Après sa courte, mais néanmoins essentielle victoire de lundi à Tampa Bay, le Canadien a complété un mois de décembre atroce sur une note plus atroce encore.

ContentId(3.1167234):Canadiens 1 - Panthers 3
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Au lieu de bâtir sur le résultat positif de lundi, le Canadien a plutôt continué à se vautrer dans les erreurs défensives; dans les revirements; dans le manque de vigueur à l’attaque. Eh oui! Il a perdu.

Il a perdu et il méritait pleinement de perdre. De fait, le Canadien aurait mérité une dégelée bien pire que son revers de 3-1 tant il a offert une performance ordinaire en Floride. En fait non : une performance misérable.

Oui les Panthers de la Floride sont bons, sont gros, sont jeunes, comptent sur un mutant en Jaromir Jagr et sont en tête de la division Atlantique. Oui cette équipe est en pleine ascension alors que le Canadien lui est en pleine régression. Autant de raisons pour ne pas leur offrir les deux points au classement (quatre en fait puisque c’était un match intradivision)  aussi facilement.

Subban de mal en pis

La défense du Canadien a été lamentable mardi. À commencer par P.K. Subban qui a disputé un semblant de match de hockey. Derrière lui, les Beaulieu, Petry, Markov ont été mauvais. Après une belle performance lundi à Tampa, le duo Barberio-Pateryn a lui aussi connu une soirée difficile. Les défenseurs du Canadien ont complété plus de passes sur les lames des bâtons des joueurs des Panthers que sur celles de leurs propres coéquipiers. J’exagère un peu, mais à peine…

« Notre transition n'était pas bonne »

Ils ont été battus de vitesse le long des bandes. Ils ont perdu plus de batailles autour du filet qu’ils en ont gagné. Plus simplement, ils ont été dominés.

À l’attaque, ça n’a pas été mieux. Encore une fois, les leaders ont failli à la tâche. Vrai que Pacioretty a marqué. En avantage numérique en plus (un but en quatre occasions mardi). Mais c’est un coup de chance qui a permis à Pacioretty d’hériter d’une rondelle libre dans l’enclave devant Roberto Luongo. Au moins, le capitaine a su profiter de sa chance.

Pour le reste, son trio n’a rien fait, que ce soit avec David Desharnais ou Tomas Plekanec au centre. Le meilleur trio du Canadien, ou le moins pire, a été celui d’Alex Galchenyuk avec Lars Eller d’un côté et Daniel Carr de l’autre.

Scrivens : seul aspect positif

ContentId(3.1167263):Un bon départ pour Ben Scrivens!
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Le seul joueur du Canadien qui peut garder la tête haute après la défaite aux mains des Panthers, une septième en huit parties, une 11e lors des 13 derniers matchs, une 15e cette saison (21-15-3), est le gardien Ben Scrivens.

À son premier match dans l’uniforme du Canadien, le gardien tout droit sorti de la Ligue américaine a effectué 26 arrêts, dont quelques-uns pas commodes, dans la défaite. Les trois buts qu’il a accordés ne peuvent lui être imputés. Loin de là. De fait, Scrivens a donné le ton avec deux ou trois arrêts très solides en début de rencontre. N’eût été de ces arrêts – sa glissade sur la gauche pour priver Jagr d’un but valait le prix du billet payer les fans du Canadien présents au BB&T Center –, le Tricolore n’aurait jamais eu le temps de marquer le premier but.

Remarquez qu’il s’est ensuite efforcé, voire assuré, de gaspiller cette mince avance au lieu de récompenser le nouveau gardien qui devait se croire par moments encore dans la Ligue américaine. Mais bon…

Indifférence généralisée

Ce qui est le plus inquiétant avec cette défaite qui stoppe à une sa dernière séquence de victoire consécutive, c’est qu’on dirait que le Canadien commence à se complaire dans la défaite.

Dans ses commentaires d’après-match, le capitaine Max Pacioretty a indiqué que lui et ses coéquipiers étaient toujours animés par l’intention de bien faire. Mais que l’exécution faisait défaut.

Trop facile.

L’entraîneur-chef Michel Therrien a dit des Panthers qu’ils formaient une très grosse équipe. Qu’ils les plaçaient sur un pied d’égalité avec les Capitals de Washington à titre de meilleures formations de l’Association Est.

Ça aussi c’est trop facile.

Il n’y a pas si tant longtemps, c’est le Canadien qui était l’équipe à battre dans l’Est. C’était le Tricolore qui était premier de sa division pas les Panthers. C’est le Tricolore qui était premier dans l’Est, pas les Caps. Pourquoi alors changer de discours?

Deux matchs en deux soirs

Il est également beaucoup trop facile d’imputer le poids de cette dernière défaite au fait que le Canadien disputait un deuxième match en deux soirs. Vrai que ça n’aide pas un club qui est dans la misère. Mais quand même.

La meilleure équipe a gagné

Contre Boston et Ottawa les 10 et 11 octobre dernier, le Canadien a gagné 4-2 et 3-1. Il a signé un autre doublé les 23 et 24 octobre contre Buffalo et Toronto. Des plus petits clubs que la Floride, j’en conviens.

Le 30 octobre à Calgary, au lendemain d’un revers à Edmonton, le Canadien a gagné. Il a aussi battu les Islanders de New York, à Brooklyn, le 20 novembre au lendemain d’une défaite au Centre Bell aux mains des Coyotes de Phoenix. Après une victoire en tirs de barrage au New Jersey (27 novembre), le Canadien a perdu en prolongation le lendemain soir face aux mêmes Devils à Montréal.

Le Canadien a donc signé quatre victoires et sauvé un point lors de ses cinq premières séquences d’un deuxième match en deux soirs cette saison. Comme quoi il est possible d’avoir beaucoup de succès dans ces situations difficiles quand on se donne la peine d’y arriver.

Depuis : le Canadien a été balayé deux fois – contre Boston et Detroit d’abord, contre Dallas et Minnesota ensuite – et il vient de perdre un troisième deuxième match en deux soirs de suite.

Quand il gagnait en début de saison et qu’il ne s’inquiétait pas outre mesure des deuxièmes parties en deux soirs, le Canadien formait un club difficile à affronter. Tous les trios patinaient, s’impliquaient, contribuaient. Tous les duos protégeaient bien leur gardien, qui qu’il soit, s’assuraient de remporter la majorité des batailles pour les rondelles libres, de minimiser le nombre de revirements, de compléter de bonnes passes pour orchestrer des sorties de zone rapides, pour effectuer des transitions qui mettaient en évidence la force première de l’équipe : sa vitesse.

Depuis le début de sa séquence noire – et de grâce, ne croyez pas une seconde que la victoire arrachée à Tampa Bay a été le résultat d’un grand match disputé par le Canadien –, le Tricolore forme une équipe facile à affronter.

Des joueurs à fouetter

L’implication n’y est plus, l’exécution non plus. À voir le Canadien aller mardi soir en Floride il est même permis de se demander si la volonté n’y est plus également.

Je sais que le score était alors 3-1 et qu’il restait moins d’une minute à écouler en troisième période. Mais alors qu’il avait dépêché six joueurs sur la patinoire à la faveur du rappel au banc de Ben Scrivens, je ne peux pas croire que Michel Therrien puisse accepter le fait que son équipe n’ait appliqué aucune pression en échec avant alors que les Panthers gardaient la rondelle derrière Roberto Luongo pour écouler le temps.

Un non-sens!

Michel Therrien a convenu que la transition était inexistante mardi soir dans le sud de la Floride. C’était évident. Il a louangé le travail des Panthers qui le méritaient aussi j’en conviens.

Mais il ne pourra accepter encore longtemps que son équipe offre des contre-performances comme celle de mardi. Je comprends le coach de peser ses mots afin d’éviter de perdre le respect de ses joueurs. Particulièrement de ses vétérans qui sont d’ailleurs ses pires joueurs en ce moment.

Mais avant longtemps, il devra sévir à l’endroit des Subban, Pacioretty, Desharnais, Plekanec, Eller et autres prétendus leaders qui ne lui en donnent pas assez. Il devra en garder un ou plus au banc histoire de les fouetter un brin ou deux.

Surtout qu’à la lumière des contre-performances de mardi, ce n’est pas le nombre de cibles qui lui manquera si Michel Therrien décide de serrer la vis d’un tour ou deux.

L’entraîneur-chef du Canadien a été très patient jusqu’ici. Il a offert beaucoup de congés d’entraînement au lieu de brandir le fouet. Mais là, une dose d’autorité semble nécessaire. Car la complaisance affichée dans les défaites fait plus mal que les défaites elles-mêmes.

Il est encore beaucoup trop tôt pour paniquer. C’est vrai. Sans Carey Price, sans Brendan Gallagher et avec Daniel Carr comme meilleur marqueur au mois de décembre – ça vous donne une idée de la panne offensive –, le Canadien est toujours deuxième dans la division Atlantique.

Je veux bien.

Mais avec deux, trois, voire quatre matchs de plus de jouer que tous ses adversaires qui sont actuellement en lice pour les séries, qui sont encore bien loin, ou se battent pour y entrer, le Canadien n’a plus que quatre points d’avance sur les Devils du New Jersey qui eux sont neuvièmes au classement… et exclus des séries.

S’il n’y a pas encore lieu de paniquer, il serait grand temps de commencer à s’inquiéter.