MONTRÉAL - À certains moments, Marc Bergevin a poussé la note jusqu’à effectuer des propositions audacieuses pour boucler des transactions. Au final, rien ne s’est concrétisé et le directeur général demeure convaincu que le retour de Carey Price viendra relancer sa troupe qui a subi des défaillances en 2015-2016.

En se fiant à son équipe médicale, Bergevin était persuadé que sa pièce maîtresse reprendrait sa place en janvier. Le hic demeure que ce scénario n’a jamais abouti et le DG du club montréalais n’est pas parvenu à donner le coup de barre nécessaire.

« Selon les informations des docteurs – qui n’ont pas commis d’erreur – on croyait qu’il serait de retour en janvier. À ce moment, Mike (Condon, son adjoint) se débrouillait bien et l’équipe tenait le coup. Rien ne me laissait croire que je devais acquérir un gardien. Quand les choses ont commencé à mal tourner, j’ai fait des appels, comme je le fais toujours, et on ne pouvait pas s’améliorer avec ce qu’il y avait de disponible. C’est très difficile de se remettre de la perte de son gardien numéro un », a déclaré Bergevin dans son bilan annuel.

La suite des choses est connue, Bergevin s’est contenté d’une roue de secours en piteux état – Ben Scrivens – pour donner un peu de répit à Condon et le portrait s’est détérioré.

Le dirigeant du Tricolore a tenu à préciser, de son propre chef, qu’il avait décidé d’oser quelques propositions plus étonnantes à ses homologues, mais il ne semblait pas regretter d’avoir essuyé des refus.

Bilan des dirigeants (1re partie)

« J’ai même fait des offres audacieuses qui ont été refusées. En y repensant, je me disais que c’était un peu risqué, mais j’étais prêt à le faire. Je suis convaincu que vous m’auriez regardé en pensant que ce n’était pas une bonne chose », a confié Bergevin.

Maintenant que la saison 2015-2016 appartient au passé, l’ancien défenseur a promis, à une condition, qu’il ne chômera pas pour modifier le visage de son organisation.

« De là à paniquer et tout changer, je ne suis pas prêt à faire ça. C’est certain que je vais évaluer toutes les facettes de l’équipe pour aller de l’avant, mais je ne suis pas prêt à tout virer à l’envers », a-t-il précisé.

Bilan des dirigeants (2e partie)

« C’est certain que Price est un gros morceau, on le savait et on ne s’en cache pas. On n’est pas gêné de ça non plus. Le perdre, ça nous a fait mal, mais je vais toujours regarder pour améliorer l’équipe. C’est le mandat que Geoff (Molson, le propriétaire) m’a confié et je ne vais jamais arrêter », a ajouté Bergevin.

Ce discours, Bergevin l’a tenu puisque lui et ses collègues du Canadien sont persuadés que la présence du numéro 31 réparera tous les accrocs dès le lancement de la prochaine saison.

Ça ne veut pas dire que le directeur général n’a pas admis les faiblesses de sa troupe au cours des derniers mois.

« Si on avait joué pour une moyenne de ,500 en décembre, on aurait accédé aux séries. Est-ce que les joueurs, Michel ou moi avons échoué? Je trouve que c’est un gros mot. Je pense plus qu’on aurait pu faire mieux », a évalué Bergevin avec une certaine gentillesse.  

« Même quand on perdait le club jouait bien. Ce qui nous a fait mal, ce sont les buts accordés. Ça me dit que si tu ne te défends pas bien, tu ne peux pas gagner. Je ne dis pas qu’il faut jouer un style défensif, il faut être responsable et il y a une grosse différence », a enchaîné le Québécois.

Bilan des dirigeants (3e partie)

Non aux changements populaires

À défaut de poser un verdict très sévère sur le rendement de ses protégés, Bergevin a encore assumé la responsabilité des déboires de la dernière saison. Il entend bien évaluer les options à sa disposition, mais il ne cédera pas à la tentation de bouger uniquement pour satisfaire la demande du public.

« Jusqu’à preuve du contraire, on a le meilleur gardien et il n’était pas là. Est-ce qu’on aurait dû mieux faire? Oui. C’est mon travail de corriger les choses, c’est ma responsabilité. Je respecte les partisans, ils ont tous leur opinion et je la respecte, mais je ne ferai pas ce qui est populaire ou ce qu’ils veulent. Je vais agir pour le meilleur intérêt du club selon mes connaissances », a-t-il précisé.

Tout en vantant le travail de Max Pacioretty à sa première année comme capitaine, Bergevin a reconnu que le groupe de meneurs avait erré à un certain point.

« Je pense qu’il y a eu un manque, ils ont traversé une période difficile. Comme groupe, il y a eu une déficience, mais j’aime croire qu’ils ont grandi avec de telles expériences. L’important, ça demeure comment on se relève », a avoué l’homme aux expressions colorées.

Le DG veut que les partisans soient positifs

Bergevin l’a déjà répété plusieurs fois et son constat n’est pas différent après cette saison de misère. À ses yeux, la meilleure – ou pratiquement unique – manière d’améliorer sa profondeur en attaque s’avère le repêchage.

Bilan des dirigeants (4e partie)

« Toutes les équipes ont des besoins et tous les directeurs généraux recherchent des marqueurs. Les meilleurs buteurs sont rarement disponibles. La solution est d’en repêcher un et ça prend du temps pour le développement comme on a pu le voir avec Alex Galchenyuk. Il y a également le marché des joueurs autonomes, on va observer les options, mais les joueurs peuvent aussi choisir parmi les 30 équipes », a répondu Bergevin sur la façon de renflouer son deuxième trio.

« On se prépare pour repêcher au neuvième rang et, en parlant avec Trevor (Timmins), on devrait obtenir un bon joueur, mais il ne sera probablement pas prêt l’an prochain », a souligné le DG.

La pression sera donc grande sur Timmins et ses acolytes pour sélectionner une cuvée prometteuse. Depuis l’arrivée de Bergevin en poste, les quatre premiers choix du CH ont été Alex Galchenyuk, Michael McCarron, Nikita Scherbak et Noah Juulsen. Ce sont plutôt les sélections de Jarred Tinordi (2010) et Louis Leblanc (2009) qui ont fait mal.

Bergevin refuse donc de jeter la pierre au département consacré au développement des joueurs.

« Pas du tout. […] Quand tu repêches 25e ou 26e, tu deviens victime de tes succès. Il y a quand même des choses que tu ne peux pas développer, surtout le talent offensif. Tu peux aider le joueur à progresser, mais ça n’arrive pas souvent qu’il devienne un joueur spécial », a-t-il noté.

La sélection du mois de juin pourrait devenir déterminante à moyen terme. En attendant, ça revient au noyau du Tricolore de propulser le club au prochain niveau. À moins d’une offre impossible à refuser, Bergevin n’entend pas le démanteler pour attirer un joueur qui comblerait un besoin.

Bilan des dirigeants (5e partie)

« Dans le monde du sport, je ne pense pas que ça existe des intouchables. Mais ce n’est pas mon intention d’échanger Price, (P.K.) Subban, Galchenyuk ou (Brendan) Gallagher », a jugé Bergevin.

Cela dit, il a tout de même entretenu des discussions avec d’autres directeurs généraux pour arracher un joueur de cette trempe à un club rival.

« Présentement dans la LNH, les équipes identifient des joueurs qui forment un noyau et elles s’assurent de les protéger et s’engager avec à long terme avec eux. On a vu des exceptions quand certains de ces joueurs ont été échangés et on a parfois été impliqué dans ces discussions, mais ils sont allés ailleurs. On a essayé », a voulu présenter le DG.

Bilan des dirigeants (6e partie)

À moins d’une surprise, les partisans n’auront donc pas grand-chose à se mettre sous la dent au cours des prochains mois. Tout de même, Bergevin espère que les partisans garderont leur optimisme.

« Faire des changements simplement parce que c’est populaire ou sexy? Non. La chaîne a vraiment débarqué (cette saison), mais il faut regarder plus loin que ça. Les partisans n’ont peut-être pas mon bagage dans le milieu du hockey, mais le club a présenté un bon niveau de compétition. Est-ce qu’on est une équipe de 110 points (comme en 2014-2015) ou une équipe de 82 points? On est probablement au milieu de ça et c’est suffisant pour accéder aux séries. »

« Quand ça arrive, on peut causer des dommages. Je veux que nos partisans soient positifs », a lancé Bergevin. 

Bilan des dirigeants (7e partie)
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