Faux départ!
Canadiens dimanche, 15 déc. 2019. 00:22 dimanche, 15 déc. 2024. 13:00MONTRÉAL - Affirmer que la parité qui prévaut dans la LNH t’oblige à prendre tous les matchs avec sérieux et donc respecter tous les adversaires que tu croises est une chose.
Le prouver en déployant l’intensité nécessaire pour gagner un match que tu devrais normalement gagner en est une toute autre.
Et c’est justement parce que les joueurs du Canadien se sont contentés de lancer de belles paroles au lieu de passer aux actes qu’ils ont perdu samedi contre les Red Wings de Detroit. Qu’ils
ont perdu contre la pire équipe de la LNH. Une équipe contre qui ils ont d’ailleurs perdu deux fois plutôt qu’une déjà cette année alors que les Wings sont venus gâcher la fête lors de la rentrée du Tricolore au Centre Bell le 10 octobre dernier.
Il faut le faire.
Venger la défaite de 4-2 encaissée lors du match d’ouverture aurait dû être en soi une source de motivation supplémentaire.
Mais non!
Vouloir profiter de la visite des Wings pour prolonger à cinq victoires lors des six derniers matchs une séquence qui aurait servi de belle rampe de lancement en vue de la tournée de quatre matchs qui attend le Tricolore dans l’Ouest canadien aurait dû être une autre bonne source de motivation.
Mais non!
Le fait d’avoir vu les Jets de Winnipeg se faire surprendre par des Wings qui avaient perdu leurs 10 derniers matchs en temps réglementaire, qui avaient en fait perdu 12 fois de suite et qui n’affichaient que huit gains en 33 matchs avant de faire leur deuxième escale à Montréal aurait dû servir à la fois d’avertissement et de source de motivation.
Mais non!
En refusant de prendre les moyens pour passer des paroles aux actes, le Canadien s’est laissé dominer par une équipe qui a mieux patiné, qui s’est davantage impliquée et qui a simplement mieux joué. Il a perdu contre un club qui méritait bien plus que lui de gagner avec le résultat qu’il s’envolera dimanche vers Vancouver avec un faux départ sur les bras.
Un autre!
Car en plus des deux revers contre des Wings qui finiront la saison dans la cave du classement ou très près du dernier rang, le Canadien a perdu deux fois contre les Devils, une fois contre les Blue Jackets, une fois contre des Rangers qui devraient normalement terminer derrière le Tricolore et contre les Sénateurs.
Manque d’implication
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Pas question de minimiser la qualité de la sortie de Jonathan Bernier qui a disputé un fort match devant la cage des Wings repoussant 42 des 43 tirs du Canadien. Il méritait pleinement la victoire et la première étoile qu’il a obtenue.
Mais en dépit quelques arrêts solides et qui frisait sur le désespoir lorsqu’il a plongé sur sa droite pour voler un but à Nick Suzuki, Bernier n’a pas volé le match au Canadien. Il a simplement joué à la hauteur de la performance de ses coéquipiers permettant aux Wings d’être la meilleure des deux équipes sur la glace du Centre Bell samedi.
« Il faut nous regarder et être conscient de ce qu’on aurait ou faire de plus et de mieux dans ce match. J’ai trouvé que nous avons été trop mous dans les batailles à un contre un ce soir. Quand tu joues mollement, tu joues avec le feu », a convenu Claude Julien après la rencontre.
Vrai que tous les clubs se font surprendre de temps en temps par des adversaires plus faibles. Même les meilleurs. Même les champions.
Le Canadien a d’ailleurs battu les Blues de St.Louis à deux reprises cette année. Il a battu les Bruins, les Capitals, les Islanders, les Maple Leafs deux fois aussi – ils devraient être meilleurs que leur position au classement ne l’indique – les Coyotes, les Penguins et les Golden Knights.
Mais contrairement aux gros clubs que le Canadien a surpris et qui se feront surprendre une fois de temps en temps d’ici la fin de la saison, le club de Claude Julien ne profite pas de leur potentiel qui permet de vite se racheter et faire oublier ces accidents de parcours. Il ne profite pas de leur coussin qui permet de perdre sans pour autant glisser hors des séries.
Surprendre oui, être surpris : non!
La réalité du Canadien est simple. Elle est aussi sans merci : cette équipe doit surprendre des rivaux qui la prendront à la légère de temps en temps et réduire au minimum, parce qu’il est impossible de les éliminer, les échecs ou faux départs coûteux comme celui de samedi.
Le Canadien n’est pas en péril. C’est vrai. Du moins, il ne l’est pas encore. Mais avec une fiche très ordinaire, trop même, au Centre Bell (8-8-3) et la vulnérabilité qu’on lui connaît, le Canadien n’est pas en bonne posture non plus.
Surtout à l’aube d’une tournée de quatre matchs dans l’Ouest canadien qui est rarement accueillant. Les Canucks sont jeunes, rapides et talentueux. Les Flames sont ragaillardis depuis l’arrivée de Geoff Ward derrière le banc. Les Oilers ont le numéro de Price et du Canadien à Edmonton. Les Jets représentent une des belles surprises de la première moitié de saison dans la LNH.
Récolter quatre points lors de ces quatre matchs aurait représenté un résultat intéressant. À cause de la défaite de samedi aux mains des Wings, ces quatre points ne sont plus suffisants.
Le revers de samedi met donc beaucoup plus de pression sur le Canadien à l’aube des quatre matchs dans l’Ouest, qui seront suivis de trois autres sur la route en Floride (Lightning et Panthers) et en Caroline afin la fin de l’année.
« Nous ne sommes pas dans une mauvaise position, mais il est évident que des équipes se mettront à gagner et à monter au classement en deuxième moitié de saison. On doit prendre les moyens pour faire partie de ces équipes. Pour y arriver et grimper au classement, il faut être beaucoup plus constant que nous l’avons été jusqu’ici cette saison. Surtout à la maison », que Claude Julien a aussi reconnu après le revers de samedi.
En bref
- Les pénalités ont fait mal au Canadien samedi. Riley Barber était au cachot – coup de bâton asséné en zone offensive – lorsque les Wings ont doublé leur avance (20) en troisième période. Brendan Gallagher a compliqué la remontée de son équipe en fin de troisième en écopant la deuxième de deux pénalités pour double-échec écopées en zone ennemie. « Je n’ai pas le droit d’écoper de pénalités du genre », a plaidé Gallagher après la rencontre...
- Très solide depuis un cinq ou six semaines dans toutes les facettes de son jeu, Shea Weber a été surpris en début de rencontre par Dylan Larkin qui lui a volé la rondelle derrière le filet de Carey Price avant de la remettre à Tyler Bertuzzi qui a facilement marqué de l’enclave où il avait été laissé sans surveillance...
- Jonathan Bernier a signé sa septième victoire de la saison, sa deuxième contre le Canadien cette année. Il a donné le ton à sa solide performance en réalisant deux arrêts coup sur coup devant Phillip Danault qui a profité d’une échappée alors que le Canadien écoulait la première pénalité écopée par Gallagher tôt dans le match. « Je me sentais vraiment bien dès l’échauffement. Ces deux arrêts m’ont vraiment mis dans le coup, mais je voyais bien la rondelle et on jouait bien encore ce soir. La victoire contre Winnipeg a vraiment fait du bien », a convenu le gardien québécois...
- Foi de Jonathan Bernier, le moral des Wings a pris un solide coup dans les flancs pendant la séquence de 12 revers de suite. «Le pire c’est qu’on ne jouait pas aussi mal que les résultats le laissaient croire. Certains soirs, j’accordais des buts sur des jeux qui n’avaient pas de bon sens. Sur des mauvais bonds et des déviations involontaires. Le genre d’affaires qui arrive quand ça va mal et que les choses vont encore plus mal. L’autre soir contre les Jets la chance a tourné. On jouait bien, mais en plus leurs défenseurs ont fait dévier des rondelles sur deux de nos buts. Ça nous a relancés et on est arrivés ici bien plus confiants», assurait Bernier croisé dans le vestiaire des Wings après sa victoire de samedi...
- S’il a été en plein contrôle sur la majorité des tirs qu’il a affrontés samedi, Jonathan Bernier a admis avoir joué de chance sur l’arrêt effectué aux dépens de Nick Suzuki. « J’ai plongé en me disant : il arrivera ce qu’il arrivera. J’étais battu et il n’a pas pu soulever la rondelle », a commenté Bernier qui a été impressionné par la recrue du Canadien. « Il est vraiment bon. Quand il fonce vers le filet, tu vois qu’il est confiant. Il a la tête haute, il a de bonnes mains pour compléter des passes et offrir des occasions de marquer à ses compagnons de ligne », a conclu le gardien québécois.
- Nick Suzuki a d’ailleurs servi une passe savante à Nick Cousins en première période pour lui offrir une très belle occasion de marquer de l’enclave. Une occasion dont il n’a pas su profiter. Mais en dépit cette passe, plusieurs bons jeux et les commentaires élogieux de Bernier à l’endroit de Suzuki, l’entraîneurchef Claude Julien s’est fait un brin critique à l’endroit de sa recrue. « Nick fait partie des joueurs que j’aurais aimé voir s’impliquer davantage devant le filet adverse. Il a beaucoup de talent, mais il faudrait attendre avant de le traiter comme une vedette », a insisté le coach...
- Ce genre de message à l’endroit d’une recrue est habituel de la part d’un entraîneurchef qui tient à garder un brin ou deux de poigne sur ses jeunes afin d’éviter qu’ils commencent à prendre de mauvaises habitudes ou les choses à la légère. Mais sur la liste des joueurs à réprimander, le nom de Max Domi devrait venir plus haut que celui de Suzuki. Du moins à mon avis...
- Le Canadien a retourné le défenseur Otto Leskinen au Rocket de Laval après la rencontre de samedi. On doit donc comprendre que Victor Mette doit se rapprocher d’un retour au jeu...
- L’envolée vers Vancouver est la seule activité au programme chez le Canadien dimanche. Il reprendra l’entraînement lundi en vue de premier des sept matchs de suite qu’il disputera sur la route, mardi soir face aux Canucks...
- Le Canadien sera donc de retour devant ses partisans le 2 janvier seulement alors que le Lightning de Tampa Bay effectuera sa deuxième visite de la saison au Centre Bell.