Andrei Markov a amorcé le match de vendredi à Buffalo à quatre points du plateau des 500 en carrière dans la LNH. Avec ses quatre passes récoltées au fil des sept premières parties de la saison, on pouvait envisager qu’il atteigne ce plateau vendredi prochain à Calgary ou dimanche alors que le Canadien recevra les Jets de Winnipeg au retour de sa tournée dans l’Ouest Canada.

Le vétéran défenseur s’est moqué de toutes les projections en inscrivant quatre passes et cinq points aux dépens des Sabres. Quatre passes et cinq points représentent des sommets personnels pour Markov qui, a bientôt 37 ans, joue le meilleur hockey de sa carrière.

Markov n’a plus les jambes qu’il avait. Mais sa grande intelligence, autant en attaque qu’en défensive, sa vision, son talent des qualités abondantes moussées par l’énergie et le dynamisme de P.K. Subban permettent au plus vieux joueur du Canadien de jouer comme un jeune premier.

Vous direz qu’il est facile – et un brin normal aussi – de souligner le grand talent d’un joueur comme Markov après une soirée record de quatre passes et cinq points. Surtout que ces deux records sont plus faciles à célébrer dans le cadre d’une victoire, une huitième de suite en début de saison, une cinquième consécutive sur la route. Deux records pour le Tricolore.

Mais au-delà de son but et de ses quatre mentions d’aide, Andrei Markov joue du très gros hockey. Après huit matchs, Markov et Subban – P.K. était sur la glace pour six des sept buts de son équipe – forment le duo de défenseurs le plus productif de la LNH avec leurs 17 points. Et comme le Canadien était déjà une force en défensive avec Carey Price comme rempart devant le filet, les deux arrières dominent aussi la colonne des plus et des moins avec des différentiels positifs de 14 et 13. Après huit matchs seulement…

Parce que le Canadien est sur une lancée en ce début de saison 2015-2016, on retrouve tout juste derrière Markov et Subban les membres du premier trio : Max Pacioretty (+11), Tomas Plekanec (+10) et Brendan Gallagher (+8). En passant, est-ce que quelqu’un quelque part doute encore que ce trio est le meilleur du Canadien ?

C’est ce que je me disais aussi…

Parce que le Canadien a gagné 7-2 aux dépens des Sabres, ceux qui se fieront au score final croiront à une victoire facile. Bon ! Elle n’a pas été trop difficile à ajouter à la liste. J’en conviens. Mais les Sabres ont malgré tout dirigé 10 tirs de plus (36) que le Canadien (26). Les Sabres ont commencé le match en force. Ils ont même dominé le Canadien pendant de longues séquences au premier tiers.

C’est pourtant le Canadien qui s’est inscrit le premier au pointage. C’était la septième fois qu’il marquait le premier. Et sept fois, ce premier but a conduit à la victoire. Mieux encore, le Canadien n’a pas encore tiré de l’arrière cette année après 20 ou 40 minutes de jeu. Et ça, c’est énorme. Deux fois seulement en huit matchs, la marque était égale après une période. Trois fois après 40 minutes de jeu. Mais chaque fois, le Canadien a trouvé le moyen de protéger, voire accentuer, son avance ou a trouvé le moyen de la retrouver. Et ça, c’est énorme.

ContentId(3.1158291):« Markov et P.K. ont dominé ce match »
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Avec Carey Price profitant d’un congé, Mike Condon s’est imposé devant le filet pour endiguer le bon début de match des Sabres comme son bon début de deuxième période. Condon a fait à son bout de patinoire ce que Chad Johnson a été incapable de faire. Vrai que Johnson n’avait pas, devant lui, une équipe aussi solide que celle du Canadien l’est en ce moment. C’est justement pourquoi il devait limiter les dégâts en trouvant une façon de résister aux assauts du Canadien. En évitant d’accorder des buts douteux. Ce qu’il n’a pas été en mesure de faire alors que le Canadien l’a traversé grâce à de très beaux jeux – le premier but de Dale Weise, le tir de P.K. Subban dévié par Torrey Mitchel et le deuxième but de Brendan Gallagher – de l’opportunisme et une ou deux largesses accordées.

Tout va bien pour le Canadien en ce moment. Plus que bien. À un point tel que plusieurs se demandent qui diable arrivera à stopper la séquence historique du Canadien.

Ma réponse est : le Canadien.

ContentId(3.1158344):« C'est une soirée spéciale »
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Il est évident que le Tricolore perdra un moment donné. Mais tant qu’il jouera comme il le fait en ce moment. Tant qu’il déploiera les efforts qu’il déploie, tant qu’il jouera comme il joue en moment, en respectant le plan élaboré par Michel Therrien et en acceptant les mandats qui sont distribués, le Canadien connaîtra du succès. Et oui, il gagnera plus souvent qu’il perdra.

Mais s’il se met à croire qu’il est meilleur qu’il ne l’est vraiment, que les buts viendront soudainement facilement et qu’il peut se permettre de regarder ses adversaires de haut, c’est là que les ennuis commenceront.

On pourrait en avoir un exemple dès ce soir alors que les Maple Leafs de Toronto feront leur première visite à Montréal. Normalement, les Leafs ne devraient pas être en mesure de rivaliser avec le Tricolore. Surtout au Centre Bell, un samedi soir, avec en prime un Carey Price reposé et intimidant devant la cage.