Le voir évoluer sur la glace durant la partie contre les Jets de Winnipeg était tout simplement savoureux. Il a été intense, imaginatif, rapide, convaincant et même généreux pour ses coéquipiers. Que dire de plus?

Je suis de ceux qui croient que le talent est important, mais que le travail est essentiel. Voilà aussi ce que nous a démontré Drouin dans les derniers matchs. S’il a utilisé sa vitesse et la précision de son lancer sur son deuxième but contre Winnipeg, on l’a aussi vu exceller dans ses replis défensifs. Il comprend son rôle et ne néglige pas les efforts pour stimuler l’équipe et tirer son épingle du jeu.

Plus encore, lui, comme ses coéquipiers s’amusent! Ils prennent plaisir à jouer, à gagner et se réjouissent des succès de leurs partenaires. Avez-vous vu le sourire de « KK » après son but? Ce jeune possède une vision du jeu incroyable et des mains ultras rapides. Certains prédisaient qu’il aurait de la difficulté à survivre à une saison complète en raison de son gabarit et de son âge. Je pense qu’il déjoue aujourd’hui la plupart des experts. En tout cas, son plaisir de jouer est incontestable, ce qui est très rafraîchissant.

De plus, les joueurs du CH ne se laissent pas démonter par l’adversaire, jouant selon leur plan de match. On dirait que le club adverse n’a pas plus d’importance qu’il faut, parce que le CH mise sur ses propres forces. Il bâtit sur sa vitesse, son imagination, des sorties de zone rapides, des passes courtes et un excellent gardien. C’est là que se trouvent ses forces. Il en va de même de joueurs pris individuellement. Ils n’ont pas tous le même talent, ni la même vision du jeu, ni la même vitesse, ni la même dextérité, mais ils jouent toujours pour donner le maximum.

Or, c’est quelque chose qui correspond parfaitement à ce que j’explique à de jeunes hockeyeurs pendant mes conférences. Je leur explique que ce qui est essentiel, ce n’est pas d’être le meilleur qui soit, mais d’être le meilleur de soi. C’est-à-dire toujours donner le maximum de ce qu’on peut offrir. On n’a peut-être pas toujours les mêmes armes pour se comparer aux autres, mais on sait toujours si on peut en faire plus, si on peut aller un peu plus vite, si on peut donner ce dernier effort qui est si exigeant. On ne peut et ne doit pas se mentir à soi. C’est comme ça qu’on avance et qu’on parvient à atteindre nos objectifs.

Cela dit, les prochains matchs des Canadiens seront aussi des tests importants et difficiles. Ils ne gagneront probablement pas toutes ces parties, mais ils ont déjà prouvé qu’on ne peut plus les prendre à la légère.