenti les ondes séismiques qui secouent Montréal depuis une semaine.   

Mais ce que son expérience lui dicte, c’est de ne pas trop s’inquiéter pour Price.

Allen : « C'est ce que le Canadien voulait »

« Comme tout le monde, je pense... Tu sais, personne n’est inquiet au sujet de Carey. S’il traverse une passe plus difficile, s’il y a ben quelqu’un qui va passer par-dessus, c’est lui. »

« Quelque chose que j’ai réalisé étant jeune, c’est que si tu mets la barre à un certain niveau, après ça on s’attend tout le temps à ce que tu livres ça ou mieux. Et à chaque fois que tu arrives dessous, il y a un problème. Carey est humain. C’est une saison condensée, il y a des bouts qui vont être plus tough que d’autres. »

Pendant que son titulaire se cherche, le Canadien a le luxe de pouvoir compter sur un auxiliaire de qualité. Jake Allen inspire confiance avec sa moyenne de buts alloués de 2,12 et son taux d’efficacité de ,929. Ces chiffres font pour l’instant mal paraître Price, mais ils peuvent aussi lui procurer un moment de répit en attendant qu’il trouve les réponses à ses questions.

Domingue croit que ce n’est qu’une question de temps avant que les succès d’Allen soient contagieux.

« C’est rare que quand ton partenaire a du succès, ça ne t’amène pas à en avoir toi aussi. Normalement, l’un va avec l’autre », raisonne-t-il.

« Je pense que c’est ce que le Canadien visait au départ en allant chercher Allen. Avoir un gars qui est capable de donner un break à Price, qui est capable de gagner deux matchs sur trois. Moi, c’est ce que je me donnais comme défi quand je jouais avec le Lightning et que j’étais l’adjoint à Vasilevskiy. Si je faisais ça, je faisais ma job. C’est ça que le Canadien voulait. Le but d’aller chercher Allen, c’était de donner de la stabilité au poste de numéro 2. Je pense qu’à date, ils ont atteint ce qu’ils voulaient faire à Montréal avec leur tandem de gardiens. »

En Chiffres : le parcours de Sean Burke