Une semaine et cinq matchs, c'est tout ce dont les Sénateurs ont eu besoin pour éliminer le Canadien. Le party venait à peine de commencer qu’il était déjà terminé. Jeudi soir au Centre Bell, peu de gens y croyaient encore. Ce qui a fait dire à mon collègue Mario Tremblay durant la période de réchauffement qu’il avait l’impression d'être à un match des anciens.
 
Pourtant, le Canadien était largement favori pour l’emporter. Selon Influence Communication, 80% des journalistes au Canada avaient choisi le Canadien pour éliminer les Sénateurs. Les succès remportés en saison régulière et la deuxième place au classement dans l’Est laissaient entrevoir un « printemps agréable ». Et c'est peut-être là le problème.
 

Le Canadien avait placé la barre haute. Les attentes étaient élevées. On parlait d’une finale d’Association. On rêvait à une reprise de 2010. Mais dans les faits, le CH n’était pas une équipe de deuxième place, comme il n’était pas une équipe de 15e rang la saison dernière. C’est une équipe de milieu de peloton; entre le 6e et le 10e rang. S’il avait terminé la saison en 6e, 7e ou 8e place, la défaite face aux Sénateurs auraient été davantage dans l'ordre des choses.
 
Comme l’a déclaré Michel Therrien après le cinquième match, la série contre les Sénateurs a démontré qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire.
 
CAREY PRICE

La première question qu'il faudra se poser concerne Carey Price. Therrien n’a pas hésité à le reconnaitre, Craig Anderson a été le meilleur joueur de cette série. Il a « volé » le premier match au Centre Bell; dans le quatrième match, il a réussi un bel arrêt devant Andrei Markov qui aurait porté le pointage 3-0 et jeudi soir, il a répété ses exploits en première période devant Rene Bourque. Il termine la série avec une moyenne de 1,80 et un pourcentage d'efficacité de ,950.
 
À l’autre bout de la patinoire, Price n'aura pas réussi à confondre les sceptiques. Et sa moyenne de 3,26 et son taux d'efficacité de ,894 vont faire le délice de ses dénigreurs.  J’ai toujours pris la défense de Price, mais je dois avouer que le doute s’installe dans mon esprit aujourd’hui. Par contre,  avant de penser à s’en débarrasser, il va falloir y penser deux fois. Parce que ce n’est pas Peter Budaj qui peut prendre la relève.
 
Le cas Carey Price me fait penser à celui de Roberto Luongo à Vancouver. Si les Canucks gagnent, ce n'est pas grâce à lui; s’ils perdent, c’est sa faute. J’ai l'impression qu’on se dirige vers ça à Montréal.  Price sera de retour la saison prochaine, mais sous haute surveillance.
 
ET LES AUTRES?

Réglons une chose immédiatement; Michael Ryder, Jeff Halpern, Colby Armstrong et Tomas Kaberle ne seront pas de retour la saison prochaine. Travis Moen ne devrait pas être à Montréal, mais on vient de lui accorder un contrat de quatre ans pour 1,8M $ par saison. Marc Bergevin pourrait probablement trouver preneur pour ses services. Et je me pose des questions sur Ryan White. Le quatrième trio sera à rebâtir avec des joueurs costauds et qui savent jouer au hockey. 
 
Une belle lutte se prépare au centre. Quand il a été blessé, Lars Eller était le meilleur à cette position chez le CH. Il y a toujours Tomas Plekanec et un jour, il faudra bien faire une place à Alex Galchenyuk.  Ce qui laisse supposer que David Desharnais devra se battre pour conserver sa place. Heureusement, il pourra le faire avec un bon contrat en poche.
 
L’avenir est prometteur chez le Canadien avec  Subban, Galchenyuk, Gallagher, Eller, Tinordi, Emelin et Pacioretty. Ajoutons aussi le nom de Price. Pour ces jeunes joueurs, la défaite face aux Sénateurs s’inscrit dans un processus d’apprentissage. Les joueurs des Sénateurs sont passés par là en 2012 quand ils ont été battus en sept matchs par les Rangers de NY.