BROSSARD – En vertu de son expérience de 20 parties dans la LNH – et de son imposant physique – Michael McCarron ressortait du lot à l’ouverture du camp des recrues du Canadien.

L’Américain de 21 ans constitue en quelque sorte l’exception au sein du groupe de 27 joueurs. En effet, outre lui, seulement trois autres participants ont vécu leur baptême de la LNH et leur expérience se limite à un total de cinq parties (trois pour Ryan Johnston et une pour Brett Lernout et le gardien Charlie Lindgren).

Sans surprise, McCarron a donc l’intention de s’imposer durant cette étape préliminaire et il voudra poursuivre dans cette voie lorsque le camp d’entraînement officiel se mettra en branle, le 22 septembre.

Après avoir disputé l’équivalent d’un quart de saison avec le CH en 2015-16, le choix de première ronde (25e au total) du Tricolore en 2013 s’est assuré de poursuivre son développement physique cet été.

« Dans mon cas, je continue encore de me rapprocher de mon potentiel physique optimal. Je trouve que j’ai fait de grands pas dans ce sens dans les dernières semaines. J’ai gagné passablement en masse musculaire et j’ai perdu du gras de bébé. Je ne voulais surtout pas commettre l’erreur de ne pas arriver fin prêt pour cette saison », a décrit le colosse.

Sur le coup, McCarron a préféré ne pas dévoiler son poids, mais il a fini par dire qu’il pèse 226 livres. « Quand je me situe entre 225 à 230 livres, je me sens bien dans mon corps et sur la patinoire. »

Le discours n’est pas nouveau, mais McCarron a rappelé que son séjour dans la Ligue nationale lui a permis de saisir ce qu’il doit présenter pour s’y établir. 

« Je sais maintenant ce qui est nécessaire pour jouer dans la LNH. Je peux me servir de cette expérience. Je dois prouver que j’ai ma place et que je suis prêt pour jouer à ce niveau », a insisté l’attaquant droitier.

Généreux de nature en entrevue, McCarron a révélé les facteurs qui ont expliqué la décroissance dans ses prestations.

« C’est surtout à propos de la constance et du conditionnement physique. Dans mes 10 premiers matchs, j’étais dans le coup, mais j’ai ralenti par la suite. C’est de l’apprentissage que je dois utiliser dans mon parcours. Je réalise plus ce que ça prend pour traverser une saison de 82 matchs de belle manière », a exposé l’ancien des Knights de London.

Maintenant qu’il a goûté au meilleur circuit de la planète, McCarron ne veut plus se satisfaire de la Ligue américaine de hockey. Il comprend toutefois que plusieurs attaquants se battront pour les derniers postes dans l’organigramme offensif de Michel Therrien.

« Je veux rendre les décisions difficiles pour les dirigeants. Je veux prouver que je mérite de rester avec eux. Je veux demeurer avec le CH et je vais faire tout en mon pouvoir pour que ça se produise », a-t-il résumé.

Son plaidoyer a commencé avec son rendement au camp des recrues qui se déplacera à London pour un tournoi contre des joueurs des Sénateurs, des Maple Leafs et des Penguins. McCarron ne cache pas que c’est particulier d’être le plus vieux joueur repêché parmi le groupe de 27 joueurs invités par Montréal.

« C’est bizarre, je discutais souvent avec les plus vieux alors que c’est maintenant à mon tour de partager mon vécu avec la relève. Je veux assumer un rôle de meneur et leur montrer le chemin », a témoigné le sympathique athlète de six pieds et six pouces.

À la fin août, McCarron a publié une vidéo d’entraînement de lui sur les réseaux sociaux dans laquelle il démontre certains bénéfices de son travail estival.

« C’était un exercice à propos de l’explosion et l’agilité de se déplacer dans les différentes directions. C’est très important dans le hockey d’aujourd’hui », a-t-il convenu.

Lorsqu’on lui demande s’il a été inspiré par la vidéo semblable de l’impressionnant joueur de football J.J. Watt, il répond ainsi.

« Est-ce que la sienne est meilleure? »

L’auteur de ces lignes n’a pas eu le choix de lui répondre par l'affirmative et de lui mentionner qu’il devra rehausser la barre.

McCarron n’a pu s’empêcher d’éclater de rire, mais il est justement enclin à repousser ses limites avec le Canadien cette saison.

Un intrigant Finlandais de cinq pieds et six pouces

Pendant que McCarron ne pouvait pas passer inaperçu sur la patinoire du Complexe Bell de Brossard, un attaquant finlandais du nom de Petrus Palmu s’est fondu dans la masse.

Ce n’est pas si étonnant avec sa petite charpente de cinq pieds six pouces et 168 livres.

Palmu a fait le saut depuis deux saisons avec l’Attack d’Owen Sound dans la Ligue junior de l’Ontario.

Petrus Palmu« J’ai déménagé à Helsinki vers l’âge de 15 ans et j’ai joué là-bas pendant deux ans. Par la suite, mon agent m’a dit que des équipes au Canada étaient intéressées à mes services et c’est ainsi que j’ai traversé l’Atlantique », a raconté le petit blondinet.

En 2014-15, Palmu a récolté 42 points (22 buts et 20 aides) en 62 matchs avec l’Attack. La saison dernière, il a enchaîné avec 49 points (23 buts et 26 aides) en 10 matchs de moins.

« Ma première année, tout était nouveau. Mon rendement a été bien meilleur la saison suivante. J’ai réussi de belles choses et je me sentais bien sur la patinoire. Je sentais que je pouvais dominer dans certains matchs », a raconté Palmu qui a notamment accompli une prestation de quatre buts et une passe contre les IceDogs de Niagara.

S’il n’a pas attiré les regards pendant ce premier entraînement, Palmu se fie sur les matchs du tournoi des recrues pour faire écarquiller les yeux.

« J’étais vraiment content et excité de recevoir cette invitation, c’était mon rêve depuis mon enfance. D’ailleurs, je considère que je peux jouer à ce niveau éventuellement », a-t-il tenu à préciser avec confiance.

Année après année, Palmu obtient plus de preuves l’incitant à croire qu’il se rendra dans la LNH. Le démarchage effectué par des petits joueurs comme Martin St-Louis et Daniel Brière a augmenté les ouvertures pour les patineurs d’une stature similaire.

« Mon joueur préféré était justement Martin St-Louis. Maintenant, j’adore regarder Johnny Gaudreau, mon style lui ressemble et mon physique évidemment », a conclu Palmu avec un léger sourire.

Certes, les petits joueurs ne manquent pas au sein de l’organisation montréalaise, mais le Canadien serait plus que comblé si Petru parvenait à imiter une partie des performances de Gaudreau.

« Dans son rôle, McCarron doit être dominant »