Danault fait oublier Desharnais
Canadiens vendredi, 11 nov. 2016. 00:47 mercredi, 11 déc. 2024. 07:30Lorsque le Canadien a acquis Phillip Danault en février dernier, le directeur général Marc Bergevin parlait du jeune québécois qu’il avait connu à Chicago comme d’un éventuel centre de troisième trio avec le Tricolore.
Envoyé au centre de Max Pacioretty et Andrew Shaw en relève de David Desharnais que l’entraîneur-chef Michel Therrien a chassé de la formation histoire de le secouer un peu et de brasser du même coup le reste de l’équipe, Phillip Danault a donné raison à son grand patron.
Pleinement à part ça.
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Visiblement très à l’aise de retour à sa position naturelle, Danault a disputé un très gros match de hockey. Il a été impressionnant dans tous les aspects du jeu. Il a bien orchestré les poussées de son trio, il a été efficace en échec avant, il a bien appuyé ses défenseurs autour de Carey Price, il a excellé aux cercles des mises en jeu remportant sept des neuf duels qu’il a disputés. Ah oui! Il a aussi marqué un but qui donnait les devants 3-0 au Canadien en milieu de deuxième période. Un but qui minait pas mal les chances de remontée des Kings de Los Angeles. Un but qui a permis à Danault de gonfler à quatre sa récolte de buts depuis le début de la saison.
Pour tout ce qu’il a fait de bien et de très bien au cours des 21 présences qu’il a effectuées, Danault a aussi obtenu la première étoile de la partie.
Lorsqu’il est rentré au vestiaire après son tour d’honneur et l’entrevue accordée à Marc Denis sur la patinoire du Centre Bell, Danault a bien sûr été accueilli par des coéquipiers ravis de sa performance et aussi de la victoire.
Accueilli par Desharnais
Une fois arrivé tout au fond du vestiaire où se trouve son casier, Danault s’est retrouvé face à face avec David Desharnais qui l’attendait... pour le féliciter.
Danault et Desharnais sont deux grands amis. Ils l’étaient avant de partager le vestiaire du Canadien. Ils ont passé le dernier été à s’entraîner à fond la caisse à Québec et loin d’être amer de voir Danault briller au centre de « son » trio, David Desharnais l’a chaudement encouragé.
« Les gens n’ont pas la moindre idée du joueur d’équipe qu’est David. Ce n’est pas évident de prendre la place d’un chum. J’étais déçu pour lui, mais en même temps, je dois profiter de la chance qui s’offre à moi. David a été le premier à venir me voir ce matin (jeudi) lorsqu’il était clair que je prenais sa place ce soir. Il m’a encouragé. Il m’a souhaité sincèrement bonne chance. Je n’étais donc pas du tout surpris qu’il soit devant mon casier quand je suis revenu de la patinoire », m’a raconté Danault après la rencontre. Sa meilleure depuis qu’il porte l’uniforme du Canadien.
En jouant comme il l’a fait jeudi face aux Kings, Phillip Danault pourrait facilement obtenir un deuxième match de suite entre Pacioretty et Shaw, samedi, lors de la visite des Red Wings de Detroit, pour ainsi prolonger le calvaire de son ami Desharnais.
« C’est un peu délicat. C’est même ‘’plate’’. Mais on comprend la situation tous les deux et on va quand même aller prendre une bière ensemble », philosophait Danault.
Enfin un match solide
S’il est clair que Danault a disputé son meilleur match de la saison, on peut en dire tout autant du Canadien au grand complet. Après avoir affiché des lacunes évidentes en défensive et du jeu peu inspiré, ou pas assez, lors de ses dernières victoires, le Canadien a été sans faille contre des Kings qui n’ont pas fait le poids jeudi.
Contre des Kings rapides et incisifs en échec avant, des Kings qui aiment pousser l’adversaire à l’erreur pour multiplier les tirs et les occasions de marquer, le Canadien a pris ses adversaires à leur propre jeu. Plus rapide, plus incisif, plus impliqué, le Canadien a dominé des Kings qui venaient de blanchir Toronto (7-0) et Calgary (5-0) après un gain de 3-2 en prolongation aux dépens des Penguins de Pittsburgh.
Le Tricolore ne s’est surtout pas laissé intimider et n’a pas ralenti la cadence en dépit des 58 – vous avez bien lu – mises en échec distribuées par les Kings dont huit par le défenseur Matt Green et sept par Dustin Brown et Derek Forbort.
« On vient de jouer un très bon match. Le défi était de taille ce soir. Les Kings forment une équipe difficile à affronter, mais notre vitesse nous a permis de contrôler le jeu », a commenté Michel Therrien en prenant soin d’expliquer les nuances importantes quant à la vitesse de son équipe.
« Des fois tu es rapide sur patins, mais lent dans le déroulement du jeu en raison des pertes de rondelles. Ce soir, on jouait vite parce qu’on avait la rondelle et qu’on l’utilisait bien. Nous n’avons apporté aucun changement au plan de match ou aux systèmes mis en place, c’est vraiment l’exécution qui était meilleure. Après quelques parties plus difficiles, on a vraiment vu une belle progression ce soir », a ajouté l’entraîneur-chef du Canadien.
« Notre vitesse d’exécution autant sur les premières passes dans notre zone qu’une fois en zone neutre était bien meilleure ce soir. C’est ce qui nous a permis de percer l’échec avant des Kings alors qu’on a connu des ennuis à ce chapitre lors de nos dernières parties. Le fait de gagner de la vitesse nous permet de placer les défenseurs adverses sur les talons quand on arrive en zone offensive. Ça fait une grosse différence », a ajouté Jeff Petry qui a obtenu la troisième étoile du match.
Avec Phillip Danault qui a très bien fait en relève à David Desharnais, avec Daniel Carr qui a marqué un but en relève à Danault au sein d’un quatrième trio qui a, encore hier, été très efficace, avec Paul Byron qui a marqué dans un deuxième match de suite au sein du premier trio, et Tomas Plekanec qui a été très solide autant en couverture du trio d’Anze Kopitar à cinq contre cinq que lors de ses présences en désavantage numérique, Michel Therrien s’est créé un heureux problème. Il a créé de la compétition au sein même de ses joueurs. Ce qui devrait mousser les chances d’obtenir de bonnes performances de leur part afin d’assurer non seulement leur présence au sein de la formation, mais l’obtention de rôles plus importants.
« Je vise toujours plus haut », a d’ailleurs insisté Phillip Danault à la fin de son point de presse au cours duquel il a vanté les mérites de Max Pacioretty et Andrew Shaw qui l’ont très bien épaulé.
Price et Radulov
Bien que le Canadien ait colmaté l’hémorragie en limitant les Kings à 24 tirs – 11 sont venus au cours d’une troisième période marquée par six minutes de pénalités pour le Tricolore – Carey Price a su s’imposer à quelques occasions.
Il faut dire avec les 123 tirs (contre 61 pour le Canadien) qu’il a reçu au fil de ses quatre dernières victoires, les réflexes du meilleur gardien de la LNH étaient un brin ou deux aiguisés. Mais encore hier, le calme désarmant affiché par Price même dans des situations corsées était remarquable. En plus, la chance s’est rangée de son côté à quelques occasions.
Anze Kopitar – comme moi et bien d’autres spectateurs également – doit se demander encore comment Price s’y est pris pour lui voler un but certain au dernier tiers. « Des fois, tu peux seulement dire wow! », a admis un Michel Therrien toujours aussi élogieux à l’endroit de son gardien.
Price a d’ailleurs récolté la deuxième étoile.
Au-delà de l’arrêt brillant de Carey Price, du jeu impressionnant de Phillip Danault, Alexander Radulov a une fois encore démontré à quel point le Canadien a eu la main heureuse en faisant son acquisition dans le cadre du marché des joueurs autonomes.
Radulov est infatigable. Il donne le ton à chacune de ses présences. Il distribue les passes avec précisions et il fera grandir Alex Galchenyuk avec qui il a établi une complicité évidente.
En plus de dissiper, du moins pour un temps, les doutes soulevés lors des derniers matchs, le Canadien a amélioré à 12 victoires, un revers et une défaite en tirs de barrage sa fiche cette saison. C’est une victoire de plus que l’an dernier après ses 14 premières rencontres. Comme quoi ça ne va pas si mal que ça pour le Tricolore…