MONTRÉAL - Un appel téléphonique qu'il n'attendait plus a changé la vie de Rogatien Vachon pour le mieux, 34 ans après la conclusion d'une longue et plus que respectable carrière.

Pour souligner son intronisation au Temple de la renommée, lundi prochain à Toronto, le Canadien a profité de la visite des Kings de Los Angeles, jeudi, pour rendre hommage à Vachon. Avant la rencontre, le Canadien a dévoilé une plaque en son nom sur l'anneau d'honneur du Centre Bell.

La soirée que vivra Vachon lundi soir, il ne croyait plus qu'elle se réaliserait.

« J'avais abandonné, a admis Vachon, qui a rencontré les médias durant le premier entracte. Après tant d'années où rien ne se passait, on s'est dit, ma femme et moi, que rien n'arriverait, d'oublier ça et de continuer de vivre la vie que nous vivons. Puis, j'ai reçu un coup de fil de Lanny McDonald (du Temple de la renommée) qui m'a dit: 'You made it'. Ça faisait des années que je n'avais pas parlé à Lanny et je me demandais pourquoi il m'appelait. Ç'a été une surprise. »

Vêtu d'un chandail rouge du Canadien au numéro 1, Vachon s'est présenté au centre de la glace sous les applaudissements bien nourris des spectateurs, dont plusieurs ne l'ont probablement jamais vu jouer.

« Ça faisait longtemps que je n'avais pas porté le chandail du Canadien; il m'allait bien! », a-t-il lancé.

Vachon a admis avoir apprécié le geste que l'organisation du Tricolore a posé à son endroit.

« D'être admis au Temple de la renommée de la Ligue nationale, c'est vraiment incroyable. Quand tu es jeune, tu rêves que ça va arriver. Mais faire dans la même semaine le Temple de la renommée du Canadien et celui de la Ligue nationale, et d'avoir tous mes enfants et petits-enfants avec moi, c'est un week-end fantastique. »

Originaire de Palmarolle, en Abitibi, l'ex-gardien âgé de 71 ans a disputé 17 saisons dans la LNH, dont les six premières avec le Canadien, entre 1966 et 1971. Il a inscrit son nom sur la coupe Stanley en trois occasions, en 1968, 1969 et 1971.

Le 4 novembre 1971, le Canadien l'échangeait aux Kings de Los Angeles en retour de Denis Dejordy, un autre gardien québécois, des défenseurs Dale Hoganson et Noel Price et de l'attaquant Doug Robinson.

C'est sous le soleil de la Californie que Vachon a connu quelques-uns de ses meilleurs moments dans la LNH. Lors de la saison 1974-75, il a présenté une fiche de 27-14-13 et une moyenne de 2,24 avec six blanchissages en 54 matchs.

Les performances de Vachon ont aidé les Kings à récolter 105 points, huit de moins que le Canadien au deuxième rang de la section Norris. Elles lui ont aussi valu de terminer deuxième dans la course au trophée Hart, derrière Bobby Clarke, des Flyers de Philadelphie.

« C'est l'arrivée de Bob Pulford au poste d'entraîneur, vers 1973 ou 1974 qui a tout changé. Il a amené plus de discipline dans notre club. Ce total de 105 points est encore le record d'équipe », a d'ailleurs fait remarquer Vachon.

Au mois de septembre 1976, Vachon a été l'un des grands artisans de la victoire du Canada lors de la première édition de la Coupe Canada. En sept matchs, Vachon a signé six victoires, enregistré une moyenne de buts alloués de 1,39 et un taux d'arrêts de ,940. Il avait également signé deux jeux blancs.

Il n'oubliera jamais ce tournoi lors duquel le Canada avait réuni une formation considérée comme l'une des meilleures jamais assemblées au pays.

« Gagner des coupes Stanley, c'est fantastique. Mais gagner un trophée pour ton pays, c'est complètement différent. La mentalité est différente. La pression est différente. C'est l'un des plus beaux événements dans ma carrière. »

Vachon a aussi joué avec les Red Wings de Detroit et les Bruins de Boston avant de revenir dans l'organisation des Kings, dont il a été le directeur général entre 1984 et 1993.

Il a pris sa retraite à l'issue de la saison 1981-82 après une carrière de 795 matchs. Au total, il a accumulé 355 victoires, subi 291 défaites et inscrit une moyenne globale de 2,99.