OTTAWA – La magie des Sénateurs d’Ottawa pourrait bien être arrivée à sa fin. Malgré plusieurs mises en scène intéressantes depuis le début de la série, particulièrement dans le troisième match, la troupe de Dave Cameron n’a pas été en mesure de mettre la touche finale à ses trucs.

Battus amèrement en prolongation dimanche soir, les Sens étaient encore rongés par les sentiments de frustration lundi après-midi. La nuit n’avait pas été suffisante pour effacer les mauvais souvenirs des deux buts crève-cœur de Dale Weise.

« Ce n’est pas facile, je trouve qu’on joue bien et les matchs sont serrés. Ce n’est pas comme si le Canadien nous malmenait. Ils ont beaucoup de talent et ils obtiennent une bonne production de plusieurs joueurs au sein de leur équipe, c’est la différence à mon avis », a commenté Marc Methot, l’un des meneurs du groupe.

« Nous devrons nous regrouper. Ce n’est pas une mauvaise chose d’obtenir une pause de deux jours », a poursuivi le robuste défenseur.

Depuis le début de cette série de première ronde, le Canadien a fait la démonstration éloquente que les éliminatoires constituent une saison complète différente de celle du calendrier régulier. En effet, la troupe de Dave Cameron avait représenté l’une des rares bêtes noires du CH en 2014-15 (dossier d’une victoire et trois revers).

Maintenant que le calendrier éliminatoire s’est amorcé, c’est un peu comme si les Sénateurs avaient perdu leur baguette magique aux mains des hommes de Michel Therrien. Il faut rappeler que les Sénateurs avaient complété la saison régulière en tant que l’équipe de l’heure.

« On peut analyser la situation comme on le veut, mais si on avait pu prendre une avance de 2-0 en première période, ç’aurait été une grosse pente à remonter pour le Canadien de la façon dont on joue », a évoqué Cameron.

Mais il serait naïf de croire que les Sénateurs ne se battront pas jusqu’à leur dernier souffle comme ils l’ont fait pour accéder aux éliminatoires de justesse et ils ont différentes inspirations en tête.

« On ne pense pas encore aux remontées de 0-3 qui appartiennent au passé, on se concentre sur un match à la fois. Une expédition de 1000 miles commence par un simple pas comme le décrit si bien le proverbe chinois. C’est l’approche que nous avions durant notre remontée au classement et nous allons continuer dans cette veine », a décrit Cameron.

Pour le moment, l’entraîneur des Sens se fiche donc éperdument des quatre équipes qui sont parvenues à remporter une série en comblant un déficit de 0-3. Tout de même, certains joueurs voyaient avec optimisme le fait que deux de ces retours sont survenus récemment (en 2010 par les Flyers et en 2014 par les Kings).

« L’an dernier, les Kings l’ont réussi contre les Sharks au premier tour. Tant que nous ne subirons pas une autre défaite, nous pouvons contrôler notre destinée », a noté Methot.

« Un match à la fois »

« On peut s’inspirer des Kings. C’est maintenant un peu plus commun de remonter un retard de 0-3. À l’époque, on aurait dit que c’était impossible », a avoué Mark Stone qui regrettait d’avoir hésité une fraction de seconde de trop face à Carey en prolongation.

Ceci dit, la tâche est titanesque et plus imposante que la remontée du dernier droit de la campagne. Pour faire tourner le vent, les Sénateurs auraient à vaincre rien de moins que le meilleur gardien de la LNH à quatre occasions.

« Il a été dominant pour eux, c’est impressionnant de le voir garder son calme de cette façon. Mais on a l’impression que la série devrait être plus serrée qu’un résultat de 3-0 », a répondu Stone à propos du défi que pose Price.

L’entraîneur l’a confirmé lui-même, il prévoyait que l’ambiance au sein de son équipe serait à l’image de la météo plus que maussade qui régnait sur la région d’Ottawa lundi. Malgré ce marasme qui frappe les Sens, les joueurs clament qu’ils ont encore quelques tours dans leur chapeau.

Les échos de l'entraînement des Sens

« Je sais que les gens pensent que nous sommes épuisés, mais je ne crois pas que c’est le cas. Nous avons encore de l’énergie », a lancé Stone qui regagne des forces au quotidien.

Tout comme Stone, Methot refuse de croire que la magie de son équipe s’est estompée.

« Je ne pense pas. Oui, nous venons juste de perdre trois matchs, mais nous avons perdu contre une bonne équipe. La pression est maintenant sur nos épaules. Nous n’avons pas le choix de gagner », a mentionné le Franco-Ontarien.

Pour passer de la parole aux actes, les Sénateurs devront s’inspirer des démonstrations du Canadien qui ont pu compter sur une contribution inestimable de leurs quatre trios.

« On manque un peu de production offensive présentement. Peu importe qui marquerait ces buts, on doit en produire davantage. Il faut continuer de bûcher, ils ont toute la confiance du monde présentement et c’est à nous de semer le doute dans leur tête », a souhaité MacArthur qui n’a rien à se reprocher avec ses deux buts.

« J’apprécierais des buts de n’importe qui! », s’est aussi empressé de dire le pilote des Sénateurs.

« Ce type de joueurs (les membres des 3e et 4e trios) ne marque pas beaucoup de buts, mais ils marquent de gros buts, comme des buts gagnants. On peut remarquer cette tendance à travers la ligue. Et ils marquent souvent ces buts parce qu’ils vont là où ça fait mal », a convenu Cameron.

Les membres de l’organisation des Sénateurs ont consacré la suite de cette journée de congé à une célébration de la vie de Mark Reeds qui se tenait à leur aréna avec la famille et les proches de l’entraîneur adjoint décédé récemment.