Le navire du Canadien de Montréal continue de prendre l’eau au même rythme que s’accumulent les défaites. Le Tricolore a maintenant essuyé un revers à ses cinq dernières parties et la fin de la saison sera certainement une délivrance pour tous. Entretemps, il ne sert à rien de se morfondre sur le rendement exécrable du club. Concentrons-nous plutôt sur le positif, question de retrouver un semblant de sourire.

Lorsqu’une saison est irrécupérable, cela permet aux jeunes de s’imposer et de démontrer leur savoir-faire. De ce point de vue, Victor Mete joue avec beaucoup plus d’aplomb depuis qu’il a remporté la médaille d’or au Championnat mondial junior avec l’équipe canadienne. Cette saison, les critiques fusent de toute part à l’égard de l’état-major du Canadien, mais il faut tout de même avouer que la décision de céder Mete à Équipe Canada a été la bonne.

Même si ses statistiques individuelles sont loin de fracasser des records, la progression de Mete demeure très intéressante. Depuis qu’il est de retour dans la métropole, Victor Mete continue de briller dans les facettes du jeu où il est à son meilleur, tout en ajoutant plusieurs autres armes à son arsenal.

Ce sont la vitesse et la vision du jeune arrière qui lui ont permis de se tailler une place avec le Tricolore à 19 ans. Ces atouts font en sorte qu’il complète beaucoup de passes et qu’il récupère un grand nombre de rondelles libres, ce qui fait de lui un quart-arrière au moment d’orchestrer le jeu de transition. Le rendement de Mete est régulier tel un métronome dans ces diverses facettes du jeu, étant bien supérieur au défenseur moyen de l’équipe.

Ce qui saute aux yeux au moment de décortiquer le jeu du numéro 53 depuis le mois de janvier, c’est qu’il transporte beaucoup plus souvent la rondelle. C’est un indice indéniable comme quoi il a davantage confiance en ses habiletés. Pour un même temps d’utilisation, son nombre de sorties de zone effectuées en possession du disque est en hausse de 27%, ce chiffre étant même de 72% pour les entrées de zone. Ces statistiques sont complètement hallucinantes.

Mete est un excellent patineur, mais en début de campagne, il n’osait pas filer avec le disque de peur de commettre une erreur. Ce n’est visiblement plus le cas et tant mieux pour le Canadien, car ceci fait en sorte qu’il est encore davantage impliqué dans l’action, ce qui a directement des répercussions sur son rendement offensif.

Depuis le 13 janvier, Victor Mete cadre approximativement sept fois plus de tirs depuis l’enclave pour un même temps d’utilisation. L’explication principale à ce fait d’armes est qu’il se trouve fréquemment à proximité de l’action comme il transporte plus régulièrement le disque, ce qui l’incite à se joindre à l’offensive. Il n’est plus rare d’apercevoir Mete marauder profondément en zone adverse. C’est de bon augure considérant que le jeune défenseur est très intelligent sur la patinoire, ce qui lui permet d’exploiter les failles dans la couverture défensive, et que l’attaque du Canadien est complètement anémique. Même que s’il continue de la sorte, il ne serait pas surprenant de le voir inscrire bientôt son premier but dans la LNH.

Pour marquer dans le circuit Bettman, il faut lancer depuis l’enclave. Le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal, alors que le temps de réaction du cerbère y est minimal. La recette est fort simple.

L’implication accrue de Mete dans l’enclave justifie que son nombre de jeux générant des chances de marquer soit aussi en hausse fulgurante. Même que depuis son retour, il fait mieux que le défenseur moyen du Canadien à ce chapitre, ce qui n’était pas le cas auparavant.

D’autre part, même si Mete est davantage impliqué dans le feu de l’action, il parvient tout de même à limiter son nombre de revirements. C’est un bon indice comme quoi il jauge mieux ses propres limites, sachant quand il est temps d’attaquer avec la rondelle et quand il vaut mieux remettre le disque à un partenaire. Malgré tout, le jeune défenseur commet plus de revirements que le défenseur moyen du Tricolore, mais ça n’a rien d’alarmant de la part d’un si jeune défenseur. L’important est qu’il devienne de plus en plus responsable en possession de la rondelle, ce qui semble être le cas.

En somme, même si le Canadien de Montréal connait une saison horrible, cela ne semble pas avoir de véritable incidence sur le développement de Victor Mete. Bien souvent, lorsqu’une équipe connait une saison pénible, les jeunes finissent par perdre leurs repères. Ce fut d’ailleurs le cas de Mete plus tôt cette saison, mais il a vraisemblablement refait le plein de confiance avec Équipe Canada. Depuis, il ne cesse de s’améliorer, ce qui constitue l’un des rares points positifs chez le Canadien.