Malgré la défaite de 4-3 subie aux mains des Blue Jackets de Colombus, dimanche après-midi, il semble que le Canadien de Montréal des derniers jours reconnait davantage l’urgence de la situation. L’équipe tente, tant bien que mal, de s’accrocher au mince espoir d’une participation aux séries éliminatoires, et ce, malgré un retard relativement important (huit points) au classement et un piètre rendement à domicile (11-14-4).

 

Samedi, les hommes de Claude Julien ont offert une performance inspirante et convaincante face aux Panthers de la Floride. On a eu droit à un effort collectif, un plus grand sens des responsabilités et d’engagement pour la forte majorité des acteurs de la scène et un gardien de but au sommet de son art.

 

Tout ça, dans un contexte d’incertitude dans lequel nage encore la Sainte-Flanelle à quelques semaines de la date limite des transactions. Or, le lendemain, comme trop souvent cette saison, le CH n’a pas été en mesure de répéter l’exploit et a une fois de plus manqué de constance. Le souci du détail n’a malheureusement pas été au rendez-vous.

 

Entretemps, il y a eu un autre dossier qui a interpellé au cours des derniers jours, celui de Jesperi Kotkaniemi. Sans grande surprise, le jeune homme a été cédé au Rocket de Laval, dans la Ligue américaine. Selon moi, cela était rendu inévitable par la force des choses, et considérant un ensemble de facteurs. Pour le bien-être et le développement du jeune joueur d’origine finlandaise, lui qui était de moins en moins utilisé par Julien, un retour dans les mineures était la meilleure avenue à prendre.

 

Ce pas de côté, et non pas en arrière comme certains pourraient le croire, se devrait d’être bien reçu par principal concerné, même si c’est parfois difficile à accepter. Question de rebâtir cette confiance si importante pour évoluer de façon permanente dans un circuit qui ne se veut pas nécessairement un laboratoire pour les plus jeunes, mais aussi question de lui permettre de retrouver le plaisir perdu en cours de route, un passage dans les mineures, avec Joël Bouchard, lui fera du bien.

 

Cette décision ne pourra qu’être bénéfique pour le développement et le cheminement de ce jeune athlète, tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas cette assurance qu’il pourra faire face aux attentes organisationnelles fondées envers lui. Oui, c’est un joueur aux habilités offensives incroyables et un joueur servi par un excellent sens du jeu, mais faut-il encore que sa confiance soit au même niveau. Il ne sert à rien de chercher des coupables dans le dossier. Il faut simplement accepter que cela fasse partie du processus de développement de ce dernier.

 

Évitant de tomber dans le jeu des comparaisons et dans ce débat entourant la séance de sélection de 2018 (Kotkaniemi 3e, Brady Tkachuk 4e, Quinn Hugues 7e), car c’est tellement facile de le faire, un fait demeure : les hautes instances du CH ont sélectionné un joueur en fonction d’un besoin et non en respectant la règle d’or qui dit qu’on doit sélectionner le meilleur joueur disponible.

 

ContentId(3.1359880):Jesperi Kotkaniemi : « Il n'en faisait pas assez », selon François Gagnon (Canadiens)
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Le CH a donc repêché un joueur de centre naturel à ce moment-là, en raison des échecs de certaines sélections du passé ou des échecs de certains échanges des dernières années dans la quête de renfort à cette position pourtant névralgique.

 

À court terme, Kotkaniemi doit s’associer aux difficultés du moment et se regarder dans le miroir afin de bien comprendre sa situation. Il doit être dans un bon état d’esprit, écouter les conseils et se servir de ce passage un peu plus difficile pour découvrir ce qu’il vaut réellement.

 

En défiant certaines étapes du processus de développement du jeune finlandais, aujourd’hui le CH demeure confronté à rebâtir cette confiance essentielle à la recette du succès dans le meilleur circuit de hockey professionnel au monde.

 

Après tout, il ne faut jamais oublier d’arriver dans la LNH c’est une chose, mais d’y rester, c’en est une autre. Kotkaniemi a aussi sa propre part de responsabilités dans ce dossier et il doit maintenant se retrousser les manches.

 

Repêchage 2020 : cessons de rêver, le boulier fera foi de tout !

 

Pour ceux qui pensent un seul instant que le premier choix au total de la prochaine séance de sélection de la LNH pourrait être monnayable par l’entremise d’un échange potentiel peuvent immédiatement passer à un autre appel.

 

La sélection d’Alexis Lafrenière au tout premier rang ne fait plus aucun doute dans le milieu et dans l’esprit des décideurs du circuit. Disons que l’étiquette de joueur franchise colle déjà à la peau du natif de Saint-Eustache, lui qui évolue actuellement avec l’Océanic de Rimouski,

 

Sans pour autant diminuer la valeur de certains autres jeunes éligibles à la prochaine séance de sélection, le phénomène Lafrenière risque de prendre toute la place lors du repêchage de juin prochain, au Centre Bell de Montréal.

 

Au-delà du son grand potentiel du principal concerné, son leadership et sa volonté de prendre les choses en main démontrent qu’il possède les aptitudes nécessaires sur la carte du mental afin de composer avec la pression sur une base quotidienne.

 

Il a tout ce qu’il faut pour « oser » être le meilleur, et pour avoir cette audace d’aller là où les autres ne vont pas nécessairement. Selon moi, cela représente une des plus grandes qualités faisant partie de son coffre à outils.

 

Dans ce milieu des plus compétitifs, ce sentiment de sécurité qu’il dégage ne fait plus aucun doute sur son désir et ses convictions de faire partie des meilleurs. 

 

Lafrenière est un grand amoureux de la pression. Au lieu de vouloir l’éviter, il carbure à celle-ci!