En séries! Eh oui... En séries!
Canadiens jeudi, 30 nov. 2017. 22:08 vendredi, 13 déc. 2024. 17:17Arrangez ça comme vous voudrez, mais fort de sa victoire de 6-3 aux dépens des Red Wings de Detroit, le Canadien s’est couché au troisième rang de la division Atlantique.
Eh oui! Il se réveille donc en séries éliminatoires. Pour l’instant diront certains, avec raison, puisque les Bruins de Boston qui talonnent le Canadien avec un tout petit point de recul ont quatre matchs en mains sur le Tricolore. Bien qu’ils aient plongé au 14e rang de l’Association Est avec 22 points, les Sénateurs pourraient aussi rejoindre le Canadien en profitant des quatre parties en mains dont ils disposent. Sans oublier que les Red Wings de Detroit, qui croiseront le Canadien encore samedi, mais cette fois au Centre Bell, pourraient non seulement égaler le Canadien avec une victoire, mais ils ont eux aussi une partie en mains.
Tout ça pour dire que la troisième place acquise jeudi soir par le Canadien est sérieusement menacée.
Mais quand on considère le merdier dans lequel le Tricolore s’enlisait dans un passé encore très récent, il serait bête de tamiser le plaisir évident que le Canadien et ses partisans peuvent afficher avec le renversement complet de situation associé à la séquence de quatre victoires de suite sur laquelle le Canadien surfe en ce moment.
Surtout qu’à Detroit jeudi, le Canadien a battu les Red Wings en dépit de l’absence de son attaquant numéro un, Jonathan Drouin, de son défenseur numéro un, Shea Weber, et avec un Carey Price qui a bien sûr fait le travail devant le filet sans toutefois être aussi impérial que lors des trois matchs qui ont suivi son retour au jeu samedi dernier.
Eh oui! Le Canadien est en séries. Qui l’eut cru alors qu’il y a deux semaines à peine on tentait d’encercler la date coïncidant avec leur élimination définitive du portrait des séries.
Le plus dur reste à faire. C’est vrai. Car il faudra que le Canadien trouve le moyen de résister à l’assaut de ses rivaux pour protéger cette troisième place. Ou revenir la ravir chaque fois qu’elle lui échappera, car on peut facilement prévoir qu’il y aura beaucoup d’effervescence autour de la troisième place de la division Atlantique au cours des prochains mois.
Mais c’est quand même surprenant de voir que le Canadien se réveille bel et bien en séries et que ce ne soit pas en raison du fait qu’il rêve éveillé et/ou en couleurs..
Mes observations sur cette victoire :
- Le trio de Plekanec prend les choses en mains
- Price plie, mais ne se rompt pas
- Encore des buts rapides… pour le CH
- Surprise : Drouin est blessé
- Les Wings battent de l’aile
Chiffre du match : 100 – Vivement critiqué lorsque les choses étaient au plus mal pour son équipe en début de saison, vivement critiqué pour l’utilisation qu’il a réservée à plusieurs joueurs depuis le début de l’année, Claude Julien a orchestré le renversement qui vient de propulser le Canadien en séries. Sa victoire d’hier, la 12e du Canadien cette saison, lui a d’ailleurs permis d’atteindre le plateau des 100 victoires en 210 matchs en carrière avec le Canadien. Claude Julien compte aussi 566 gains en 1048 matchs dirigés en carrière dans la LNH.
Le trio de Plekanec prend les choses en mains
Bon nombre de partisans et d’observateurs ont poussé les hauts cris lorsque Claude Julien a indiqué qu’il confiait à Jacob De La Rose le mandat de remplacer Jonathan Drouin entre Alex Galchenyuk et Paul Byron.
De La Rose qui n’a pas le moindre but, pas même une petite passe à son actif depuis le début de la saison au centre du premier trio. Quel non-sens pouvait-on lire et entendre.
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Vrai que De La Rose est sous-productif – le mot est faible – depuis le début de la saison. Mais pourquoi le désigner comme centre du premier trio simplement parce qu’il évolue entre Galchenyuk et Byron?
Si Claude Julien a pris cette décision, c’était bien plus par souci de ne pas démembrer les trios de Danault et de Plekanec qui sont ses meilleurs depuis quelques matchs. Ou ses plus constants pour éviter de froisser les partisans pointilleux de Galchenyuk.
Quand on regarde le temps d’utilisation qu’il a réservé à ses joueurs à Detroit hier, Claude Julien a été conséquent avec sa décision. Il a davantage eu recours aux trios de Danault (25 présences) et de Plekanec (24 présences) qu’à celui de De La Rose qui a effectué 19 présences.
Les unités spéciales ont permis à Julien d’offrir du temps supplémentaire à Galchenyuk et Byron. Ce faisant, il a minimisé les conséquences de l’absence de Drouin.
Un travail de chef d’orchestre qui mérite d’être souligné positivement et qui devrait apaiser les critiques et le vent de panique soulevés par l’annonce du mandat réservé à De la Rose avant la partie.
Surtout que dans les circonstances, De La Rose a fait du travail honnête. Un brin plus même...
Mais ceux qui ont vraiment comblé l’absence de Drouin sont Danault et Plekanec. De fait, le trio de Plekanec a été le meilleur du Canadien jeudi à Detroit. Ou le plus efficace si le mot meilleur associé à Plekanec vous donne de l’urticaire.
Plekanec joue très bien cette saison. Ses critiques les plus sévères devront réaliser à un moment donné que ce joueur de centre plus intelligent que spectaculaire sur la patinoire a un gros mot à dire dans les succès collectifs de son trio et dans les performances de Brendan Gallagher et de Charles Hudon. Et sa contribution dépasse les deux mentions d’aide récoltées hier.
Plekanec remplit très bien son rôle de parrain au sein de ce trio et maintient sa grande efficacité aux cercles de mises en jeu. Hier, il a gagné 15 des 21 mises en jeu (71 %) qu’il a disputées. C’est énorme.
Phillip Danault et son trio ont aussi très bien fait encore hier. Danault joue bien. Andrew Shaw joue du hockey inspiré. Max Pacioretty? Il a été moins bon à mes yeux que mercredi contre Ottawa, mais il a terminé sa soirée de travail avec un but – sans signification, le 6e en fin de match – et une passe. Ce but stoppe à huit sa séquence de matchs consécutifs sans but et la passe mousse une production comparable à celle qu’il affichait à pareille date l’an dernier.
Ces statistiques ne sont qu’un baume sur des fluctuations bien trop importantes des performances offertes par le capitaine depuis le début de la saison. Mais bon, peut-être qu’elles l’aideront justement à trouver un rythme plus soutenu sur la glace.
Price plie, mais ne se rompt pas
Carey Price a récolté sa septième victoire de la saison. Comme son équipe, le gardien numéro un affiche un dossier de ,500 pour la première fois depuis le troisième match de la saison, le 8 octobre dernier. Oui ça faisait longtemps.
Mais en dépit de sa quatrième victoire consécutive depuis son retour au jeu, en dépit de ses 28 arrêts sur les 31 tirs – il affiche une efficacité de 96,2 % (128 arrêts sur 133 tirs) lors de ces quatre parties – des Red Wings, Carey Price a montré ses premiers signes inquiétants en quatre matchs.
Rien de grave. Car comme le roseau, Carey Price a plié à quelques reprises à Detroit, mais il n’a pas cassé. Mais le Price si solide dans sa technique, si puissant et précis dans ses déplacements, le Price tout en équilibre devant sa cage lors des trois premiers matchs était autant déstabilisé en première période qu’il ne l’était en début de saison.
Il s’est déporté tantôt trop à gauche, tantôt trop à droite, il a nagé devant son filet plus souvent au cours de la seule première période jeudi que lors de ses trois premiers matchs en entier.
Car si on qualifie Price de meilleur gardien de la LNH, c’est parce qu’il trône devant son but en rendant ainsi faciles des arrêts qui sont parfois loin de l’être.
En première période hier, ça semblait compliqué. Ardu. Mais tout s’est replacé et Price a réalisé quelques arrêts solides qui ont permis à son équipe de revenir de l’arrière pour reprendre le contrôle du match et ne jamais le perdre ensuite.
Encore des buts rapides… pour le CH
Le Canadien s’est très souvent tiré dans le pied en début de saison en offrant à ses adversaires des buts à profusion en début de périodes et des buts successifs en moins d’une minute.
J’ai écrit très souvent, mais j’aurais dû écrire trop souvent comme l’ont d’ailleurs démontré les défaites encaissées dans le cadre de ces matchs marqués de buts consécutifs encaissés en moins de 60 secondes.
Jeudi, le Canadien a encore été impliqué dans une séquence de deux buts marqués en moins d’une minute. Mais cette fois, c’était à son avantage.
Le Canadien a nivelé les chances en début de période lorsque Charles Hudon a sauté sur un retour de lancer pour faire 2-2 et pris le contrôle de la partie 43 secondes plus tard lorsqu’Andrew Shaw a décoché un très bon tir dans la lucarne au-dessus de la mitaine de Jimmy Howard.
Le Canadien a joué le même tour aux Sénateurs mercredi soir au Centre Bell.
Avec les performances de Price, la qualité du jeu en défense et l’éveil des unités spéciales, le renversement complet des buts consécutifs qui favorisent maintenant le Tricolore s’ajoute à la liste de raisons qui expliquent le retour en force du Canadien et sa place en séries.
Surprise : Drouin est blessé
Jonathan Drouin a raté le match de jeudi à Detroit. Il n’a pas même fait le voyage alors que le personnel médical a décidé de le confiner à Montréal pour soigner une blessure au bas du corps.
Une blessure mineure dit-on.
Il faut qu’elle soit mineure en simonac cette blessure. Car après le match de mercredi contre Ottawa, l’un des bons disputés par Drouin cette année, un match au cours duquel il a patiné avec entrain et vigueur, un match au cours duquel il a obtenu et profité d’un tir de pénalité, Drouin a multiplié les réponses lors de son long point de presse dans le vestiaire du Tricolore.
Après avoir répondu aux questions, il est parti aux pas de course pour se rendre aux douches. Il est revenu en courant pour aller saluer les enfants qu’il invite dans la loge qu’il partage avec les enfants malades. Il a embrassé sa mère, salué son père et est reparti le pied léger vers l’autobus qui attendait dans le garage.
Drouin ne donnait rien d’un gars blessé. Surtout au bas du corps. De fait, il semblait frais et dispo en comparaison à Charles Hudon qui marchait à cloche-pied en raison de la rondelle qui l’a atteint à un pied sur un tir bloqué en cours de match contre Ottawa.
Et même s’il semblait souffrir le martyre, Hudon a joué alors que Drouin est demeuré à Montréal.
Pas question ici de mettre en doute la parole du Canadien. Si le joueur étoile est blessé, il est blessé. Mais l’état-major du Canadien savait après la rencontre que Drouin ne faisait pas le voyage à Detroit parce qu’il était blessé. La direction savait parce qu’elle avait rappelé Daniel Carr.
Pourquoi alors ne pas simplement avoir annoncé la nouvelle lors du point de presse de Claude Julien? Le tout aurait pris cinq secondes et aurait permis d’éviter une autre vague de questions, de réponses boiteuses, de spéculations et de doutes.
Quand une organisation comme le Canadien souffre déjà d’un sérieux manque de confiance à son endroit affiché par ses partisans, il me semble qu’elle devrait prendre des mesures pour rétrécir le fossé qui la sépare de ses partisans au lieu de l’élargir.
Mais bon, ce doit être encore la faute des journalistes qui tentent le plus simplement et humblement possible de faire leur travail qui consiste à informer les partisans et à endiguer les maudites rumeurs et spéculations…
Les Wings battent de l’aile
Je regardais aller les Red Wings jeudi et je me demandais comme diable il était possible qu’ils soient dans la course aux séries.
Je ne sais pas pour vous, mais j’avais placé les Wings tout en bas du classement dans la division Atlantique. Oui, oui, derrière les Sabres de Buffalo.
Leur début de saison m’a secoué un brin, mais leur performance d’hier m’a réconforté dans mes projections.
Anthony Mantha, Dylan Larkin, Andreas Athanasiou sont certainement des vedettes en devenir. Mais cette équipe structurée, équilibrée, solide dans un passé encore récent est vraiment déstabilisée aujourd’hui.
Le Canadien verra la troisième place acquise hier être menacée sur plusieurs fronts au cours des prochaines semaines. Les assauts viendront de Boston, d’Ottawa et peut-être même du sud de la Floride au sein de sa division. Ils viendront aussi de New York, de la Caroline, de Pittsburgh et de Washington s’il doit se battre pour l’une des deux places réservées aux clubs repêchés.
Mais ces assauts ne viendront pas de Detroit.