Dure semaine pour le Canadien de Montréal!
Canadiens dimanche, 7 déc. 2014. 14:12 jeudi, 12 déc. 2024. 04:39Tout a commencé avec un retard de près d’une heure avant le décollage vers Denver dimanche dernier, en raison du mauvais temps qui sévissait au Colorado. On aurait dit qu’il s’agissait d’un signe prémonitoire de ce qui allait survenir au cours de la semaine qui a suivi!
Avec en tout premier plan l’énorme dose d’émotions provoquée par le décès de Jean Béliveau, le Canadien de Montréal vient de traverser son pire segment de la saison. Et ce n’est pas seulement lié à la fiche décevante d’une seule victoire en quatre matchs durant ce voyage éreintant. Il y a aussi en toile de fond plusieurs facteurs inquiétants alors que s’amorce le deuxième tiers du calendrier.
Commençons d’abord par ces débuts de matchs difficiles pour le Canadien. Je sais pertinemment qu’on se répète à ce sujet et qu’il ne faut pas exagérer à outrance la portée de la chose, mais il faut quand même reconnaître que la situation devient plus qu’inquiétante pour l’équipe. Elle entre maintenant dans une phase critique! Avoir marqué un grand total de 9 buts en première période après 30 matchs, avoir concédé le premier but à l’adversaire à 20 reprises, avoir les devants après une période à seulement deux occasions, voilà qui est anormal pour une équipe gagnante. Tôt ou tard, les choses ne peuvent que revenir à leur place naturelle et c’est ce qui survient, visiblement, pour le CH présentement.
Le hockey dit de « rattrapage » est de plus en plus difficile à exécuter de nos jours dans la LNH. Les gardiens sont plus solides qu’à une certaine époque et les plans de matchs sont mieux étoffés pour préserver une avance. Il suffit de regarder simplement les chiffres pour en avoir une preuve irréfutable. Il n’y a que quatre équipes qui affichent un rendement perdant lorsqu’elles marquent le premier but. Toutes les autres ont au moins une moyenne de ,500. Dans le cas d’une avance après une période, c’est encore plus éloquent. Seulement trois équipes sur trente présentent une fiche inférieure à ,500 en pareille circonstance!
L’entraîneur Michel Therrien a beaucoup d’expérience et il voit très bien ce qui se passe. Jusqu’à tout récemment, il a réussi habilement à maquiller les choses en prenant quantité de décisions impromptues en cours de match, ce qui a fort bien fonctionné la plupart du temps. Mais ce n’est plus suffisant. Il doit absolument trouver l’antidote au problème, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Car au fond, ce n’est pas lui qui fait la mauvaise passe coûteuse, qui est victime d’un revirement, qui rate le filet à répétition ou qui accorde un mauvais but. Les plans de matchs, selon les adversaires, sont fort bien préparés par lui et ses adjoints. Il est donc question ici de « décisions » et « d’exécution », ce qui revient foncièrement aux joueurs, sur la patinoire. Une grande partie de la solution passe donc par eux, autant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Comme plusieurs d’entre eux le disent depuis quelques jours, « il faut en faire plus ». Le temps est donc venu de cesser de le dire et... de le faire!
Price dans la même équation
Cette mauvaise habitude du Canadien de mettre un temps fou à décoller (et je ne parle pas ici des vols nolisés de l’équipe) est peut-être aussi en voie de placer les gardiens dans une situation intenable. En entrevue vendredi, l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite cherchait à minimiser cette théorie d’une pression accrue sur ses protégés en première période et c’est tout à fait compréhensible de sa part de le dire ainsi publiquement. Or, il est difficile de ne pas penser que Carey Price ne commence pas à perdre un peu de son aplomb dans les premiers segments de matchs à cause de cette « obligation » de ne pas accorder le premier but. Ce n’est sûrement pas une question de préparation physique ou mentale, lui qui a atteint un niveau de rigueur exceptionnel à ce niveau sous la gouverne de Waite.
Au cours de la dernière mauvaise séquence, Price n’a pas affiché son lustre habituel. Il a ouvert la porte au Wild en concédant un mauvais but à 19 secondes seulement en première. Il a aussi exécuté un fort mauvais déplacement sur le but de Michal Roszival à Chicago, à 2:13 de la première période ce qui a contribué à placer son équipe encore une fois en mode rattrapage. Cela n’enlève rien au brio qu’il affiche globalement et qu’il a démontré par la suite lors des innombrables infériorités numériques au Minnesota ou devant l’attaque dévastatrice des Hawks au cours de la spectaculaire remontée des siens. Mais Price est humain et de son propre aveu et celui de son entraîneur, il y a place à amélioration dans son jeu.
Chose certaine, même à son mieux, il ne peut constamment fabriquer des victoires à lui seul. Il mérite que son équipe lui donne une avance de temps à autre, en première période.
Du temps... à la maison!
Avec une fiche de 3-6-1 au cours des 10 derniers matchs et de 1-5-1 au cours des 7 derniers, le Canadien aura maintenant droit à un séjour de près de deux semaines à domicile. Ils ont été plusieurs, chez les joueurs, à dire qu’il s’agit du meilleur remède pour se regrouper et mettre fin à la mauvaise tendance d’autant plus qu’il n’y a que deux matchs au calendrier d’ici le mardi 16 décembre. C’est donc un contraste total avec le segment brutal de 8 rencontres à l’étranger sur un total de 12, qui s’est déroulé au cours d’une période intense d’à peine 22 jours depuis le 15 novembre dernier, segment au cours duquel il y eut quatre fois deux matchs en deux soirs et quatre fois trois matchs en quatre soirs!
Il y aura du temps de repos, certes, mais aussi du temps pour travailler fort sur la patinoire d’entraînement à Brossard. Cela inclut évidemment le jeu de puissance qui bat toujours de l’aile et la possibilité pour Stéphane Waite de travailler avec ses gardiens sur le plan technique. Cela inclut aussi le temps nécessaire pour chaque joueur de regarder froidement sa propre situation et de chercher à trouver les plages d’amélioration individuelles qui pourraient aider l’équipe globalement. Tirer plus souvent pour Desharnais, charger le filet avec moins de dentelle pour Galchenyuk, aller un peu plus dans la circulation pour Plekanec, être plus énergique en échec-avant pour Eller, Prust et Weise, prendre de meilleures décisions en zone offensive pour Pacioretty, afficher plus de constance en zone défensive pour Emelin, voilà autant de choses dont Michel Therrien parle souvent au cours des dernières semaines et qui expliquent assez bien le mauvais rendement de son équipe au cours de la période et sur lesquels il pourra enfin se pencher d’ici Noël.