Il était temps
Canadiens jeudi, 10 sept. 2015. 13:57 jeudi, 12 déc. 2024. 16:31Un jour ou l’autre, Alex Galchenyuk sera le centre numéro un du Canadien.
Après trois saisons d’apprentissage, il est temps d’emprunter ce virage. C’est ce que le Canadien a fait jeudi en annonçant que son plus bel espoir allait avoir l’opportunité cette saison de se prouver à sa position naturelle.
En faisant ceci, l’entraîneur-chef du Canadien Michel Therrien a du coup annoncé qu’il est prêt à vivre avec certaines lacunes de Galchenyuk sur le plan défensif, ce qui est tout à fait normal. Le jeune attaquant de 21 ans est encore en apprentissage, spécialement en ce qui a trait aux exigences du métier de joueur de centre dans la LNH.
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Est-ce qu’il aura long de corde? On verra, car il ne faut pas oublier que le Canadien a une mission et c’est d‘accéder aux séries et ultimement de remporter la coupe Stanley. Pour ce faire, il faut absolument que Galchenyk soit en mesure de progresser rapidement. On lui a donné trois années d’expérience dans la LNH et je ne suis pas inquiet pour son avenir. Reste désormais à ce joueur bourré de talent de faire preuve de constance.
Si ce n’est pas le cas après 20 matchs, le Canadien devra prendre les décisions qui s’imposent dans son cas, mais j’ai vraiment l’impression que l’organisation fera vraiment preuve de patience avec lui.
Ce qui signifie que Galchenyuk se verra sans doute offrir des ailiers de qualité en début de calendrier. Six candidats pourraient se succéder, mais d’emblée, il ne faudrait pas se surprendre de voir à sa droite le nouveau venu Alexander Semin, avec qui il partage des origines russes. Restera ensuite à lui trouver un ailier gauche. Il sera intéressant de voir si Therrien sera tenté de compléter cette unité avec un attaquant au profil plus défensif. Dans le cas contraire, David Desharnais et Brendan Gallagher sont des candidats logiques.
Former de bons duos d’abord risque donc d’être une bonne option pour Michel Therrien. Advenant que la combinaison Galchenyuk-Semin s’avère fructueuse et que Pacioretty fait de même avec Tomas Plekanec ou Desharnais comme complice, le pilote du Tricolore aura déjà de bonnes fondations sur lesquelles bâtir.
La nouvelle affectation de Galchenyuk ne veut toutefois pas dire qu’il devient de facto le centre numéro un de la formation montréalaise. Ce poste risque davantage de lui appartenir l’an prochain après une première année complète à titre de joueur de centre.
D’ici là, le passage de Galchenyuk de l’aile au centre ne se fera pas sans conséquences puisque les responsabilités des autres joueurs de centre naturels au sein de la formation changeront inévitablement.
Il y a d’abord l’option que Plekanec soit échangé. Il y a aussi celle où Desharnais et Lars Eller seraient permutés à l’aile gauche. Le Canadien se doit cependant de faire preuve de réserve avant d’y aller de choix drastiques. Imaginez qu’on échange Plekanec et que par malheur, Desharnais ou Galchenyuk se fracture une jambe… Adieu profondeur! C’est de tout un atout à une position aussi névralgique que Michel Therrien se verrait alors dépouillé.
Capitaine Pacioretty
S’il était temps de muter Galchenyuk au centre, il importait aussi pour le CH d’annoncer qu’il amorcera la prochaine saison avec un capitaine.
Que le Canadien ait dû passer par une année de transition sur le plan du leadership l’an dernier, d’accord. Le même message n’aurait toutefois pas été bon pour les partisans si le Canadien avait opté pour le statu quo. Ç’aurait signifié que l’organisation n’est pas capable d’identifier un vrai leader.
Le Canadien a besoin d’un capitaine, ne serait-ce que pour assurer une bonne communication entre Michel Therrien et son groupe de joueurs. Le lien qu’un capitaine du Tricolore entretient aussi avec l’état-major, les journalistes et les partisans est aussi d’une importance capitale.
C’est le mandat qui attend Max Pacioretty, qui sera à mon avis le successeur de Brian Gionta. Il y a certainement d’autres candidats, mais P.K. Subban reste P.K. Subban, Andrei Markov ne parle pas beaucoup et Tomas Plekanec en est à sa dernière année de contrat et n’est pas encore assuré de demeurer avec le Canadien.
Pacioretty a prouvé qu’il a l’étoffe d’un bon capitaine et qu’il mérite le « C », même si je considère toujours que Gallagher s’acquitterait lui aussi très bien de cette fonction.
Nommer Gallagher capitaine impliquerait que l’un ou l’autre des adjoints nommés l’an dernier – Pacioretty, Subban, Plekanec et Markov – se verrait retirer une « lettre ». Imaginez la controverse. Voilà le genre de polémique dont le Canadien se priverait.
Dans les circonstances, Pacioretty se veut donc un choix logique.
*Propos recueillis par Mikaël Filion