MONTRÉAL - Sauf sur vidéo, Geoff Molson n'a pas vu Jean Béliveau, le hockeyeur. Mais grâce à l'entreprise familiale, et par la suite avec la grande famille du Canadien, il a vécu une relation privilégiée avec l'ancien capitaine et ambassadeur du Tricolore, au point où, par moments mercredi, il a eu de la difficulté à contenir ses émotions en tentant de lui rendre hommage.

Lors d'un point de presse d'une vingtaine de minutes avec les médias mercredi après-midi au Centre Bell, M. Molson a partagé quelques-uns de ses plus vibrants souvenirs de M. Béliveau. S'il est parvenu à relater certaines anecdotes avec le sourire, il a aussi été étranglé par l'émotion au point d'en avoir la voix tremblante et de laisser couler quelques larmes. Ça été le cas lorsqu'il a d'abord exprimé ses condoléances à la famille de M. Béliveau dans sa langue maternelle avant de répondre à la première question qui lui a été posée, et aussi lorsqu'il a raconté les derniers moments qu'il a passés en sa compagnie, vendredi.

« Personne ne remplacera Jean Béliveau »

« Je suis allé lui rendre visite à sa maison et il était évident qu'il était plus faible. J'ai passé une quinzaine de minutes avec lui et en quittant, il m'a dit merci, ce qui est vraiment très gentil. C'est ce qu'il est, un homme reconnaissant », a-t-il exprimé, les trémolos dans la voix.

Seul derrière un lutrin dans la salle de conférence de presse, un buste vêtu du chandail numéro 4 derrière lui, à sa gauche, Geoff Molson a rendu un vibrant hommage au disparu.

« (Sa perte) représente beaucoup pour le hockey, pour les communautés à travers le Québec et le Canada aussi. C'est probablement l'homme de hockey le plus respecté au monde. Et c'est quelqu'un qui a touché beaucoup de monde dans tous les domaines de la vie, que ce soit par son leadership, parce qu'il était un homme extraordinaire, un joueur de hockey extraordinaire. Il a touché beaucoup de monde pendant plus de six décennies, presque sept décennies.

« De mon point de vue lorsque j'étais petit, il était un géant que j'admirais chaque fois que je le voyais, a ajouté M. Molson. C'était quelqu'un qui s'arrêtait toujours pour vous serrer la main et vous saluer. Il avait la patience de s'arrêter et, en fait, de vous dire bonjour. Je suis très fier de l'avoir si bien connu. »

Entre la chapelle ardente et les funérailles nationales, le Canadien accueillera les Canucks de Vancouver mardi soir, et M. Molson a annoncé que l'équipe rendra un hommage spécial à son ancien capitaine et ambassadeur lors de cette rencontre. Il n'a toutefois pas donné de détails, disant que les préparatifs n'étaient pas complétés.

Les joueurs du Canadien portaient le numéro 4 sur leur casque lors du match de mercredi face au Wild du Minnesota, pour honorer la mémoire de M. Béliveau, et M. Molson a laissé sous-entendre que l'organisation posera d'autres gestes durant la saison pour souligner sa contribution à l'équipe.

« Il y a plusieurs éléments dans tout ce que nous voulons faire, et ça commence avec les visites dimanche et lundi, les funérailles mercredi, et nous avons un match mardi. Ce sont quatre jours très importants et nous sommes en train de développer notre plan pour le match contre Vancouver, et c'est sûr que nous allons donner l'opportunité à tous nos partisans de célébrer un grand homme. [...] À la façon du Canadien, et fièrement. Nous allons tout faire pour réussir à l'honorer dans tout ce qu'il a fait dans sa vie et durant sa carrière », a promis M. Molson.

Par ailleurs, le président du Canadien a admis avoir été abasourdi par les nombreux témoignages d'amour et de respect qui ont suivi le décès du légendaire hockeyeur.

« C'est incroyable de voir la réaction du public durant les 24 dernières heures, et même moins que ça, à travers le monde. Chaque individu a une histoire à raconter et il, ou elle, la raconte que ce soit sur Twitter, dans les journaux ou à la télé. Ce sont des milliers d'histoires qui sont racontées via les médias sociaux, et c'est vraiment impressionnant de voir combien de gens aimaient Jean Béliveau. Personne ne l'aimait pas. Tout le monde veut dire quelque chose de bien sur lui. C'est impressionnant. »