BROSSARD – La majorité des partisans du Canadien n’ont pas oublié la cruelle élimination de l’équipe aux dépens des Bruins de Boston en prolongation lors du septième match du premier tour en avril 2011.

Nathan Horton avait alors renvoyé le Tricolore à la maison quelques minutes après le début de la période supplémentaire. Pendant que les fidèles du CH étaient rivés à leur téléviseur, le gardien Mike Condon se retrouvait dans une situation pour le moins particulière.

Assis en fauteuil roulant dans la section réservé aux spectateurs à mobilité réduite, Condon a adoré ce match enlevant qui se classe parmi ses meilleurs souvenirs des confrontations entre Montréal et Boston.

Condon était confiné à ce fauteuil puisqu’il avait été opéré aux deux hanches deux jours plus tôt et il ne pouvait pas encore se lever, mais il n’était pas question qu’il rate cette confrontation.

« C’était le jour de mon 21e anniversaire et mon frère avait eu des billets pour le sixième match (plutôt le septième) et le spectacle avait été très excitant. C’était l’un des matchs les plus fous à voir, mais j’étais sous médication de morphine donc je ne m’en souviens pas parfaitement », s’est rappelé l’Américain.

À l’époque, Tim Thomas était le gardien de confiance des Bruins et Condon a été poli quand un confrère lui a demandé s’il s’était inspiré du travail de l’acrobatique cerbère.  

« Je l’ai regardé souvent, il était agréable à voir aller », a répondu l’athlète à la technique plus conventionnelle, qui a étudié le style de plusieurs gardiens pour se forger son identité.

Habile orateur, Condon a répété son discours selon lequel il était plutôt un passionné de la rivalité entre les Bruins et le Canadien. Par contre, il n’a pas dissimulé le fait que l’occasion de se mesurer aux Bruins sera spéciale à ses yeux et probablement autant sinon plus pour son père et son frère.

« Ce sera un match émotif. J’ai regardé tant de matchs des Bruins en grandissant, ce sera une belle expérience », a confié le rouquin diplômé de Princeton.

Aucune fatigue à l’horizon

Durant la convalescence de Price, le Canadien a rappelé Dustin Tokarski pour appuyer Condon et il n’aurait pas été farfelu de croire qu’un match allait lui revenir cette semaine. Toutefois, les résultats obtenus par Condon lui ont assuré le poste devant la cage.

Les échos de l'entraînement du CH

Une certaine fatigue aurait pu s’installer pour un gardien devant exercer le rôle d’adjoint, mais Condon déborde encore d’énergie pour une raison bien précise.

« Oh non, je ne suis pas fatigué. J’ai joué dans la ECHL où on dispute cinq matchs en neuf jours! On n’a pas ça dans la LNH et j’en suis bien content sans oublier que les voyages sont légèrement plus confortables », a expliqué Condon avec un sourire en coin.

Même s’il s’accrochait à son rêve dans la ECHL il y a seulement deux ans, Condon ne se laisse pas impressionner par la réalité de la LNH. Son sang-froid lui a permis de se distinguer et il espère que ses récentes expériences peaufineront son arsenal.

« C’est une courbe d’apprentissage et j’essaie de suivre le rythme de mon mieux. Les jeux sont plus orchestrés et planifiés avec des lancers plus dangereux », a argué celui qui a joué avec les Nailers de Wheeling et le Reign d’Ontario dans la ECHL.

Encore un avenir à Montréal pour Semin?

Laissé de côté depuis cinq matchs, Alexander Semin trouve sans doute le temps long avec sa nouvelle organisation.

La question n’a pas pu lui être posée puisque le Canadien ne l’a pas rendu accessible aux médias. Par contre, un collègue a demandé à Therrien si le Russe avait encore un avenir avec le club montréalais.  

On jase : le CH impressionnant, Eller pas mal moins

« Bien oui, il a encore un avenir ici. C’est difficile pour lui de revenir dans la formation présentement parce qu’on est très satisfait de la composition de nos trios. Ça fait assez longtemps qu’on œuvre dans ce milieu pour savoir que des imprévus vont survenir. On touche du bois pour les blessures, mais c’est inévitable pendant une saison et il fait partie de notre profondeur », a rétorqué l’entraîneur qui pourrait aussi perdre patience avec d’autres joueurs.

De l’autre côté de la médaille, Therrien a pu tenir un discours plus positif à l’endroit de Tomas Fleischmann et Dale Weise, qui ne dérougissent pas.

« C’est un joueur très intelligent, il a un bon sens de l’anticipation. Il s’adapte très bien à la structure », a-t-il souligné sur Fleischmann qui parvient ainsi à compenser sa vitesse moins optimale.

Pratiquement tout a été dit au sujet de Weise, mais Therrien a su ajouter un filon intéressant à ses performances emballantes.  

« Ce qui lui a permis d’élever son jeu à un autre niveau, c’est sa compréhension et sa constance. Il s’est beaucoup amélioré là-dessus. Dans le passé, il pouvait nous offrir une grosse prestation, mais il avait de la difficulté à maintenir cette constance », a indiqué l’entraîneur avec justesse.