BROSSARD – Graduellement, le Canadien s’approche de sa vitesse de croisière si bien que les entraîneurs se concentrent maintenant sur quelques correctifs spécifiques. Ce travail d’ajustement s’effectue dans la bonne humeur surtout quand on peut taquiner l’un de ses coéquipiers qui a sauté sur la patinoire sans lame sous ses patins.

 

Ce gaffeur, c’est Jonathan Drouin et il s’est retrouvé les quatre fers en l’air! On a immédiatement pensé à un coup monté contre l’attaquant du Tricolore, mais non. Les préposés à l’équipement avaient déplacé ses lames sur une nouvelle paire de patins.

 

« J’avais de nouveaux patins aujourd’hui (mardi), mais j’ai oublié de les mettre. J’ai enfilé mes anciens. C’est vraiment moi… », a admis Drouin qui ne s’est pas senti trop intelligent étendu sur la glace devant tous ses partenaires.

 

Le capitaine Max Pacioretty ne s’est pas gêné pour se moquer de Drouin.

 

« Il a sauté sur la patinoire sans lames, je ne crois pas qu’il faut être un génie pour comprendre que ça prend des lames. Je n’ai jamais vu ça dans ma vie. Il a tout de suite pensé que quelqu’un avait mis du ruban sur ses lames et il a regardé pour se rendre compte qu’il n’avait pas de lames », a commenté Pacioretty en jurant qu’il n’avait rien à voir dans cette histoire.

 

Mais revenons aux sujets plus sérieux, Pacioretty a été déplacé sur la deuxième vague de l’avantage numérique tandis que le défenseur Shea Weber a recommencé à patiner, en solitaire, avant ses coéquipiers.

 

Le geste se comprend grâce à une seule statistique frappante : Pacioretty n’a pas compté à cinq contre quatre depuis 50 parties! Il a bien marqué une fois en supériorité numérique cette saison, mais c’était en prolongation, donc à quatre contre trois. 

 

L’hypothèse de muter le numéro 67 sur le deuxième groupe avait été soulevée plus d’une fois. L’idée était de lui permettre de retrouver son « bureau » qui est posté dans le haut du cercle près de la bande du côté où il peut décocher ses tirs sur réception.

 

Sur la première vague, Alex Galchenyuk occupait plus souvent cet espace tandis que Pacioretty était posté dans le haut de l’enclave au cœur de la circulation lourde où les lancers sont plus difficiles à décocher.

 

Sans vouloir blâmer son capitaine, Claude Julien a avoué qu’il n’était peut-être pas le candidat idéal pour camper ce rôle.

 

« Les gars qui ont du succès à cette position, ils doivent bien se placer pour recevoir la rondelle et décocher leur tir rapidement. Certains joueurs s’ajustent mieux que d’autre. Pendant l’entraînement, on a vu que Paul (Byron) semblait bien se placer dans cette position », a noté Julien.  

 

« Beaucoup de crédit revient à Shaw »

 

En tant que quart-arrière de la première unité, Drouin a confirmé que la décision des entraîneurs lui semblait appropriée.

 

« Max, c’est un shooter. J’ai déjà joué dans le milieu et, quand t’es situé à cet endroit, t’as un peu moins la rondelle, tu attends plus qu’elle finisse par aboutir sur ton bâton pendant tout le jeu de puissance. Il va avoir ses lancers et il en a un bon. J’espère que ça va marcher pour les deux », a exprimé Drouin.

 

Certes, il s’agit d’un dossier délicat de retirer Pacioretty de l’unité partante du jeu de puissance, mais le capitaine affirme accueillir ce changement positivement.

 

« Ça me donne une occasion de lancer davantage, c’est la chose qui me permet d’avoir du succès. Même si la rondelle ne pénètre pas dans le filet, il faut toucher la rondelle pour développer de bonnes sensations et réussir des jeux offensifs », a déclaré Pacioretty qui voit plusieurs options pour des lancers sur réception en étant jumelé à Charles Hudon, Phillip Danault et David Schlemko en plus de Brendan Gallagher devant le gardien adverse.  

 

Pour Danault, l’association ne peut pas être plus naturelle. La chimie entre les deux joueurs est évidente et il croit qu’elle pourra s’exprimer en supériorité numérique.

 

« Je pense que ça allait bien dernièrement pour notre unité et ça ne peut pas nuire de l’ajouter à notre groupe. Il est content et le sentiment est partagé. On sait qu’il a un excellent lancer, il faudra l’utiliser amplement. Je suis un peu le patrouilleur dans le milieu, j’essaie de récupérer les rondelles dans différentes situations », a commenté Danault.

 

Julien a minimisé l’ampleur de ce geste et on peut le comprendre dans sa position. Il a tout de même patienté avant de tenter cette expérience ce qui confirme la délicatesse nécessaire sur ce sujet.

 

« Même si le jeu de puissance a marqué quelques buts dans les derniers matchs (3 buts depuis 4 matchs), ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas essayer de trouver une solution pour maximiser tous les joueurs. C’est un petit changement pour nous qui n’était pas quelque chose de gros. On espère que ça va nous aider », a-t-il mentionné.  

 

L’entraîneur n’est pas sans souhaiter que cette modification relance la production offensive de Pacioretty qui a dû se contenter d’une petite mention d’aide sur un but marqué dans un filet désert depuis sept rencontres.

 

Pacioretty s’est fait demander s’il était satisfait de son rendement actuel et sa réponse veut tout dire.

 

« Certainement », a-t-il répondu en un seul mot et en serrant les dents.

 

À titre indicatif, la première vague du jeu de puissance est composée de Drouin, Galchenyuk, Andrew Shaw, Paul Byron – qui remplace Pacioretty – et Jeff Petry.

 

Étape encourageante pour Weber

 

Pour l’instant, le jeu de puissance du Canadien se classe au 27e rang de la LNH et il ne pourra pas compter sur le retour de Shea Weber à court terme.

 

L’imposant numéro 6 devrait rater un cinquième match d’affilée, mercredi soir, alors que les Sénateurs d’Ottawa seront en ville.

 

Weber a patiné en solitaire pendant près de 30 minutes sous la supervision de Graham Rynbend, le thérapeute sportif en chef du CH. L’athlète de 32 ans était passablement agile sur patins ce qui laisse croire que sa situation progresse.

 

« Ça continue à bien aller, mais je n’ai pas encore eu le feu vert des soigneurs », a statué Julien.

 

L’attente s’annonce plus longue dans le cas d’Artturi Lehkonen qui n’a pas recommencé à patiner. Habituellement, les thérapeutes avisent Julien quand un joueur retournera bientôt sur la glace et ça n’a pas été fait pour le moment.

 

Drouin est distrait à l'entraînement
Shea Weber patine en solitaire
Les échos de l'entraînement du CH